La retraite à 80 ans.

Indiana Jones est devenu une relique. C'était un mythe, une légende, une référence, maintenant c'est une relique recyclée.
Soyons clair, faire un nouvel épisode d' Indiana Jones n'était pas une bonne idée.
Et le résultat a bien du mal à donner tort à cet a priori.
Au delà du fait que Harrison Ford soit beaucoup trop vieux, que Spielberg ait laissé la place, qu'on a déjà eu un quatrième qui a écorné le mythe, qui de ce fait n'a pas besoin qu'on l'abîme un peu plus, c'est un divertissement plutôt correct.
Correct...
Que l'aventurier devenu légendaire et qui m'a tant fait rêver soit juste devenu correct, c'est totalement inadmissible !!!
Indiana Jones est devenu un vieux bougon, une caricature du vieil irascible qui emmerde les soignantes en maison de retraite.
C'est ça maintenant sérieusement Indiana Jones ?
Sa place serait dans un musée du cinéma, dans une cinémathèque, ou sur une étagère de VHS, mais pas dans de nouvelles aventures à bougonner et se traîner tout du long.
En plus du constat douloureux que la gloire d' Indiana Jones est bel et bien derrière lui, ce qui fait bien mal à notre cinéma, c'est de constater qu'Hollywood ne sait plus faire du vrai cinéma.
Ce cinquième épisode est une tartine de CGI affreuse, dans toutes les scènes, du début à la fin. La plupart des scènes d'action se passent de nuit, ou sous la pluie, ou de loin, pour masquer la faiblesse technique et cinématographique. C'est consternant.
Après John Wick 4, Fast X, The Flash, (entre autres, sur les 3 derniers mois), c'est une escalade dans le fond vert et la CGI dégueulasse. Certes, ce n'est pas nouveau, toujours est-il que c'est de plus en plus présent, et de plus en plus laid. En l'occurrence, dans cet Indy 5, on atteint des sommets de laideur.
En ce qui concerne les personnages secondaires, c'est là aussi laborieux. John Rhys Davies ne sert à rien, Antonio Banderas non plus, le boiteux de la CIA non plus, Thomas Kretschmann fait un petit coucou et c'est tout, et pour faire bien, il fallait un peu de wokisme en la présence de Shaunette Renée Wilson. Voilà, comme ça, tout le monde est content, on a notre petit moment nostalgie, notre personnage avec le tampon "woke" en gros sur le front, notre petit lot de stars même si elles ne servent pas à grand chose. Reste Mads Mikkelson, toujours aussi impeccable malgré les circonstances, qui va bientôt battre le record du plus grand nombre de rôles de vilains.
Pourquoi avoir fait appelle à James Mangold ? Le premier venu dans la rue aurait suffit, car c'est sans âme, et la faute ne revient pas à Mangold à mon humble avis.
Pour ce qui est de la quête, ces nouvelles aventures osent s'attaquer à des enjeux aussi éculés que casse-gueule, pour une conclusion aussi embarassante que dans le quatrième (pour ma part, je n'ai toujours pas digéré les extraterrestres du quatrième).
Ça ne va pas, ça ne colle pas. Indy a son chapeau, son blouson, son fouet, sa musique, mais pas son six coups. Ça n'a l'air de rien, mais c'est le grain de sable dans l'engrenage vieillissant.
J'ai pourtant mis 6. Je me demande pourquoi. Parce que c'est "correct". Peut-être parce que ça m'a diverti pendant 2h34. Parce qu'on suit ça sans déplaisir. Parce que je suis un idiot bon public. Parce que c'est Indiana Jones bordel !!! Qu'importe, je ne le reverrai sans doute jamais, tout comme le 4, que j'ai vu deux fois à sa sortie, sans jamais avoir l'envie de le voir de nouveau.
Avec cet Indiana Jones en déambulateur, un Nanni Moretti donneur de leçon et plus prétentieux que jamais, je remercie chaleureusement Cheval, Cowboy et Indien pour avoir égayé une journée de cinéma par la suite bien morose...
Au revoir Dr Jones. Votre place en maison de retraite vous attend.