Adieu Indiana Jones, adieu à l'éclat qui fut et ne sera plus


Dans ma vie, j'en ai vu, des choses. J'ai subi des tortures vaudoues. J'ai pris neuf balles, dont une de ton père. Mais ça, je l'ai cherché... toute ma vie.




Retrouver l'éclat et l'aventure qui ont fait le succès d'Indiana Jones : possible ou illusoire ?



Cher camarade aspirant aventurier, je me trouve dans l'obligation de partager une nouvelle des plus inquiétantes. Alors que nous étions remplis d'allégresse à l'idée de retrouver notre archéologue préféré dans une nouvelle aventure intitulée "Indiana Jones et le Cadran de la destinée", voilà qu'il nous revient dans une forme regrettable qui n'a plus rien à voir avec l'Indy que nous chérissons. Une version décevante, où tout semble engourdi et bien en deçà de ce qui fait le sel de notre intrépide aventurier. Il n'est ici qu'une caricature épuisée et desséchée de sa vitalité d'antan. Disney a naïvement cru à tort que le simple fait de coiffer Indy de son légendaire chapeau et de lui rendre son fouet suffirait à raviver la flamme. Mais il est évident que ce n'est qu'un trompe-l'œil, qu'un argument de façade, qui néglige l'essence même du personnage au profit d'une forme décevante. Tout cela dans le seul but de nous proposer une nouvelle aventure fade et dénuée de sens, qui nous renvoie exactement là où c'était achevé l'opus précédent avec les retrouvailles entre notre cher Indy et Marion, mais dans une version bien moins enthousiaste, énergique et glorifiante. Nous voici face à un véritable abîme, où la flamme ardente de l'aventurier s'est éteinte, laissant un vide profond et désolant.


Les étincelles d'excitation et de passion qui animaient jadis Indiana Jones ont lamentablement disparu. Tel un trésor perdu dans les méandres de l'oubli, la fougue qui faisait battre nos cœurs s'est évaporée. Il est à présent inévitable, tristement inéluctable, de prendre nos mains déçues et de ranger le chapeau, symbole jadis vénéré de l'explorateur intrépide. Ce même chapeau qui avait le pouvoir de nous transporter vers des horizons lointains et mystérieux. Hélas, désormais, il ne reste qu'un accessoire sans vie, dépourvu de son éclat d'antan. Le fouet, autrefois si puissant, qui claquait avec audace pour fendre l'air et défier les obstacles, est devenu lui aussi un simple objet délaissé. Sa vigueur légendaire s'est affaiblie, s'étiolant dans les méandres du temps. Les cinglantes déceptions s'enchaînent, éteignant toute étincelle d'espoir. C'est avec un mélange d'amertume et de résignation que nous sommes contraints de dire adieu à Indiana Jones, à ce héros autrefois éclatant et inspirant. Ses exploits captivants font désormais partie d'un passé révolu, laissant place à un "présent" fade et morne. Nos rêves d'aventures palpitantes s'effacent dans l'ombre de cette triste réalité. Ainsi, nous fermons le chapitre de notre passion pour cet explorateur jadis admiré, emportant avec nous le regret d'un amour perdu. Adieu Indiana Jones, adieu à l'éclat qui fut et ne sera plus.


Indiana Jones et le Cadran de la destinée, en tant que cinquième volet de la saga, vient perturber l'harmonieuse conclusion que connaissait notre héros dans "Le Royaume du Crâne de Cristal". Ce dernier s'achevait en apothéose avec le mariage d'Indy, aux côtés de sa femme et de son fils, prêts à poursuivre son héritage. Et pourtant, à quoi tout cela aura-t-il servi ? À rien, absolument rien ! Avec un scénario aussi dénué d'intérêt et médiocre, portant les signatures de Jez Butterworth, John-Henry Butterworth, David Koepp et James Mangold, cette nouvelle aventure réalisée par James Mangold laisse clairement transparaître l'absence de Steven Spielberg et George Lucas à la barre de la franchise. Le film ne parvient véritablement à briller que lors de sa séquence d'introduction. Bien qu'elle n'atteigne jamais le génie des précédents opus, cette scène captivante nous offre le plaisir de retrouver un jeune Indiana Jones, malgré des effets spéciaux parfois peu convaincants entourant le visage de notre cher docteur Jones. Une ouverture explosive, nous invitant ainsi à vivre un nouveau périple qui, malheureusement, s'avère décevant. Malgré de nombreux clin d'œil et le déroulement des scènes d'action, on ne peut s'empêcher de constater qu'il s'agit d'une redite, bien en deçà de ce que nous avons pu connaître. Aucune scène ne parvient réellement à marquer les esprits, et l'esprit de découverte se perd dans un faux rythme, où nous sommes limités à très peu de choses, avec des énigmes simplistes et des pièges inexistants. L'action est présente, tout bouge, mais malheureusement, cela ne parvient pas à susciter l'intérêt, tout comme l'humour qui, à chaque tentative, tombe à côté de la cible. Le constat est clair : on s'ennuie...



Hitler a fait des erreurs. Avec ça, je les corrigerai toutes.



Enfin, nous arrivons au dénouement, et quelle catastrophe ! Je suppose que c'est censé être l'apothéose pour Indy, où il participe activement à l'histoire au lieu de simplement jouer le rôle de l'archéologue, puisqu'il se retrouve propulsé dans le passé et pour en faire quoi ? Rien du tout. Une exploration de mauvais goût, médiocre et inutile, où on se dit : « tout ça pour ça ?! » Nous sommes confrontés à une conclusion invraisemblable où l'on se moque totalement de se retrouver dans le passé, pour finir sur une touche humoristique où Indy se prend un coup de poing et revient brusquement au "présent". Et voilà, le périple est terminé, rideau baissé. C'est exaspérant. Sur le plan technique, on ne peut s'empêcher de constater une certaine médiocrité, que ce soit dans les décors d'Adam Stockhausen, les costumes de Joanna Johnston, Karen Cohen, Angie Mudge, Jennifer Harty, ou encore dans la photographie de Phedon Papamichael qui ne parvient pas à donner plus d'impact visuel. Ce n'est pas moche, mais tout semble faux, ce qui rend la tentative décevante au possible. Même la musique de John Williams, habituellement si envoûtante, semble usée, lasse et fatiguée, ne se déclenchant pas toujours au bon moment et tentant désespérément de raviver la flamme chez les spectateurs. C'est profondément triste. C'est malheureusement le bas de gamme pour cette licence, qui aurait peut-être pu suffire à elle-même pour une nouvelle saga, mais qui ne répond pas aux attentes de cette franchise bien établie.


Harrison Ford est de retour, et c'est un plaisir de le retrouver dans la peau du Dr Henry "Indiana" Jones Jr. Cependant, cette version du personnage n'est plus que l'ombre de lui-même. On découvre un Indy ronchon et blasé, ce qui est profondément triste à constater. Il est maintenant enseignant dans une autre université, un bâtiment impersonnel et miteux, bien loin de celui qu'il a autrefois connue. Il est tombé dans l'anonymat malgré les nombreux services qu'il a rendus. Plus d'élèves intéressés, plus d'amis, plus de femme, plus de fils. Même la maison familiale n'est plus qu'un souvenir lointain, vivant dans un appartement impersonnel. Il ne reste que son chapeau et son fouet qu'il conserve dans une boîte. En gros, l'esprit Jones n'est plus. Trop, c'est trop ! On aurait pu imaginer un destin bien différent pour ce personnage autrefois si vibrant et lumineux. On peut certainement critiquer "Le Royaume du Crâne de Cristal", mais au moins ce film offrait une conclusion respectueuse pour Indiana Jones. Mais ici, c'est un constat triste qui résonne, et cela témoigne également de la façon dont Disney traite les anciens héros. Après Mark Hamill en tant que Luke Skywalker, c'est maintenant au tour d'Indy de sombrer dans la déchéance. Même si le film se termine sur une note positive pour le personnage, on ne peut s'empêcher d'être profondément attristé et déçu de voir une légende traitée de cette manière, sans le respect qui lui est dû. Pourquoi revenir si c'est pour proposer ça ! Quel est l'intérêt ?


Le nouveau choix d'acteurs ne parvient guère à marquer les esprits et est rapidement oublié. Phoebe Waller-Bridge incarne Helena Shaw, la filleule d'Indy, aux côtés de Harrison Ford. Son personnage est plus ou moins convaincant, avec sa forte personnalité, sans toutefois laisser une impression durable, mais au moins elle parvient à ne pas être détestable, ce qui est déjà un point positif, je suppose. En revanche, Ethann Isidore dans le rôle de Teddy est anecdotique et vite oubliable, ce qui fait regretter la présence marquante de Demi-Lune. Mads Mikkelsen, dans le rôle de Jürgen Voller, livre une performance solide en tant qu'acteur, mais son personnage reste malheureusement vide et caricatural. Il est troublant de constater à quel point sa version vieillie ne correspond en rien à celle d'Indy, ce qui crée un contraste assez ridicule. Antonio Banderas pour Renaldo est inutile, et Toby Jones pour Basil Shaw est plus ou moins intéressant. Le retour de John Rhys-Davies dans le rôle de Sallah Faisel el-Kahir ne semble apporter aucune réelle contribution à l'histoire, malgré le plaisir de le revoir à l'écran. Le constat est le même pour Karen Allen dans son rôle de Marion, qui méritait assurément un traitement plus digne.



CONCLUSION :



Indiana Jones et le Cadran de la destinée, réalisé par James Mangold, malgré le retour de Harrison Ford en tant qu'Indiana Jones, souffre d'un scénario fade et prévisible, ainsi que de personnages sous-développés. Les technicités manquent de créativité, ne parvenant pas à recréer l'atmosphère captivante des précédents opus. Même la musique de John Williams semble fatiguée. Malgré quelques moments d'action et une séquence d'introduction prometteuse, le film ne parvient pas à capturer l'esprit et la magie de la franchise, offrant un Indy injustement malmené. Un divertissement aventureux mais un mauvais Indiana Jones.


Une ultime aventure qui laisse un sentiment de gâchis et d'incomplétude, ne parvenant pas à rendre justice à l'héritage du célèbre archéologue.



Attachez votre ceinture, il va y avoir des turbulences.


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le 29 juin 2023

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