Ca commence avec un héros qui s’appuie sur son expérience.Il a vu mourir tous ses camarades. Ca l’a révolté contre son ennemi indien.Au sein des grandioses paysages de l’Ouest magnifiés par une splendide photographie , on retrouve une virée grandiloquente très Malickienne. On notera d'ailleurs la présence de l'actrice jouant Pocahontas Q'orianka Kilcher dans Le Nouveau Monde de Terrence Malick. Les deux héros sont écorchés vifs: une veuve brisée par le massacre de sa famille et un vieux soldat consumé par la haine et la honte de toutes les horreurs vues.Ce film est une réflexion post-moderne sur la violence terrible qui a servi de ciment dans la construction des États Unis.Le metteur en scène abuse d'une lenteur contemplative bienvenue au milieu de paysages traversés et d'explosions de violence extrême.La souffrance et l'abandon planent sur l'ensemble des membres de cette caravane improvisée.On y retrouve un peu tous les symboles d'un vieux monde en train de s'éteindre à l'aube de l'industrialisation et en même temps de la déposséssion des indiens de leurs terres ancestrales.Le message philosophique reste un peu trop souvent appuyé comme quoi il faut savoir pardonner à l'autre pour se trouver soi-même.Mais, la merveilleuse dernière séquence emporte tout.Il reste un espoir.Quelques longueurs empêchent une réelle harmonie dans le déroulé du film.Dans cette longue chevauchée entre le Nouveau-Mexique et le Montana où un capitaine de cavalerie est chargé de conduire un vieux chef indien sur ses terres,toutes les contradictions des États-Unis sont rassemblées. A travers son film, Scott Cooper va pointer le cœur du problème : la cohabitation entre tous.A côté du dernier plan final qui apporte une touche d'optimisme ,on trouve des scènes d’affrontement entre soldats et indiens très bien orchestrées.Mais aussi un peu trop d'introspection et de culpabilité moderne.Les costumes sont absolument remarquables et travaillés dans les moindres détails. La reconstitution d’époque est vraiment minutieuse.Une des dernières scènes de tension révèle bien l'arrogance de propriétaires blancs s'étant appropriés des terres plus vastes que ce qu'ils avaient besoin.Cette dernière scène de combat est très réussie.Dans ce western très crépusculaire,on retrouve aussi quelque chose d'apaisant par sa lenteur. Le film démarre ainsi sur une scène d’attaque par des Comanches magnifique.Sergio Leone n'est pas loin dans la scène finale avec la locomotive a vapeur en marche.Certaines chevauchées et certains plans rappellent les peintures de Frederic Remington.On retrouve aussi Eastwood, Ford et un peu Costner. Dommage que le film ait certaines longueurs et soit plus souvent un film philosophique qu'un western.

pasteque68
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le 21 mars 2018

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