Au début, on pense à des collégiens qui cherchent à humilier leur professeur de français remplaçant interprété par Laurent Lafitte, après le suicide du titulaire. Ils forment la brillante classe de troisième pilote d’un établissement privé huppé. Laurent Lafitte en devient ensuite le spectateur fasciné. Il les suit. Célibataire quadragénaire, son personnage est intéressant puisque son homosexualité plus ou moins explicite, ne devient jamais le sujet de l’histoire. Les élèves, eux, semblent venir tout droit du film " Le village des damnés". A partir d' une réflexion suffocante et pessimiste sur les enjeux écologiques et notre avenir, ces derniers accumulent et agencent les images de cauchemar comme les guerres, les abattoirs ou les décharges et pollutions en tous genres que l'on retrouve sur nos chaines d'information. Sébastien Marnier arrive à utiliser avec justesse l’environnement champêtre du collège avec ses petites routes à vélo, l’étang où vont se baigner les familles , comme un futur paradis perdu. Une des faiblesses du film, en plus de son manque de rythme, c'est celle d’en donner trop tôt les clés . Certains passages sont bien longs aussi comme ces différentes méthodes de suicide testées et envisagées par les six élèves qui deviennent bien vite répétitives et inutiles .La civilisation serait à la veille de son effondrement. Le propos peut se justifier mais son développement tourne un peu à vide. À force d'exposition, nous sommes devenus insensibles aux signes des divers dérèglements du monde. Le film "Take shelter" reprenait déjà cette vision et ce propos. La surprise d’un épilogue apocalyptique avec cette centrale voisine alourdit encore plus le sujet.