Quiconque se décide à regarder Holy Motors de Leos Carax doit s'attendre à une expérience hors du commun. L'oeuvre du cinéaste, que je découvre par la même occasion, laissera certainement beaucoup de monde sur la côté comme il parviendra à toucher d'autres qui n'hésiteront pas à voir un chef-d'oeuvre.
De mon côté, j'ai eu cet étrange feeling de ressentir l'un et l'autre en fonction des moments du film. Denis Lavant porte à lui tout seul ce Holy Motors, interprétant à tour de rôle différents personnages et le faisant avec brio. On appréciera les prestations de Eva Mendes ou de Kylie Minogue, qu'on n'attendait pas nécessairement dans ce genre de films.
Le film explore finalement différents types de cinéma, rendant hommage à plusieurs genres ou à plusieurs cinéastes comme Bunuel ou les films de yakuza, pour ne citer que ceux-là. Mais le film ne s'arrête pas à ce simple hommage au cinéma d'antan, qui plait à Carax.
Le réalisateur veut aller plus loin, en dépeignant l'homme (ou la femme) dans un quotidien à travers les différents masques qu'il peut avoir en fonction des situations ou des personnes avec qui il est. Lavant interprète ainsi le père au foyer comme l'assassin ou l'entrepreneur riche à succès. Mais qui est sa véritable famille dans ce dédale de situations, finalement ? Où commence la "réalité" ?
Philosophique, le film prêche à mon sens par une façon de faire et une certaine redondance dans le propos. Il prêche aussi par une bizarrerie parfois trop poussée à mon sens. Certains segments me semblent assez ennuyeux là ou d'autres sont véritablement captivants.
Dommage mais ce Holy Motors ne laisse quoi qu'il en soit pas indifférent.