
Je vais certainement me faire encore des détracteurs quand j'attaque du Woody Allen et notamment un des film important du cinéaste. Je vais pourtant tenter, une fois encore, d'expliquer ce qui ne me convient pas chez ce cinéaste.
Pour moi, Zelig, Annie Hall ou ce Manhattan, c'est toujours la même rengaine: celle d'un looser, angoissé par tout et n'importe quoi (ça dépend du film) qui parvient toutefois à choper toutes les belles nanas qu'il croise alors qu'il s'agit certainement d'un des type les plus énervant avec qui on vivrait. Je n'en peux plus de voir ce cinéaste en fait raconter toujours les mêmes choses, nous parler d'histoires d'amour, de flirts, etc. Non, pour moi, ça ne marche pas et ce film ne déroge pas à cette règle. Isaac, la quarantaine, se tape une jolie fille de 17 ans. Il rencontre une femme qu'il déteste, mais qui est la maitresse de son amie. Finalement il en tombe amoureux. La femme quitte son pote, elle sort avec Isaac avant de se rendre compte qu'elle aime toujours l'ami en question. Notre héros remarque alors que la fille qui lui convient est celle de 17 ans.
Evidemment, il y a de quoi quelque peu choquer l'Amérique profonde et puritaine que de voir cette jeune femme sortir avec ce petit homme vieillissant. Mais il faut reconnaître que Mariel Hemingway a certainement le plus beau rôle celui d'une jeune femme, mûre dans la tête, qui va quand même apprendre des choses à notre petit vieux.
J'en ai marre aussi que dans chaque film, Allen nous parle de choses spirituelles, de Bergman, d'allusions à Nabukov et pleins d'autres artistes. Ca me donne l'impression parfois de remplir les dialogues et de montrer à quel point notre homme est cultivé, ce qui est évidemment le cas.
Non, ici, je n'accroche pas à cette histoire d'un pauvre type et aux différentes femmes qu'il rencontre.
Point de vue de la mise en scène, le cinéaste parvient justement avec tout son bla-bla sur l'écriture d'un livre à me gâcher la présentation de New York pourtant composée de plans sublimes. Je me montre bien plus emballé par la suite tant le noir et blanc est remarquable et que Woody Allen nous propose des vues tout simplement superbes (celle qui sert l'affiche du film est le sommet). J'aime beaucoup aussi la séquence finale où l'on voit que le personnage d'Isaac a toujours à apprendre et notamment des plus jeunes générations qu'il n'arrête pas de critiquer sans arrêt tout le long du film.
Car je dois reconnaître deux choses chez Allen: il a l'art de faire de superbes formulations de phrases et ensuite, il sait se remettre en question. Dans Manhattan, c'est le cas.
Pour conclure je dirais que si on voit un film d'Allen dans cette période, j'en ressors avec une impression de les avoir tous vus... D'autant que ce qui sert de trame dans Manhattan, je n'y crois pas un seul instant.