Tout dans ce film est oppressant. Dès les premières scènes, le format en 16/9 et le plan centré sur cette voiture qui serpente entre les arbres rend les sujets captifs (non sans rappeler l'effet de la scène d'introduction de Shining). Le cadre est idyllique, mais rien n'y fait, rien que dans cette première scène, le ton est donné. Et petit à petit, vous aussi en tant que spectateur allez vous retrouver pris au piège.
Dès la première fois que Paul se retourne vers la caméra, non. Dès que Paul se retourne vers vous pour vous faire un clin d'oeil, le quatrième mur qui vous protégeait de ce qui se déroulait devant vous vole en éclat. Vous voilà un voyeur malsain. Vous voilà un complice de ce huis-clos. Et alors, vous ne savez plus vous de quel côté vous êtes. Vous voulez voir cette famille saine et sauve non ? Pourtant, en tant que spectateur d'un film, vous en voulez plus. Où est le divertissement si la gentille famille s'en sort ? Où est le suspense si il n'y a pas de notion de danger ou d'ultimatum ?
Paul ne joue pas qu'avec Anna, Georg et leur fils, il joue aussi avec nous et notre place de spectateur.
Note à moi-même : toujours se méfier des joueurs de golf
Ah et voici une vidéo d'Alphi sur youtube qui va beaucoup plus en détail sur la manière dont ce film manie le quatrième mur : https://youtu.be/TjaORdO7CTc