We accept you, one of us ! Gooble Gobble !
Une excellente réflexion sur la différence, dotée d'une morale un peu surannée mais malheureusement et paradoxalement très actuelle.
Mon seul regret sera d'avoir vu ce film monté en épingle, tant dans les notes que les critiques dithyrambiques, selon la formule consacrée, pour au final ne pas ressentir l'épiphanie annoncée.
Au registre des regrets, l'ambiance très étouffante, quasi huis-clos, et ce regard très démoralisant sur l'ambiance délétère régnant dans un groupe qui se devrait pourtant de maintenir cohésion et solidarité.
Certes les éléments perturbateurs sont, peu ou prou, les "normaux", sortes de pièces rapportées inversées, mais il n'en reste pas moins que la cruauté est omniprésente parmi les freaks, entre eux.
C'est sans doute réaliste, et évite une commisération artificielle qui serait tout aussi dommageable.
J'ai également été un peu gêné (mais rien de grave) par la trame assez décousue, et le rythme à la fois effréné et syncopé, alourdi dans tout le premier quart d'heure (au bas mot) par la musique du cirque, très pénible.
D'autre part, mais là ce n'est pas tellement un reproche qu'un regret : tout au long du film m'a hanté la pensée que si une telle œuvre était envisagée de nos jours, on crierait au scandale, au voyeurisme et à la stigmatisation, alors que finalement si Freaks prouve une chose, c'est que l'exposition au monde des "monstres" les humanise davantage qu'en "respectant leur intimité".
Je pense qu'ils n'ont que faire d'un respect gêné, ils peuvent se montrer tout aussi bassement mauvais que le reste de l'humanité, et vous remercient bien.