Une palme un brin exagérée

Dix-sept ans que je n'avais plus vu ce film. Elephant était une oeuvre que j'ai découverte lors de mes balbutiements de cinéphile. A l'époque, une oeuvre bien torchée m'impressionnait toujours et j'étais assez vite heureux de ce que je voyais.

Cette nouvelle vision m'a permis de revoir mon jugement et d'être un peu plus modéré concernant mon enthousiasme. Elephant est un bon film, librement inspiré de la tuerie de Columbine.

L'oeuvre suit les différents points de vue des étudiants qui se retrouveront confrontés à ce massacre. Soit en tant que victimes, soit en tant que témoins ou encore en tant qu'auteurs des faits.

Le but recherché par Van Sant est de montrer, tout d'abord, qu'un même lieu peut être vécu différemment par les gens. Les points de vue se succèdent. Le bahut est l'endroit où l'on peut être la vedette ou au contraire être le souffre-douleur de quelqu'un. Dans cette tuerie, peu importe la façon dont vous vivez ce lieu, le meurtrier ne fera aucune différence. Le titre du film, Elephant, vient d'une parabole indienne sur des personnes aveugles qui touchent un éléphant mais qui, en fonction de la partie du corps avec laquelle ils sont en contact, ne nomment pas le même animal.

Si l'oeuvre est véritablement bien orchestrée et réalisée, je regrette la froideur qui se dégage de l'ensemble au final. La prétendue homosexualité des deux garçons, qui serait peut-être une raison d'un passage à l'acte, me semble être un prétexte trop facile. Van Sant a de toute façon toujours été un militant.