Je suis franchement passé à côté de Dunkerque... Il répond certes à ce que j'ai pu entendre à son sujet, notamment les éloges concernant le soin porté sur un design sonore immersif.
Et il faut bien le reconnaître, Dunkerque est un film particulièrement impressionnant. On nous en met plein la vue et plein les oreilles, les scènes de raids sont époustouflantes, et la tension omniprésente est magnifiée par la musique de Hans Zimmer. Cependant, les musiques fonctionnent systématiquement sur le système de crescendo et accélération, ce qui finit par devenir un peu redondant. Les musiques sont surtout efficaces au début du film.
Mais bien que le film regorge d'effets visuels épatants et d'une ambiance assez tendue, je ne le trouve pas immersif, et je me suis, contre toute attente, passablement ennuyé. A vrai dire, le style choral ne permet pas ici de bien s'identifier aux personnages, on n'a pas vraiment le temps de les connaître, d'autant plus qu'aucune interprétation n'est vraiment notable.
La narration ne simplifie pas les choses : elle n'est pas linéaire, et je ne l'ai compris que tardivement, difficile donc d'avoir de bons repères temporels. Ça marchait bien dans Memento, mais le scénario s'y prêtait, alors que dans le cas de Dunkerque, j'étais juste paumé.
Dunkerque connaît peu de moments de relâchement, il maintient sa tension. C'est assez caractéristique du style de Nolan, un montage plutôt frénétique qui ne laisse que peu de place à la contemplation. Si en plus de cela on a des personnages peu attachants, alors ça me bloque, je ne rentre pas dans le film.
Malgré ses grandes qualités de réalisation, Dunkerque insiste trop sur son ambiance oppressante, si bien que j'ai fini par ne plus y croire, quand bien même les effets visuels sont exceptionnellement réalistes. Le scénario n'est rien d'autre que la retranscription d'un événement, il manque pour moi une âme au film, un message, qui aurait pu être un véritable point d'accroche.