Tout commença par une souillure de tapis...

En 1998, les frères Coen ont déjà maintes fois affirmé leur style à la fois étrange, absurde, dramatique, noir et comique. Un savant mélange qui, deux ans après la réussite de Fargo, donnera naissance à l’une des comédies noires des plus cultes et influentes : The Big Lebowski.


The Big Lebowski, c'est l'histoire incongrue du Dude, ce pauvre gars, fainéant, je-m'en-foutiste, qui réclame dédommagement pour son tapis, désormais souillé d'urine. Accompagné de son compagnon au sang-chaud qui empire toujours les situations, le Dude en voit de toutes les couleurs, et il tombe dans une spirale de laquelle il ne peut se dépêtrer.


On aime généralement ce film pour ses personnages. Au-delà des deux personnages principaux précédemment cités, il y a de nombreux personnages secondaires improbables, aux caractères originaux toujours poussés à leur paroxysme. Entre un Donny ironiquement réservé, une Maud Lebowski incontrôlable, un Jesus complètement dingue ou un cow-boy qui a la prestance dans le sang, nous sommes servis, l'univers est très complet et chaque personnage trouve l'acteur idéal pour l'incarner.


Mais la palme de l'interprétation revient bien sûr à Jeff Bridges dans le rôle principal, avec sa dégaine nonchalante et sa philosophie inspirante. Bien qu'adoptant un style cool et éminemment décontracté, il fait toujours preuve de sens moral, de bonne conscience. Le Dude est bon et pacifiste, il veut du bien à tous.


The Big Lebowski démontre que les Coen parviennent à créer de toute pièce leur propre culture. Ils nous plongent dans un univers transportant, à coup de répliques folles (dans une VF notablement bonne) et de rêves surréalistes, noyées dans un quiproquo délirant. L'inattendu est de mise.


Ces personnages sont certes loufoques et exacerbés, mais profondément humains et spontanés dans leurs agissements, ce qui les attendris, et les rend parfois touchants. Et c'est ce qui rend The Big Lebowski à la fois drôle et fascinant : la profonde simplicité des personnages qui se noient dans un scénario complexe et alambiqué.

Monsieur_Cintre
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films des frères Coen, Top 100 Films et Les meilleurs films des années 1990

Créée

le 26 avr. 2020

Critique lue 288 fois

19 j'aime

3 commentaires

Monsieur_Cintre

Écrit par

Critique lue 288 fois

19
3

D'autres avis sur The Big Lebowski

The Big Lebowski
DjeeVanCleef
10

L'homme qui voulait fumer les nuages.

Il était une fois, un homme à la barbichette guillerette et le cheveu hirsute, qui, sur un malentendu sans doute, alors qu'il se promenait en peignoir, croisa un nuage. Chanceux, il avait toujours...

le 21 juil. 2013

146 j'aime

41

The Big Lebowski
real_folk_blues
8

Coen si dense

Film emblématique du crépuscule de la génération 90's, encore un peu insouciante, encore un peu légère et flottante avant la gueule de bois des années 2000, et malgré quelques petits défauts, The Big...

le 13 avr. 2012

135 j'aime

30

The Big Lebowski
Sergent_Pepper
9

Au jeu des bras cassés on se tire la bourre : Chanson de geste

“Sometimes there is a man”, hors des vicissitudes L’œil au risque aguerri, les jambes écartées De diverses boissons la barbe maculée Faites place au champion, l’inénarrable Dude. Chômeur invétéré...

le 1 nov. 2014

125 j'aime

12

Du même critique

The Big Lebowski
Monsieur_Cintre
10

Tout commença par une souillure de tapis...

En 1998, les frères Coen ont déjà maintes fois affirmé leur style à la fois étrange, absurde, dramatique, noir et comique. Un savant mélange qui, deux ans après la réussite de Fargo, donnera...

le 26 avr. 2020

19 j'aime

3

Les Aventuriers de l'arche perdue
Monsieur_Cintre
5

Archéologue : un métier badass

Je trouve que Spielberg a un sens tout particulièrement affûté lorsqu'il est question de rythmer ses films. Il rend la narration très simple, si bien qu'à chaque moment du film, nous savons à peu...

le 1 oct. 2018

18 j'aime

5

Mon nom est Personne
Monsieur_Cintre
7

Le chemin vers la reconnaissance

Mon Nom est Personne est à la fois un western spaghetti et un hommage au genre. Il s'agirait à l'origine d'un projet de Leone - le roi des spaghettis - qui en est le producteur, et qui souhaite...

le 5 sept. 2020

17 j'aime

10