Retirer une cuillère à soupe de charme et une pincée de mystère, rajoutez-y deux louches de sensationnel et vous aurez la suite de l'adaptation cinématographique de Dragons. Rien vraiment de plus à redire, si ce n'est que John Powell atteint son apogée avec son incroyable composition arrangée, Dragon Racing. Côté animation, de nouveaux attributs sophistiquées propres au dragon Toothless (Krokmou) viennent pimenter l'action, et apportent plus de complexité et de complicité entre les protagonistes humains et non-humains.


Plus sensationnel certes. Et pourtant, l'oeuvre déçoit considérablement sur le plan narratif. La crédibilité se voit à la baisse quand la maman d'Hiccup décide de se pointer comme une fleur, attirée par la sonnette d'alarme hollywoodienne... Un Hollywood qui se retrouve dans le besoin inébranlable d'étendre un univers, et son portefeuille par la même occasion. Grossièrement annoncée durant la première partie du film avec la réplique passe-partout, "je n'ai jamais connu ma mère", les scénaristes chargent leur fusil de Tchekhov mais se tirent eux-même une balle droit dans le pied.


Ce n'était pas tant difficile à mon sens de préparer minutieusement son retour même sur un format de long-métrage relativement court. Effacer ces quelques 10min d'overdoses d'action, et se concentrer sur le passé des personnages auraient été certainement plus adéquats.


Explication. Le problème de ces grandes ellipses substituées par l’abondance du spectaculaire, c'est qu'on ne croit pas une seconde à ce rebondissement digne de série animée France télévision. Il a fallut qu'Hiccup montre concrètement, avec démonstration à l'appui, qu'il est possible d'apprivoiser un dragon et de créer une relation avec ce dernier, ce pour que les Vikings cessent de chasser les dragons. C'est la longue démonstration que le jeune protagoniste s'efforce de montrer dans le premier volet de la saga bon sang de bonsoir. Alors pourquoi, non d'un hideux braguettaure à deux têtes, sa mère n'a t-elle jamais, durant toutes ces années, tenté de convaincre Stoik, puisque avec qu'elle, les dragons sont parfaitement apprivoisées et dociles ?


Si elle avait tenté de sensibiliser et d'instruire son peuple, pourquoi son mari aurait-il refuser catégoriquement ? Une structure narrative qui n'a donc aucun sens. Si la première partie du film avait exposé la polémique, et montrer le caractère conservateur du chef de clan, cela aurait été très intéressant par exemple. Montrer les côtés sombres de personnages gentils auraient pu être une marque de distinction pertinente, devant les concurrents aux grandes oreilles. Et là, l'absence de la mère durant toutes ces années aurait été convaincante.
Des thématiques telles que la culpabilité, le mensonge, les aveux, la confiance, la famille auraient pu être davantage travaillés. Mais non, vu que les enfants se contenteront du simple retour de super-maman et d'une histoire à l'eau de rose sortie de nul part.
Quoi ? les adultes adorent les films d'animation... tion... Crick... Crick... [bug du cerveau des producteurs hollywoodiens].


Hâte, tout de même du troisième et dernier épisode de cette trilogie pour le mois de février 2019.

Jordan_Michael
6
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le 7 nov. 2018

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