
[Pas de spoils]
La crainte est toujours légitime à l’approche d’un deuxième épisode, lorsqu’on a vraiment aimé le premier (1).
Celui-ci se fondait sur la découverte et l’apprivoisement, la complémentarité et la communication. Forcément, la suite qui se situe cinq ans après ne saura véritablement renouer avec ces charmes novateurs. L’intrigue est un peu plus convenue, l’humour n’est pas toujours formidable, voire tombe un peu à plat sur certaines répliques et gimmicks comme les amours des jeunes vikings.
Il n’empêche. Dragons 2 confirme tout le bien qu’on peut penser d’un film d’animation qui saurait exploiter son potentiel (à l’exception de la 3D, plutôt, une fois encore, dispensable).
Les images sont superbes, les rendus (l’eau, les cheveux, les flammes, le vent) exceptionnels.
La dimension épique du film, jouant forcément la carte de la surenchère par rapport au précédent, tient plutôt ses promesses, même si rien de foncièrement original n’est à signaler. Mais l’atout déjà majeur du premier opus, les séquences de voltige, passe ici encore un nouveau cap.
Il est d’ailleurs curieux de constater à quel point les plus belles séquences sont décrochées de l’intrigue générale : c’est l’osmose en plein vol d’Arold et son compagnon, (avec la superbe idée des crachats de feu pour provoquer des courants ascendants) ; c’est la découverte du ballet multiple des dragons qui gobent des poissons crachés par leur grand maitre, ou sur les ailes desquels la mère se promène en apesanteur.
Moments de décrochages purs, libérés des contraintes scénaristiques et de dialogues, ces séquences renouent avec le véritable plaisir cinématographique populaire et enfantin.
(1) http://www.senscritique.com/film/Dragons/critique/33935185