Désormais, Dragons fait partie des sagas lancées par DreamWorks Animation, qui compte déjà à son actif Shrek (4 opus – un 5ème qui serait d’actualité – plus un spin-off sur le Chat Potté) et Madagascar (3 opus et un futur spin-off sur la bande de pingouins). Alors que sort le second épisode du long-métrage de Dean DeBlois (en solo sur cette suite) et Chris Sanders (le papa de Lilo & Stitch), la production annonce déjà la mise en chantier d’un 3 et d’un 4. Étant sûre du potentielle commerciale de cette série (le premier ayant rapporté pas loin de 500 millions de dollars pour un budget de 165 millions). Mais avant de crier victoire, il est préférable de s’attarder sur ce Dragons 2 avant de penser aux suites. Voir si cette séquelle est du même calibre que le film précédent.

Cinq ans se sont passés depuis les événements du premier long-métrage. Cinq longues années durant lesquelles les Vikings de Berk ont pu établir une cohabitation avec les dragons, des créatures pas si terrifiantes que ne laissaient envisager les légendes. Désormais, Harold (Jay Baruchel) a 20 ans et passe sont temps à explorer le monde avec son compagnon Krokmou. Au grand désespoir de son père Stoïk (Gerard Butler), qui désire que celui-ci prenne un jour sa place de chef. Mais ces explorations vont permettre à Harold de révéler le plan de Drago (Djimon Hounson), un homme désirant monter tout une armée de dragons afin d’anéantir ses ennemis.

Dit comme ça, le scénario de Dragons 2 ne s’annonçait pas aussi travaillé que le premier long-métrage, qui se démarquait des autres de par une maturité insoupçonnée pour un film pour enfants (même si, officiellement, l’animation n’est pas réservée au jeune public). En effet, si l’on résume ce synopsis, nos héros doivent empêcher le méchant du moment de conquérir le monde, point ! Sans faire de mauvais jeu de mot (vu que le film met en scène des dragons) ça ne vole pas bien haut ! D’autant plus qu’il est difficile de faire la suite d’une adaptation d’une simple nouvelle (tout ayant, apparemment, été exploité dans le premier film). À ne pas s’y méprendre : Dragons 2 est la parfaite continuité de son prédécesseur, aussi bien par sa base scénaristique que par ses qualités irréprochables.

Si vous avez été séduits par Dragons premier du nom, cette suite ne vous laissera pas indifférents. Certes, le long-métrage n’échappe pas aux éternels clichés, comme le héros qui doit faire face à ses responsabilités, des valeurs familiales et amicales, qu’être seul et isolé n’est pas une force… En même temps, les enfants sont principalement visés, non ? Mais toutes ces thématiques, Dragons 2 les traite à son tour avec une certaine maturité qui permet de rendre le film abordable par tous et non à ceux inférieurs à une limite d’âge. Par là, il faut entendre que l’on suit tout de même un jeune héros amputé d’une jambe, que nous assistons à la mort (non dissimulée) de deux personnages (je ne vous dis pas lesquels, je vous laisse découvrir !). N’ayant pas peur de proposer certaines séquences qui pourraient titiller les jeunes spectateurs, soit en les angoissant (un passage où nos héros sont entourés de dragons tapis dans l’ombre, ne faisant voir que leurs yeux démoniaques et leur dentition) soit en les émouvant (2-3 passages sont vraiment tristes, voire assez pointus niveau psychologie), le tout grâce à la somptueuse musique orchestrée par John Powell. Sans pour autant oublier une petite note d’humour bienvenue, via des personnages secondaires (inégalement mis en avant, malheureusement) et des scènes en second plan (qui permettent de se délecter d’un bestiaire plus abouti de dragons hauts en couleurs et de quelques scénettes agréables à regarder).

Mais qui dit suite dit forcément plus de spectaculaire, qui en met plein les yeux. Et là-dessus, Dragons 2 remplit son cahier des charges, mais pas amplement. Visuellement, cette suite est une véritable claque, qui n’omet aucun détail dans le design de ses personnages (le semblant de duvet au menton d’Harold, par exemple). Aux couleurs chatoyantes (le repère des dragons est vraiment joli à regarder, même poétique). Avec des graphismes d’une fluidité exemplaire, notamment lors des séquences de vols qui se déroulent à toute vitesse sans que l’on soit perdu un seul instant sur ce que nous devons regarder à l’écran. Les scènes de batailles sont gargantuesques (avec tous ces dragons qui volent, ces « figurants » qui se battent, les machines de guerre en jeu…). « Spectaculaire », encore une fois ! Mais un spectaculaire pas pleinement assumé (d’où la négation sur le terme « amplement »). Et pour cause, si certaines scènes sont grandioses, des détails gâchent un peu le rendu, qui semble incomplet. Explication : le film offre un combat entre deux dragons titanesques. Malheureusement, seule leur taille par rapport au reste nous informe de leur immensité. Et non des bruitages qui manquent à l’appel (alors que nous les voyons pourtant au second plan). Pas d’animation qui puisse mettre en valeur le poids de ces monstres (comme les muscles qui vibrent à chacun de leurs mouvements). Bref, quelques oublis techniques qui auraient été parfaits pour rendre le tout imposant comme il se doit !

Dans la même veine que le premier opus, Dragons 2 se place tout bonnement comme l’un des meilleurs films d’animation de cette année. Et il ne fait aucun doute que cette suite marchera autant que le précédent. Permettant ainsi la gestation des fameux numéros 3 et 4 annoncés. En espérant juste qu’avec ces séquelles, DreamWorks ne réitèrent pas les échecs qu’on été les suites des autres sagas (Madagascar 2 et 3, Shrek 3 et 4). Mais en attendant, profitez de ce Dragons 2, qui va ensoleiller cet été question animation !

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le 16 juin 2014

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