Toujours plus loin, toujours plus haut

Il y a de ces films que l'on regrette d'avoir critiqué ou d'avoir vite jugé. Ce fût le cas pour moi avec Dragon qui n'est pas autant un échec que ma critique peut le laisser penser. C'est un film qui parle de la communication et de la nécessité de s'écouter les uns les autres, que ce soit pour mieux accepter les autres, mais aussi mieux apprécier ce que l'on aime. En ressort un film profondément maladroit par instant mais singulier et revendiquant une sincérité qui touche et sait rendre prenant un récit que l'on aura pu voir ailleurs. De ces thématiques j'ai voulu laisser une seconde chance à la saga Dragon avec le second film, Dragon 2, et j'avais raison !


Le film est purement dans la continuité des thématiques du premier film et veut cette fois confronter le héros devant le reste du monde. Là où le premier film voulait développer un propos sur l'écoute à l'échelle d'une famille et d'un village, le second film parle d'assumer la responsabilité des choix pris lors du premier film et de les étendre à l'échelle international sous fond d'une guerre opposant les tributs avec les Dragons comme arme. Vous comprendrez donc que ce contexte amène des scènes marquante et un travail de la réalisation irréprochable. Là où dans le premier film on pouvait avoir des scènes avec des problèmes surtout dans l'expression des personnages (notamment la toute première scène de rencontre en Harold et son père où ni Harold ni le père n'arrive à avoir un axe regard valide qui était particulièrement affreuse), ici tout est très bien maitrisé et le film cherche continuellement le moment pour pousser toujours plus loin les limites que le premier film n'arrivait pas à franchir. On le voit avec le travail des interactions entre les personnages qui sont particulièrement réussit, surtout les échanges complices entre Harold et son dragon qui sont touchantes, humaines, et très risqué par instant. Je pense surtout à une scène de complicité où les personnages vont se toucher et avoir des contacts physiques vraiment proche et assumé, le tout dans une chorégraphie qui laisse sous-entendre une affection et un rapprochement de longue date, et c'est très touchant à voir. Enfin, plus que de "simple" scène plus intimes, le film est grandiose dans son traitement de la démesure et de la grandeur. Que ce soit sur les jeux d'échelles, ou même sur des plans plaçant un personnage au milieu d'un monde trop grand pour lui, le film sait travailler sa photographie et mettre en avant les grands espaces malgré qu'il n'y a pas tant de plans uniquement dédié aux paysages. Maintenant pour ce qui est de l'écriture, on est amené à se dire que celui-ci sera forcément moins bien que les graphismes, et effectivement c'est le cas. Cependant ce n'est pas le principale problème du film, bien au contraire.


Le film arrive habilement à rattacher avec les thématiques du premier tout en évitant le piège de copier/coller la structure scénaristique du premier film, et l'atout phare du film ce sont ses twist et ses retournement de situation qui sont inattendu et fort. La chose est que le film, dans la même veine que le premier film, va pour assumer à 100% ses propositions allant jusqu'à mettre en danger ses personnages et proposer des scènes vraiment marquantes de par leurs violences. Ici nous avons un antagoniste montré comme imposant mais aussi instable dans son jeu et dans son interprétation qui rend tout possible et probable. Grâce à ce sentiment d'incertitude qui nait de ce personnage, on peut avoir des scènes particulièrement violente comme des scènes de meurtre de dragon, dont une importante à l'histoire, montré sans sous entendu, filmé de manière ingénieuse pour que la scène paraisse violente mais non gore et/ou gratuite grâce à un angle de caméra qui montre l'action sans jamais tomber dans le graveleux. Ce sont des originalités qui portent ce projet dans une nouvelle dimension qui fait d'un film grand public un grand film tout public. Malheureusement le plus gros problème de ce film est paradoxalement sa force, à savoir ses contrastes. Pour qu'une scène d'exécution de dragon puisse marcher et/ou une scène de grande émotion puisse fonctionner, il faut contraster avec d'autres scènes plus simple qui sont faites pour faire baisser la tension mais aussi encrer le film dans un ton qu'il pourra éclater sans retenu par la suite. Cependant le film tombe dans le piège de se retrouver piéger par le ton principale qui empiète sur le scénario et sur l'expérience globale. Je pense notamment à des invraisemblances et des Deus Ex Machina pas des plus discrets sous la forme d'un dragon au comportement variable vis-à-vis d'un personnage, et sous les traits de la personne masqué que croise Harold dans les nuages qui est un pure cliché mal écrit. On se retrouve face à un film prenant, qui nous envoute par son récit et ses chansons, mais qui sous certains aspect nous fait redescendre sur terre sans trop qu'on l'ait demandé.


14,5/20


N’hésitez pas à partager votre avis et le défendre, qu'il soit objectif ou non. De mon côté, je le respecterai s'il est en désaccord avec le miens, mais je le respecterai encore plus si vous, de votre côté, vous respectez mon avis.

Youdidi
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le 23 mars 2022

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