Doctor Strange fait des rêves étranges où il cherche à tuer une adolescente pour vaincre un démon. À son réveil, il part assister au mariage de son ex-petite amie avec qui il regrette de n’avoir pas réussi à rester. Mais il est témoin de l’attaque d’un monstre qui pourchasse… l’adolescente de ses rêves. La jeune fille possède le talent rare de pouvoir passer d’un univers à un autre, mais un terrible sorcier la poursuit pour s’emparait de son pouvoir. Doctor Strange contacte alors la sorcière la plus puissante qu’il connaisse, Wanda. Mais est-ce une bonne idée ?


Doctor Strange était un de ces films de superhéros dont on nous abreuve depuis vingt ans. Produit sur commande par un réalisateur peu connu, il avait pourtant récolté un franc succès, sans doute pour la prestation impressionnante de Benedict Cumberbatch en imbuvable égocentrique enorgueilli par son talent. Le film nous changeait également des super-force, rayons cosmiques et autres armures de combat en introduisant une magie, certes, très visuelle, mais suffisamment mystique pour qu’on se prenne au jeu des différents univers. L’humour et l’action, savamment dosés, avaient donné un film très sympathique. Une suite s’imposait.


Le réalisateur original est parti pour cause de différends artistiques, et c’est Sam Raimi, auteur du mythique Evil Dead qui prend les commandes de ce deuxième opus. Mais si le premier film de ce réalisateur est devenu une légende, ses autres œuvres n’ont jamais connu autant de succès. Il s’était essayé aux superhéros avec la première trilogie Spiderman dans les années 2000, mais (à mon humble avis), il avait surtout réussi les méchants au détriment de l’homme-araignée. Le voilà donc aux commandes d’une superproduction avec un casting imposant (outre les protagonistes du premier volet, on retrouve les acteurs d’anciens films de superhéros comme Hayley Atwell ou Patrick Steward et même Charlize Theron). Le budget images de synthèse équivalent à celui de l’Armée américaine lui permet de représenter littéralement tout ce qu’il veut à l’écran. Enfin, le grand Danny Elfman s’occupe de la bande-son. Cela fait beaucoup d’enjeux sur les épaules d’un réalisateur dont le dernier film remontait à 2013 (soit près de 10 ans auparavant).


Pas de problème ! Fidèle à ses goûts, Sam Raimi introduit ce qui lui plaît, à savoir de l’horreur avec des scènes rudes, une intrigue flippante, des personnages vicieux, et, bien sûr, un livre maudit et même un zombie !


Force est de constater que le petit réalisateur de film d’horreur et son pote scénariste s’en sortent pas si mal. Techniquement, il s’agit d’un scénario d’épouvante (« une terrible et invincible sorcière pourchasse une adolescente pour la sacrifier »). Mais l’insertion régulière d’humour (les mimiques de Benedict Cumberbatch y sont pour beaucoup) détend sacrément cette histoire de magie noire. Par ailleurs, la naïveté inhérente aux films de Raimi lui permet de dégainer des deus ex machina parfois jubilatoires.

Doctor Strange qui possède son propre cadavre, son ami Wong increvable ou America qui se découvre une super-force.

Raimi évite le piège d’une profusion de mondes qui aurait dérouté, voire noyé le spectateur déjà passablement malmené par le concept de multivers. Il s’attache à un seul, et c’est bien suffisant. La narration alterne efficacement l’action, les scènes nostalgiques et les gags. L’histoire se déroule sous forme d’enquête sur le moyen de vaincre la vilaine sorcière malgré une action omniprésente, et rend ainsi le récit très prenant. Enfin, même si la fin est naïve, elle n’en reste pas moins magnifique. La prestation d’Elizabeth Olsen est d’ailleurs remarquable. L’actrice arrive à rendre attachante une folle furieuse complètement narcissique et un poil schizo, avec des variations d’expression impressionnantes. Son changement de jeu entre la mère et la sorcière écarlate est particulièrement spectaculaire.


Certaines compositions visuelles sont également réussies

le combat avec Gargantos, l’autel du livre de Vishanti, la ville écolo de la Terre-838, le monde désintégré.

Et les scènes virent parfois au surréalisme (le combat à coups de notes de musique est stupéfiant). À noter également le passage furtif, mais marrant de Bruce Campbell, le héros d’Evil Dead et qui est présent dans quasiment tous les films de Sam Raimi.


Doctor Strange 2 est déroutant de par son principe même, mais plutôt prenant, bien fait et avec de jolies performances d’acteurs. C’est une suite qui ne dénature pas le monde ni les personnages et laisse un réel suspens sur le troisième volet.

Doctor Strange est corrompu par le Darkhold et a gagné un nouvel œil. Est-ce une bonne nouvelle ?

Il fait donc partie des bons films de superhéros qui peut être vu même si on n’a des lacunes dans cet univers très fourni.

OeilDePatrick
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le 20 mars 2024

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