Transpirant d'humilité et de candeur, Dersu Uzala remporte le pari incroyable de nous transporter sans aucune fioriture, la nature comme seuls effets spéciaux, à travers la froide mais ô combien majestueuse Taïga...
Cette aventure touchante et lancinante est une belle leçon de cinéma, qui communique avant tout par l'image. Maître incontesté et incontestable de la mise en scène et du cadrage, Kurosawa nous régale avec des scènes d'une attachante simplicité, d'une beauté et d'une poésie rares, laissant nos yeux et nos cœurs naviguer et chavirer.
Cependant, les visuels ne seraient rien sans cette bouleversante histoire d'amitié entre deux hommes aux origines et aux modes de vie diamétralement opposés. À travers le personnage de Dersu, le réalisateur de Ran et des Sept Samouraïs rend hommage à la nature, encourageant à son respect ; bien conscient du cadeau et de la richesse inestimables qu'elle constitue. Les autres facettes de cette nature, sauvages, hostiles et la puissance des éléments interviennent également, inclinent le spectateur et lui rappellent son insignifiante existence face aux grandeurs qui l'entoure.
Une adaptation que je ne saurais trop vous conseiller, à des années lumières du modèle financier hollywoodien, qui ravira les plus sensibles comme les plus curieux. Merci Akira.