Si j'ai aimé Crazy Bear, c'est en partie parce qu'on retrouve le style - que j'adore - de deux des producteurs du film, à savoir Phil Lord et Chris Miller, les deux trublions derrière des films comme 21 et 22 Jump Street ou de l'excellent Les Mitchells contre les machines où ils ont officiés en tant que producteurs. Si je n'ai pas pris mon pied plus que ça, c'est parce que c'est réalisé par une femme... non je déconne, enfin non, je déconne pas, c'est effectivement réalisé par Elizabeth Banks mais c'est surtout parce qu'elle est la responsable du lamentable Charlie's Angels version 2019 plutôt qu'en raison de son sexe.
Et c'est là où le bât blesse, c'est que l'angle choisi pour raconter cette histoire (seulement inspirée d'un fait réel), à savoir la comédie horrifique, me bottait vraiment pas mal et l'humour fonctionne à plein régime, qu'il soit véhiculé par les situations ou carrément par la caractérisation de certains personnages, en particulier celui d'Alden Ehrenreich que les producteurs retrouvent après l'occasion manquée sur Solo : A Star Wars Story. Quant à l'aspect horrifique, le film se lâche avec des scènes très très gores, mais toujours contrebalancées par la légèreté du ton que propose le film. Bref, c'est là qu'on reconnaît l'influence du cinéma de Lord et Miller.
Le problème, c'est que le talent d'Elizabeth Banks en tant que réalisatrice ne matche pas avec celui de ses producteurs, du coup, même si elle fait un job très honorable dans l'atmosphère légère et très années 80 du film, elle n'a pas su monter en intensité lors de son final qui est passé tranquille pépère les mains dans les poches les doigts dans le nez et c'est globalement le cas dans sa mise en scène en général, exception faite de quelques scènes d'attaques vraiment bien foutues (les ambulanciers!!).
Bref, déjanté mais ça aurait pu l'être encore davantage, Crazy Bear est un peu le genre de film qui a le cul entre deux chaises, qui bénéficie du savoir-faire et du talent de ses producteurs dont j'adore le cinéma, diminué par une jeune réalisatrice qui signe néanmoins une nette amélioration par rapport à son précédent film, peut-elle faire encore mieux la prochaine fois??