Alors qu’on se le dise le côté “inspiré de faits réels” n’est clairement qu’un simple effet de marketing car l’histoire d’origine est beaucoup moins fun et bien plus simple.

L’ours en question ingère de la coke trouvée dans la forêt nationale de Georgie en 1985 et finit par mourir quelques heures plus tard, certainement d’une overdose.

Finalement, suite à l'enquête de la police et des légistes, ils se rendent compte que l’ours n’a avalé qu’une petite partie du paquet et que le reste est porté disparu pour finalement n'être jamais retrouvé. Voilà l’histoire d’origine s'arrête ici. Pas de meurtre d’ours sur les habitants de Chattahoochee et des promeneurs de la foret nationale.

Ce qui veut tout simplement dire que le film est une création pure de son scénariste Jimmy Warden.


A la production on retrouve les trublions de la comédie parodique Américaines, Phil Lord et Chris Miller. Et si je parle d’eux ce n’est clairement pas par hasard car leur aura est extrêmement présente tout au long du film. Bien que le scénario soit officiellement de Warden nos deux zigotos ou comme j’aime les appelés, “les nouveaux ZAZ”, y vont à fond coté références. Ca part de “frère des ours” au “roi lion” en passant par une flopée de films cultes des 80’s comme “les goonies” ou “stand by me”.

Les références ne sont pas forcément évidentes et c’est là toute la qualité du scénario. Ils arrivent à les rendre subtils.


Les références que je préfère sont bien évidemment celles au cinéma d’horreur/slasher car oui il s’agit bien là d'un VRAI film d’horreur. Contrairement au travail de marketing que le studio Universal a fait autour du film ou ils ont essayés de nous vendre un énième nanar semi horrifique entre Zombeavers et Sharknado il s’agit bien la d’un film d’horreur avec une énorme touche d’humour noir car l’humour est très présent d’un bout à l’autre du long-métrage.

Dans les références au cinéma d’horreur on les retrouve surtout au niveau de la mise en scène dans les mouvements de caméras et dans le rythme du film. Certains passages nous rappellent “les dents de la mer”, “Christine” ou encore “halloween”.

Pour ce qui est du sang, le film est vraiment très gore. On parle là de jambes arrachées, visage qui traîne sur le bitume, têtes coupées, crânes pulvérisés, boyaux dévorés et tout cela sous l'œil attentif de la caméra et sans jamais détourner le regard.

Le film est classé R aux USA.


A la réalisation nous avons Elizabeth Banks. Il s’agit ici pour moi de sa première vraie réalisation puisque ses 3 autres films sont soit un court métrage soit deux produits indigestes de studios. Elle fait du très bon boulot, rien d’exceptionnel mais elle fait le taf qu’il faut pour rendre son film le plus réussi possible.

Le fait que personne n’attendait cette dernière dans un registre pareil est encore plus jouissif. Elle prend un malin plaisir à nous surprendre.


Le seul bémol que je donnerai c’est le climax final qui est à mon sens raté puisqu'il est filmé entièrement en Nuit Américaine. Toute la scène est beaucoup trop sur éclairée. Il s’agit certainement ici d’une volonté une fois de plus de rendre un hommage au cinéma des années 70 et 80 mais malheureusement ce procédé était déjà très immonde il y a 60/70 ans en arrière et l’est tout autant aujourd’hui.


Pour le casting nous suivons de manière plus ou moins égale une quinzaine de personnages différents dont 9 d’entre eux mourront d’ici la fin du film.

Les personnages et par extension ses interprètes sont pour moi LE gros point faible du film.


Keri Russell ne fait pas grand choses en acting car elle n’a pas grand choses à jouer si ce n’est à courir et crier (comme 90% du casting).


Alden Ehrenreich est LE personnage qui aurait très bien pu disparaître du scénario sans que le film ne soit changé d’un iota pour autant. Le pauvre est décidément en chute libre depuis “Solo”.


O’shea Jackson Jr. a quelques scènes mémorables dont une de baston avec 3 ados qui nous fait presque dire qu’il est entrain à travers ce film de faire son casting pour le prochain John Wick.


Ray Liotta, paix à son âme, est clairement là pour venir récupérer son chèque bien qu’il soit toujours très charismatique.


La seule qui m’a fait aimer les personnages c’est la géniale Margo Martindale qui est en pleine possession de ses moyens.


Vous l’aurez compris pour moi le casting n’est vraiment pas le point fort du film. De toute manière ce n’est pas l'intérêt du film puisqu’à aucuns moments les scénaristes ne nous font avoir la moindre empathie pour leurs personnages ce qui rend leurs morts beaucoup plus jouissif à l’écran.


Au bout d’un certain temps, on se demande même quelle va être la prochaine mort immonde et inventive qu’ils vont nous sortir, un peu à l’image d’un “destination finale”.

J’aurais d’ailleurs aimé que la fin soit moins hollywoodienne et bien plus trash pour aller à fond dans le délire.


Pour conclure je dirais tout simplement qu’il s’agit d’une excellente surprise malgré des problèmes évidents mais que l’ensemble est suffisamment bon pour nous faire oublier ses défauts.

Kaede-Asaji
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le 2 mars 2023

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