Vlan! Vlan! (Bruit d'un claque cinématomachin)

Du papier.

Brazil, c'est avant tout un moment de franche rigolade. Terry Gilliam nous met à disposition une panoplie de gags en pagailles, si bien qu'on ne sait plus où mettre la tête. Des moments de rigolade, je vous dit. Parfois c'est totalement gratuit, souvent c'est totalement absurde et en général ça n'est pas très important pour l'histoire. Quoique...cet humour bien spécial donne un certain ton au film, en contrastant violemment avec le reste de l'univers sombre et totalitaire.

Encore du papier.

Brazil dépeint aussi une société régie par un gouvernement impitoyable qui pourrait être comparé à un certain régime allemand d'avant guerre dont je ne citerai pas le nom (Nazi) (oups). Rien n'est dit ouvertement, mais l'allure des soldats et les agissement peu recommandables de l'Etat tortionnaire nous le montrent bien. Et, comme dans toute société totalitaire qui se respecte, il y a quelque part un groupe de terroristes rebelles qui font péter des bombes à la va comme j'te pousse, un peu partout, et surtout n'importe quand (eh oui, même la trêve officieuse de l'heure du déjeuner n'est pas respectée). Des bombes, donc.

Et aussi du papier.

Brazil nous apporte un lot de personnages assez époustouflant. Commençons par le commencement ou, devrais-je dire, par le principal : le héros. Samuel Lowry, dit Sam, employé du gouvernement au service des registres, dont la mère le pousse à passer au service informations parce que, voyez vous, ça fait tout de suite plus classe. Et la mère à le bras long, elle connaît du beau monde. Cependant, Sam a beau travailler au gouvernement, il n'est ni méchant, ni totalitaire, et n'est surtout pas ambitieux. A vrai dire, il n'est pas vraiment au courant des agissements machiavéliques qui sont le propre de sa société. Enfin, pas encore. Son rêve à lui, c'est Jill, une mystérieuse femme qu'il rencontre chaque nuit dans son sommeil. Jill, elle, est pourtant bel et bien réelle. Et puis il y a Archibald Tuttle, le chauffagiste. Ex-chauffagiste, pour être précis : le bonhomme, fâché de la paperasse, a quitté l'organisme pour opérer en solo. Ce faisant, il devient un criminel recherché du gouvernement. Soyons clairs : Tuttle ressemble plus à un super-héros qu'à un plombier.

Du papier, du papier, du papier qui vole.

Brazil nous apporte sa vague de rêve et de psychédélisme, des moments légers où, à l'image du héros, on s'envole. Ouah, c'est quelque chose. "A la fois drôle et poétique" : voilà une expression facile et trop utilisée de nos jours qui convient parfaitement ici. Mais mieux vaut le voir qu'en parler : ce sera beaucoup plus objectif, et ça m'économisera de l'encre virtuelle.

Du papier qui traîne.

Brazil nous emmène fouiller les recoins souvent glauques d'une société certes mauvaise, mais qui ressemble vaguement à une vulgaire parodie de la notre. A partir de situations tout à fait banales, Gilliam réveille notre intérêt, construit son univers à partir de clichés parfaitement assumés, et donne un cohérence assez troublante à l'ensemble. La chose, qui pourrait paraître complètement monstrueuse et hors du commun, nous est présentée avec une telle banalité qu'elle nous semble réelle.

Et pour finir, du papier.

Eh oui, Brazil c'est surtout beaucoup, mais alors beaucoup, de papier. Ça tape, ça se plie, ça voltige de partout, ça étouffe.

Oh, il y a aussi cette terrible chanson, qui rentre dans la tête mais qui jamais n'en ressort.

Créée

le 11 août 2013

Modifiée

le 11 août 2013

Critique lue 762 fois

12 j'aime

KoalaLeNicolas

Écrit par

Critique lue 762 fois

12

D'autres avis sur Brazil

Brazil
Sergent_Pepper
8

Rétro, boulot, barjots

Brazil est saturé d’écrans : de surveillance, de divertissement jusque dans la baignoire, ou illicites dans les bureaux. Brazil sature l’écran, et l’affirme avec force dès son prologue qui voit une...

le 21 sept. 2014

182 j'aime

17

Brazil
Alexis_Bourdesien
9

Welcome en dystopie

Brazil, film de l’ancien Monty Python Terry Gilliam (Las Vegas Parano ou encore l’armée des 12 singes), réalisé en 1985 son premier grand film (et même le plus grand de sa carrière ?), relate...

le 20 mars 2013

134 j'aime

15

Brazil
Torpenn
9

Un Kafka de force majeure

Je ne me souviens plus combien de fois j'ai pu voir Brazil dans ma vie, je sais juste que là ça faisait bien sept, huit années de jachère et que c'est bien pratique pour avoir l'impression de...

le 21 févr. 2011

122 j'aime

62

Du même critique

Barberousse
KoalaLeNicolas
10

Ceci est la preuve scientifique que Barberousse vaut 10/10

Je vais ici vous prouver scientifiquement que Barberousse vaut 10/10. C'est le résultat d'une étude scientifique, c'est donc irréfutable. Soient H1, H2 H3 et H4 les quatre hypothèses que nous...

le 27 mai 2013

12 j'aime

17

Brazil
KoalaLeNicolas
10

Vlan! Vlan! (Bruit d'un claque cinématomachin)

Du papier. Brazil, c'est avant tout un moment de franche rigolade. Terry Gilliam nous met à disposition une panoplie de gags en pagailles, si bien qu'on ne sait plus où mettre la tête. Des moments...

le 11 août 2013

12 j'aime

Gravity
KoalaLeNicolas
8

Interview de ...

Avant de commencer, que l'on mette les choses bien au clair : si je ne suis pas réellement schizophrène, j'en aurai peut-être l'air par la suite, puisque je vais m’interviewer moi-même. Ce n'est...

le 29 oct. 2013

11 j'aime

21