Albert Dupontel aime le histoire magiques, les contes qui émerveillent le spectateur. Et quitte, consciemment, à verser dans l’excès. Si d’un côté il cherche minutieusement à récuré un film d’époque dans les moindres costumes et décors, sa réalisation penche tout de suite vers l’onirisme, la rêverie, la grandiloquence de l’émerveillement. Iil ne cherche pas à être réaliste, certains personnages sont forcés, presque grossiers dans leur présentation ou leur écriture. Mais peu importe, Albert Dupontel préfère surgir de nulle part et proposer sa vision bien à lui — et peu importe si cela ne plaît pas à tout le monde.


L’historie d’Au revoir là-haut, c’est un peu celle-là, celle de deux personnes abîmées par la Grande Guerre et qui veulent se réinventer une vie, retrouver la beauté et la chaleur humaine. Le héros n’est pas celui qu’on pense, car l’ex-soldat Biscayart est trop égoïste, enfant gâté, pour nous émouvoir. Non, c’est le personnage de Dupontel qui par tous ces efforts gagne notre sympathie et nous touche. En vrai les deux personnages sont deux facettes de la reconstruction : l’un nous touche par sa banalité humaine, son besoin de se reconnecter au monde existant; l’autre pas son besoin d’échapper à sa condition, à son besoin de magie. En cela, les multiple masques et identités de Biscayart, son expression corporelle (ne pouvant parler) sont fascinants.


La réalisation est surtout la mise en scène et le décadrage sont inventifs, innovants, maîtrisés. En dehors de quelques effets de caméra tape-à-l’oeil, Dupontel sublime l’historie par son emploi du décor, son emploi des musiques, de la lumière.
On pourrait cependant lui reprocher d’être partout à la fois, et de transformer le film en ego-trip. Mais c’est difficile de lui en vouloir longtemps au vu du résultat.

AlicePerron1
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le 4 oct. 2018

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Alice Perron

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