L'ayant regardé à sa sortie, j'écris cette critique à froid.
Un film d'une puissance inouïe, montrant de la façon la plus crue possible le fossé qui sépare deux mondes, celui de la ruralité, la brutalité et la simplicité (symbolisée par la famille centrée autour des deux frères, attachante et terrifiante en même temps) et celui du progrès, centrant sa construction sur des valeurs morales prétendument hautes et "propres".
Un combat d'apparence inégal a alors lieu dans le coeur du spectateur. Mais, contre toute attente, on se prend à s'attacher au premier monde, on lui donne même parfois raison. Une petite partie de nous, une partie peut-être plus authentique, se met à douter, et se demande quelles valeurs mériteraient de donner sa vie.
Un film génial la plupart du temps, mais qui s'endort brusquement à partir de l'élément de résolution (qui aurait pu/du être un élément déclencheur), pour sombre au final dans une sorte de contemplation ennuyante, ponctuée par la Ô combien prévisible, inutile et furtive scène de nue de la fille du personnage principal.