Un palpitant drame social & intimiste (…) Un thriller viscéral intelligemment mis en scène.

Antoine et Olga sont un couple de français installés en Galice. Ils cultivent la terre et restaurent de vieilles bâtisses pour permettre de repeupler le hameau où ils se sont installés. Le cadre est idyllique, tout est réuni pour pleinement profiter de la vie au grand air, sauf la relation tendue qui les unis avec leurs voisins. Une mésentente qui ne va cesser de s’accentuer…


Pendant plus de 2h, le réalisateur espagnol Rodrigo Sorogoyen nous entraîne au cœur d’un implacable thriller rural, à la tension permanente et à l’atmosphère suffocante. Le désaccord entre ces franchouillards cultivés et ces culs-terreux de galiciens ne cesse d’accroitre le malaise auprès des spectateurs.


Inévitablement, on repense aux Chiens de paille (1971) de Sam Peckinpah, la violence psychologique et verbale prenant le dessus sur la violence physique. As Bestas (2022) c’est deux mondes et deux univers qui s’entrechoquent, un couple de français qui ont choisi un mode de vie au plus près de la nature en privilégiant une agriculture écoresponsable et de l’autre, deux frères paysans qui survivent tant bien que mal de leur production. Ces derniers voyaient d’un très bon œil l’arrivée des éoliennes dans le hameau, voyant à travers elles, une rente qui leur aurait permis de quitter ce village qui se meurt, tandis que les français ne voyaient là rien d’autre qu’une agression visuelle, venant défigurer ce magnifique panorama.


Un palpitant drame social & intimiste qui prend son temps et nous tient en haleine jusqu’au dénouement final. Brillamment interprété par Marina Foïs, Denis Ménochet et le stupéfiant Luis Zahera, une composition parfaite qui donne lieu à des séquences glaçantes (les échanges dans le bar ou le plan-séquence en pleine foret). Un thriller viscéral qui traite à la fois du monde rural, des petites gens, du harcèlement et de la xénophobie. Une tension constante dont le spectateur se retrouve comme pris en otage entre les deux camps. C’est brillant et intelligemment mis en scène.


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le 27 juil. 2022

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