Pour ceux qui aiment lire en musique.
Plus qu'un simple film policier, "A most violent year" se trouve être une belle peinture d'un New York des années 80 rongé par la corruption et la violence, une ville où pourtant certains tentent toujours de réaliser le rêve américain.
Abel Morales est un de ceux là. Immigré, Ex-chauffeur de camion, il a racheté une compagnie de livraison de fioul et, en vingt ans de dur labeur, l'a transformée en une entreprise à la vitalité étonnante. Il cherche alors à racheter un terrain avec une immense capacité de stockage de fioul sur les quais et se prend à rêver d'un "empire" industriel. Mais son succès entraîne des jalousies. Ses camions de transport son attaqués, ses chauffeurs menacés, la justice s'intéresse à lui. Au milieu de ce buisness trouble, Abel tente, presque seul, de réaliser son rêve américain tout en empruntant le chemin le plus droit...
Encore un film choisi à l'affiche que je ne regrette pas, cet œuvre du réalisateur J.C Chandor est plus qu'un bon film policier. Dépeignant un milieu où la violence peut surgir à n'importe quel moment, un milieu gangréné par la violence et les fraudes, "A most violent year" porte une ambiance de film mafieux assez unique.
Le milieu dans lequel évolue le héros y contribue, une entreprise de fioul, milieu où la frontière entre légal et illégal semble être assez flou (ce qui rappel le topos des "entreprises de recyclage" des films de mafia). Mais l'originalité du film réside dans le traitement de ce milieu, car Abel est un type droit dans ses bottes, bien décidé à ne pas emprunter le chemin de la violence.
Les acteurs principaux contribuent grandement à la réussite du film. Oscar Isaac est parfaitement à l'aise dans son rôle, tout en finesse, incarnant un Abel inflexible, intransigeant sur ses principes mais qui nage dans des eaux troubles et est prêt à tout pour réussir. Jessica Chastain campe avec justesse Mme Morales, fille d'un dealeur, femme forte, support de son mari, comptable de l'entreprise, mais aussi personnalité trouble, qui n'a pas totalement échappée au milieu dans lequel elle a grandie.
Les autres acteurs ne sont toutefois pas en reste. On se fera un plaisir de retrouver Jerry Adler (Les Sopranos) qui incarne le propriétaire du terrain convoité par Abel, un juif traditionaliste, David Oyelowo dans le rôle du procureur qui persécute les Morales, un homme menaçant et acharné. Les nombreux personnages qui interviennent (directeur du syndicat des chauffeurs qui souhaite armer ses "gars", l'avocat des Morales qui fait office de consigliere) contribuent à créer une atmosphère d'un réalisme pesant qui rappelle constamment le milieu du crime organisé.
La bande-son n'est pas en reste, même si je ne peux vraiment trouver un morceau qui s'illustre particulièrement.
Enfin, côté visuel, le film nous gratifie de magnifique plans qui dessinent un tableau froid et beau de la ville de New-York, de sa zone industrielle et donne à voir une cité en évolution.
Bref, un film plein de justesse, à voir dès que possible !
Ps : Rajout de liens et mise en forme le 04/04/2015.