J'aime les films qui créent le silence.


You Were Never Really Here, pour moi c'est des éclats qu'on ne peut pas attraper, pleinement palper, qui créent le cinéma de maintenant. Les éclats qui émergeront du reste, quand on aura fini de leur demander des choses. Les éclats qu'on retiendra, dont on verra réellement la lumière aveuglante qu'on n'a peut-être pas prit le temps d'accepter, d'accepter plutôt que de chercher à la capturer. C'est un éclat qu'on ne peut capturer, c'est une mandale immense qui triture l'estomac, le coeur et le cerveau des jours après, qui a laissé sa marque qui navigue en nous après le premier contact. C'est des films qui imposent un silence qu'on préfère même garder plutôt que d'expliquer en quoi c'est grand, en quoi c'est bel et bien, une oeuvre d'aujourd'hui et donc de demain. On a même pas envie d'expliquer sa fausse simplicité, car on s'en fout éperdument. Ce ne sont que des étiquettes. Ramsay et son film s'en fichent bien.
You Were Never Really Here, c'est quelque chose qui crée un silence assourdissant, qui crispe et libère. Un silence au sein des scènes, au sein de ce qu'on voudrait expliquer, décrire.


J'aime les films qui impose un silence car ce sont ceux qui parlent le plus. Qui créent, qui créent en nous, qui nous créent des choses, des fresques d'impressions, de sensations.
C'est un de ces films qui laissent vide et un vide, un vide plein, un vide riche, rempli de choses, de richesses impalpables qu'on ne peut correctement désigne


Il y a quelque chose d'au-delà des mots car c'est du cinéma, du cinéma pur, qui utilise tout son language, sa et ses créations, pour arriver à une Oeuvre. Une Oeuvre qui ne désire pas s'exprimer sur ce qu'elle exprime, qui garde un silence aussi grand que celui qu'elle donne. C'est bouillonnant et c'est si sage. C'est quelque chose qui transcende, qui se ressent. Et dont ce ressenti, si précieux, nous parcours, se loge et s'installe les jours après. C'est impalpable dans un sens. Là, j'essaie maladroitement de noter les mots et les phrases qui viennent avec ma tête dedans, dans ces textures et ces couleurs, ces tons et cette ambiance. J'essaie tout en me disant que c'est trop grand. Mais que c'est beau d'essayer d'attraper tout ça, de tenter d'attraper ces choses au final bien abstraites, tout comme tout ce que le film nous procure. J'aime tant, cette impression de ne savoir rien dire tant tout nous écrase, en souriant, en nage, en larmes et en admiration.


Quelle belle séance, quelle belle journée.

MadeAWasp
9
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le 1 mai 2021

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MadeAWasp

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