Ennui ferme
Désolé, Albert, mais quand tu fais des films, on a tendance à être impitoyable avec toi ; pour une raison très simple, c’est que tu as du talent et des idées. Un pitch comme le tien, une bande...
le 23 oct. 2013
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Je suis tombé sur ce film par hasard à l'épicerie au Québec. Ils vendent beaucoup de films ici pour $2.99 (canadien) dans les épiceries, les pharmacies, au dépanneur. Il m'a intrigué.. J'ai bien fait de l'acheter. C'est un petit bijou amusant, on est pas loin de Blier mais en plus grotesque et ce grotesque est amusant car complètement éclaté.
J'aime bien ces scénarios où on s'aventure en territoire absurde, mais restant logique dans la construction des personnages et lesdits personnages ne sont pas ce qu'ils prétendent être ou tels que perçus par l'entourage. La juge s'avère plus tarée et incontrôlable que le prétendu bouffeur d'yeux et ledit bouffeur d'yeux plus humain qu'il en n'appert. À la fin où se situe la folie et qui la décrète ? Cette juge complètement constipée, obnubilée par son travail qui est révélée à elle même un soir de brosse , et par le squat de son logement par ledit criminel, c'est une très belle trouvaille.... et c'est très amusant comme idée... on est lentement conquis par ces sentiments qui se lèvent tranquillement , s'installent comme une plaidoierie et finalement implacablement, grâce à la folie de la juge et à la sagesse du psychopathe, de se rejoindre . Le couple va former un équilibre, jolie métaphore extrémiste, mais finalement réaliste d'un couple fonctionnel.
D'ailleurs à la fin les cambriolages laissent supposer que les 2 sont maintenant complices et volent ensemble. Blier a fait la même chose dans la finale de Tenue de soirée, tous deviennent putes !
Cette charge contre l'hypocrisie, les fausses représentations que bien des humains font d'eux-mêmes, exposées ici de façon extrême, nous laissent un goût rêveur et un ensorcellement qui dure.
On n'est pas loin d'un cinéaste comme Forcier aussi dans l'éclatement total du scénario, certes dans une direction plus “sanguinaire” mais l'esprit reste. L'avocat qui bégaie est une chose très difficile à réussir au niveau du jeu, il faut faire rire sans énerver, c'est un piège mortel pour un acteur. ici le comédien s'en tire à 85% du temps, un léger manque de direction et de coupe empêche le personnage de s'envoler...dommage. Sandrine est superbe dans ce rôle de juge pognée, et névrosée. Quant à Dupontel, il s'en tire bien, même très bien.
Je comprends pourquoi les Français n'aiment pas ce film, en fait sous ses allures de film Français, ce film est à l'opposé total de celui-ci (excepté pour Blier) loin du cinéma “pensif et pensé drolatiquement”(l'ennuyante Auberge Espagnole si acclamée dans l'Hexagone ) ou familialement drôle (Veber) , ou du comique stupide d'un De Funès, donc ledit film n'a aucune racine française malgré son générique. En fait il est plus proche d'un film des Monthy Python et il aurait été fait sous cette signature que la France entière se prosternerait devant... (en attendant elle aime mieux se prosterner devant l'insipide scénariste Dolan qui manie plus la mise en scène que le scénario. Et la mise en scène pour les Français c'est la référence?! À croire qu'un film ne tient qu'à cela... Sinon comment auraient-ils pu déifier Godard ?) Bref, je dis cela car je vois ici à quel point ce film est descendu, traîné dans le caniveau voire honni.
Je n'ai pas vu d'autres films de Dupontel, je ne connais pas son travail mais celui-ci est réussi et il pète au frette ! Je le regarderai à nouveau dans 9 mois avec plaisir!
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les films dont le scénario me rend jaloux
Créée
le 6 août 2020
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Le Albert, je l'aime enragé, fou furieux, complètement barge, punk, en colère contre tout le monde, bouffeur d'oiseaux et copains des hyènes. Je l'apprécie également en créateur, en vilain, en faux...
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