Ce disque comme sa pochette le “métaphorise”, est un grand trou noir sexuel.Quand on étudie la voix, la première chose qu'on apprend c'est qu'elle part du sexe. Tous les profs de chant d'opéra,ou non, vous diront cela. Que ce soit la ressemblance avec un vagin qui illustre la pochette de Hammil, l'homme qui réinventa le chant, n'est finalement pas étonnant.


Hammill repousse ici les limites du chant encore une fois, celui-ci atteint des galaxies inexplorées sur A Louse , Modern, Red Shift, The Lie . Cette plongée dans la folie de la voix pour servir les textes déments de Peter, et sa musique qui l'est encore plus, esclave d'un texte qui bouffe tout le cérébral est si vertigineuse qu'on peut perdre, comme dans un orgasme, toute notion de temps et d'espace.


Silent Corner comme In Camera se situe en dehors de tout ce qu'aucun humain n'a jamais chanté, ou écrit en chansons....de l'éducation d' un enfant (Wilhelmina), à la schyzoprénie ( A louse...) en passant par les abîmes quantiques (Red Shift avec un inoubliable Randy California qui passait par là) et les mensonges de la religion (The Lie) il faut bien passer de vivant à mort (Rubycon) en espérant une dernière fois que quelqu'un vienne voir notre jardin intérieur, car nos fleurs ont besoin de la pluie de chacun ( Forsaken Gardens)


Hammill couvre tout ce qui fait un être humain en un seul album....et malgré qu'il s'évertue à nous dire qu'une puce n'est pas une maison force est de constater qu'il nous dit en fait exactement le contraire . Nous sommes intérieurement des puces et nous habitons une maison assez capotante, qu'elle soit intérieure (louse) ou celle des villes (modern) ou celle des religions (lie), ou celle des jardins interdits(FG) ou celle des galaxies (RS) notre cervelle est prisonnière de ses aspirations et de ses croyances et le temps est un voleur qui ravage notre jardin !


Quiconque qui ne met pas un 10 à cet album, et qui aime Hammill, ne se connait pas assez ! Listen to yourself *
.
.
.
.



  • ( back cover de Vision compilation nord-américaine 1978)

RockNadir
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les 15 meilleurs albums de Peter Hammill et Les 57 meilleurs albums du rock progressif des années 70

Créée

le 20 juil. 2020

Critique lue 403 fois

7 j'aime

31 commentaires

RockNadir

Écrit par

Critique lue 403 fois

7
31

D'autres avis sur The Silent Corner and the Empty Stage

Du même critique

Pawn Hearts
RockNadir
10

Dans l'univers du prog : il y a Pawn Hearts et il y a les autres

Si vous allez sur You Tube, vous verrez 6 millions d'écoutes pour Close to the Edge et 160 milles pour Pawn Hearts. Pawn Hearts ne fait pas dans la facilité, ni dans les solos, ni dans tout ce qui...

le 13 juil. 2020

8 j'aime

2

The Silent Corner and the Empty Stage
RockNadir
10

Ce disque n'est pas une puce

Ce disque comme sa pochette le “métaphorise”, est un grand trou noir sexuel.Quand on étudie la voix, la première chose qu'on apprend c'est qu'elle part du sexe. Tous les profs de chant d'opéra,ou...

le 20 juil. 2020

7 j'aime

31

Islands
RockNadir
10

Les îles inexplorées du roi

King Crimson déçoit les gens parce qu'ils l'attendent quelque part et Crimson est déjà ailleurs. Toujours ailleurs. Semblable au bateau d'Ulysse traversant les îles Grecques le roi se promène sans...

le 18 juil. 2020

7 j'aime