Horehound
7.1
Horehound

Album de The Dead Weather (2009)

J'aime quand c'est brutal, voire même un peu sale. Quand ça vole dans tous les sens, quand on ne sait plus vraiment qui fait quoi. Quand on mélange divers éléments n'ayant à priori rien à faire ensemble et que l'on observe le tout s'embraser. J'adore quand on en ressort éreinté, rincé, suintant de tous les pores, presque coupable, comme si on n'osait plus regarder sa vieille mère en face. Mais prêt pour un deuxième round.

Premier méfait d'un supergroupe réunissant rien de moins que Jack White, Alison Moshart, Dean Fertita et Jack Lawrence, "Horehound" est comme un bordel de la Nouvelle-Orléans en pleine heure de pointe. Ca gueule, ça cogne, ça gicle, ça colle, c'est casse-bonbon mais bordel qu'est-ce que c'est bon. "Horehound" revient à cette brutalité non dénuée de mélodie, à ces discordances, à ce son brut et crade qui fait tout l'intérêt du rock depuis que le blues est né et l'a enfanté de ses désillusions, de son désespoir, de ses vérités pas franchement bonnes à entendre et surtout de sa liberté imprenable.

"Horehound" est un des ces rares albums que j'écoute en entier et en boucle, bien trop élitiste et inculte que je suis musicalement pour rendre justice à toute la cohérence d'un album ou d'une discographie d'un artiste en particulier. En général, je pioche par-ci par-là, ne retenant que ce que mes oreilles et mes guiboles me disent de retenir. Sauf ici, où c'est tout l'album qui s'accroche à moi alors même que nous avons déjà fait notre petite affaire. Mais comme je l'aime, j'accepte ses caresses un peu trop pressantes avec une absence de retenue confinant à la soumission et me laisse envelopper de tout son amour brutal et névrosé, souriant effrontément aux heures qui disparaissent.

Mais sinon, j'aime aussi quand c'est doux, quand c'est paisible, quand on me susurre de belles choses à l'oreille sans aucune malice, quand on me laisse avec le sentiment que l'on est jamais mieux ailleurs que chez soi.
Gand-Alf
9
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le 19 oct. 2013

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Gand-Alf

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