Maintenant que j’ai fais le tour de tout les albums studios de Dire Straits, il est maintenant temps de faire un tour d’horizon sur les trois albums live majeurs du groupe. Live at BBC, Alchemy et On The Night. Je pense que je m’attarderai peu sur ces albums. En réalité, c’est surtout l’occasion de synthétiser l’évolution du groupe, que ce soit dans ses compositions mais aussi sa formation. Parce que mine de rien, Dire Straits fait parti de ces groupes qui n’ont jamais cessé de changer de membres.


Mais point de complication ici car Live At BBC fût enregistré en 1978, au tout début de carrière du groupe qui en est encore à sa formation originale. C’est-à-dire l’éternel Mark Knopfler à la lead guitare et au chant, l’éternel John Illsey à la basse et aux chœurs, l’instable David Knopfler à la guitare rythmique et l’excellent Pick Withers à la batterie. Cette formation a peu duré finalement, de 1977 à 1980. Car c’est en 1980, durant les sessions de Making Movies, troisième album du groupe que David Knopfler, cadet de Mark quitta le groupe. Quant à Pick Withers, il quitta le groupe juste avant la tournée promotionnelle de Love Over Gold (1982), tournée qu’on connaît sous le nom d’Alchemy.


Ce Live At BBC est finalement la seule occasion d’écouter le groupe dans sa formation originelle avec David Knopfler et Pick Withers en sommes. Live qui fût enregistré en 1978 comme je le disais mais qui ne fût disponible qu’à partir de 1995 (même année que la dissolution complète du groupe).
Nous sommes donc en 1978 et Dire Straits n’a sorti qu’un seul album. D’ailleurs, à l’exception de deux morceaux, l’entièreté de ce live est composée de chansons du premier album intitulé sobrement Dire Straits. On retrouve donc des standards qui représentent parfaitement les débuts du groupe, Down the Waterline, Six Blade Knife et Water of Love, de très bons morceaux qui fonctionnaient très bien sur l’album et qui fonctionnent aussi sur le live. Mais force est de constater que peu d’inventivité est apportée à ces morceaux puisque Knopfler et sa bande se contentent de les rejouer tel quel. Pareil pour Wild West End et Lions qui ont peu de retouche excepté la dynamique du groupe lors d’un live. Et encore, étant donné que ces morceaux ont peu d’arrangements dans l’album studio, écouter ces versions n’a finalement peu d’intérêt.


Et c’est malheureusement le cas de Sultans of Swing aussi bon soit-il. Car à part quelques phrasés supplémentaires et une rythmique un peu plus punch, il ne faut pas s’attendre à grand-chose de nouveaux. Les versions suivantes, bien plus longues feront preuve de bien plus d’inventivité.


Il reste alors deux morceaux inédits pour l’époque, What’s the Matter Baby, finalement assez oubliable après Down the Waterline et Sultans of Swing. Au final, le véritable intérêt de cet album se trouve dans sa conclusion avec Tunnel of Love, morceau qui n’apparaîtra qu’en 1980 dans Making Movies soit deux ans après ce live. Je suis presque étonné que Knopfler ait gardé ce morceau en réserve si longtemps vu sa qualité indéniable. D’autant plus que cette version apporte véritablement quelque chose en plus par rapport à sa version studio. A commencer par une introduction au piano qui fonctionne du feu de dieu et un solo final revisité et vraiment plus énergique. Ce n’est pas pour rien que la version live dure onze minutes (seize minutes dans les versions suivantes), ce magnifique morceau laisse la part belle aux improvisations et il fait clairement parti de mon podium du groupe.


On finit l’album sur une note quand même sacrément belle puisque Tunnel of Love est une excellente conclusion à ce live finalement peu intéressant dans l’ensemble. Alors certes, le son est top, Knopfler est à fond au chant comme à la guitare et les autres membres sont vraiment excellents (Pick Withers en tête) mais on préférera se tourner vers l’album studio Dire Straits.


Finalement, ce live est tout à fait représentatif de la première période de Dire Straits, celle avec seulement quatre instruments et des sonorités un peu identiques. Une époque où Knopfler ne sortait pas encore de sa zone de confort et où le style blues de bar à rock dominait clairement dans ses compositions. Bref, même si j’apprécie l’ensemble de l’album, il n’y a rien de mauvais, on regrettera le peu d’inventivité et la non-prise de risque de la part du groupe. En même temps, ils sont à leurs débuts, mais justement, ce sont ces débuts que je trouve peu intéressants chez ce groupe. On verra dans Alchemy et On The Night que Knopfler et sa bande se feront bien plus plaisir. Rien qu’à écouter la version BBC puis la version Alchemy de Sultans of Swing, ça n’a rien à voir. Mais on verra ça plus en profondeur dans la critique sur Alchemy.

James-Betaman
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le 7 avr. 2020

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