La déromantisation des vampires, la deshumanisations des humains.

Shiki restera un des animes dont il est assez peu aisé de réaliser la critique tant il mèle de très bons élements avec du vraiment mauvais et la note reflète mal mon opinion générale.
Ma critique contienda des spoils mineurs de la série, qui relèvent des élements synopsis de l'histoire, que je ne baliserai pas sans quoi la critique n'aurait aucun sens.

Loin des séries de vampires habituelles japonaises (Rosario to Vampire, Monogatari series etc...) ou non (Twilight), Shiki a une approche plus proche et terre à terre du mythe originelle où des vampires, les shikis, chassent des humains pour se nourrir.
Shiki n'est pas un anime d'action, ni un thriller tant on devine vite ce qu'il passe, ni vraiment d'horreur (même s'il en contient) mais relève plus d'une oeuvre à portée philosophique, comme nous le détaillerons plus tard.

Le premier problème de la série que j'ai ressenti est sa longueur, il faut pas moins de 17 épisodes sur les 24 de la série pour atteindre son point interessant.
Ne vous méprennez pas, je veux bien concéder qu'il faille souvent attendre quelques épisodes avant qu'une série ne devienne interessante et que certains chefs d'oeuvres avaient absolument besoin d'un départ lent, mais 17 est bien trop excessif et non nécessaire.
Le problème est qu'il ne faudra guère que deux ou trois épisodes aux spectateurs pour comprendre que le problème est du aux vampires mais les trois quarts de la série pour que le village le comprenne.

Entre temps on nous exposera le point de vu de différents protagonistes du village: un médecin qui aura une approche scientifique et rationnelle, un groupe d'enfants qui aura une vision plus à même d'accepter le supernaturel et celle d'un prètre qui aura une vision plus spirituelle de la tragédie qui frappe le village. Au lieu de nous présenter 3 fois plus ou moins la même histoire séparément, je pense que l'on aurait pu les présenter simultanément et de manière plus rapide.
Quoiqu'il en soit, la série nous présente alors un "village innocent" en proie à des "méchants shikis"...
Croyance que le final s'empressera de démolir! On nous confronte alors à de vrais problèmes d'ordre éthique. Sans trop spoiler, l'anime remet en cause la vision manicheiste qu'on aurait pu attribuer et montre ainsi que l'homme est prêt à tout lorsque sa survie est menacée en faisant fi de ses préceptes moraux. Comme le dit la critique de Mr Stein, l'anime posera la question de "Qui est le véritable Monstre?"

[Détails qui spoilent de manière active la fin, vous êtes prévenus!]

En ce qui concerne la réalisation, je vais faire vite, la bande de son est excellente, tantôt dissonante pour représenter la folie, tantôt mystique, tantôt relevant du requiem, bref elle est variée est s'adapte à la situation.

L'animation est correcte, les dessins de même, on a des paysages sympathiques d'un village japonais en revanche le chara design oscille du correct au très moche en passant par le complètement ridicule (surtout au niveau des coupes de cheveux), bon c'est un détail qui vaut pas vraiment qu'on s'attarde dessus.

Maintenant, le second problème majeur est la faiblesse en géneral du casting des personnages, les 2 seuls personnages que j'ai trouvé interessant sont le Docteur qui tentera de sauver le village,

et Sunako la Shiki d'apparence enfantine, probablement le seul personnage pour qui on peut éprouver de l'affection, au gré de ses reflexions sur ce qui est juste ou non, ce qui est moral ou non. Les autres personnages sont complètement oubliables et sans grand interêt en eux même.

En bref, je pense que Shiki, malgré ses défauts et en particulier sa lenteur.mérite d'être vu rien que pour son final magistral. Néanmois celui-ci ne saurait compenser le fait que la majorité de l'anime, qui se doit d'être un divertissement, ait été, je le regrette, si désagréable à voir.

Ps:
Pensez absolument à regarder les 2 épisodes "spéciaux" (non diffusé à la TV), surtout le 1er qui est la quintessence de l'esprit de la série.