Mademoiselle Joubert
3.2
Mademoiselle Joubert

Série TF1 (2004)

Nathalie Joubert, institutrice de vocation, quitte Paris pour s’installer dans le cadre idyllique de l’île de Ré. Elle obtient la garde de son neveu après le tragique accident de voiture ayant coûté la vie à sa sœur et à son beau-frère. Entre ce nouvel enfant, les problèmes de ses élèves et ce nouvel endroit où elle devra s’intégrer, la vie de cette institutrice au caractère bien trempé ne sera pas de tout repos.


Quand on parle séries françaises, il faut s’attendre au pire. Les feuilletons policiers laborieux, mal écrits, au tempo d’escargot neurasthénique et à la profondeur d’une flaque d’eau par temps de sécheresse sont de parfaits représentants du genre. Julie Lescaut, Une femme d’honneur,Navarro... Tous ont un point en commun : un ennui profond, une monotonie caractéristique, des acteurs aux abonnés absents et une réalisation catastrophique qui empêcherait même de la Glu 3 d’adhérer aux épisodes et de vouloir connaître la suite. Ce sont des copies conformes, bâties sur le même modèle avec les mêmes codes stéréotypés répétés à l’envi. Dans le genre « social », on a eu droit au très nul Père et maire, et du côté des cours de récré, à L’Instit, un concentré de moraline simpliste (et ennuyeux, faut-il le préciser) qui ressemble plus à une carte postale de l’école républicaine idéale qu’à une quelconque réalité scolaire.


Je m’attendais donc au pire en décidant, par le hasard du zapping, de mater Mademoiselle Joubert, série annulée au bout de cinq épisodes, faute d’audience. Disons-le : ce n’est pas la série de l’année. Beaucoup d’histoires sont poussives, les thèmes musicaux sont à oublier de suite (mon Dieu, cette chanson de générique de fin interprétée par Laurence Boccolini elle-même, mais à quoi pensaient-ils ?) et la tension dramatique ne décolle jamais vraiment. Cependant, malgré ses défauts, la série est franchement honnête. Déjà grâce à l’actrice principale : le personnage de Nathalie Joubert, direct, ronchon, rentre-dedans mais attachant, contraste agréablement avec le très bisounours Victor Novak de L’Instit. Ensuite, c’est globalement bien joué, mention spéciale aux jeunes acteurs principaux. La réalisation (correcte) ne plonge pas trop le spectateur dans les bras de Morphée. Enfin, la série parvient à aborder des situations assez sombres (l’anorexie, l’envie de suicide), le tout avec un certain réalisme, sans rentrer dans le tire-larmes, à évoquer les joies simples de la vie ou le bonheur familial sans rentrer dans le sirupeux. Mademoiselle Joubert vise toujours une certaine justesse, l’idéal en somme quand on fait une série jeunesse, ou du moins, une série parlant de la jeunesse.


Une série juste décente qui se laisse regarder, c’est déjà beaucoup dans le no man’s land désolé des séries françaises, témoignages d’une « exception culturelle » dont on se satisfait parfois du côté « exceptionnel », vu les produits finaux...

C4r4mel
5
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le 28 janv. 2024

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