Community est une de ces séries qu'on commence un peu dubitatif, qu'on a envie d'arrêter tous les quatre épisodes tellement il y en a qui sont nuls, mais qu'on fini toujours par reprendre parce que c'est sympa, ça passe le temps, et surtout, certains épisodes sont drôles à se faire des abdos en acier.
L'action se passe dans une fac lambda tirant sur la blague des Etats-Unis. Les cours et la vie étudiante sur le campus ne sont que des prétextes pour créer des situations burlesques et complètement déjantées, et réunir 7 personnages qui n'ont absolument rien en commun. Les personnages principaux forment un groupe de travail, mais ils passent plus de temps à s'insulter, faire des montagnes d'un grain de sable et se raconter leur vie qu'à étudier. Le groupe rassemble des personnalités radicalement différentes, et que rien ne devraient rapprocher. Il y a Jeff, l'avocat véreux et je m'en foutiste, Brita, la fille de gauche super engagée, Shirley la chrétienne mère au foyer, Abed l'autiste, Troy l'ancien footballeur, Annie la perfectionniste, et Pierce le raciste. Leurs personnalités paraissent caricaturales et outrées, et on ne comprend pas bien ce qui peut les pousser à se réunir volontairement, mais, au fil des épisodes on se rend bien compte qu'ils ont beaucoup en commun: ils sont tous psychotiques, manipulateurs et égoïstes. Ils passent en fait leur temps à s'insulter, à se créer des problèmes et à se monter les uns contre les autres, mais refusent catégoriquement de se séparer et de laisser qui que ce soit casser leur dynamique de groupe, si dysfonctionnelle soit-elle.
Le comique de la série est fondé en grande partie sur leurs différences, les quiproquos qu'elles entraînent et les vannes qu'elles génèrent, ainsi que sur les traits personnels des personnages, dont pas un ne vaut mieux que l'autre. Ils sont tous en même temps très énervants, complètement antipathiques, et on se sent pourtant très indulgent envers chacun. C'est un des points positifs de la série: aucun personnage n'est en lui-même intéressant et aucun ne provoque d'empathie, mais leur groupe fonctionne, et on en vient à apprécier leurs travers. Il n'y a pas de héros, pas de saint, ils sont tous complètement détestables. Mais ils connaissent tellement bien les travers des autres qu'ils savent qu'ils peuvent se montrer sous leur vrai jour, et c'est ce qui fait le charme de la série.
Certains épisodes sont vraiment mauvais, j'ai même parfois jeté l'éponge. Mais d'autres sont très très bons, complètement barrés, 100% ironiques, bien faits, et, le truc le plus important, c'est que jamais la série ne se prend au sérieux. Community n'a aucune prétention éducative ou intellectuelle, c'est juste vingt minutes de comédie, plus ou moins drôle.
Cette dualité se retrouve dans les personnages secondaires: senor Chang, joué par Ken Cheong, est le personnage de série le plus insupportable du moment. Et le Dean Preston est hilarant.
Quand on regarde Community, on ne sait jamais à quoi s'attendre, et on peut se retrouver franchement déçu. Mais la chose que j'apprécie vraiment dans cette série, c'est qu'elle réussit toujours à nous surprendre.