En tant que grande fan de SF, et notamment des univers post-apocalyptique à la croisée entre Blade Runner et Ghost in the Shell, avec Altered Carbon, je suis servie. L’univers est bien construit et très fourni. On y retrouve vraiment la vision d’un future glauque, poisseux, aux inégalités encore plus criantes.
Et le postulat de base, la digitalisation du cerveau et toutes ses conséquences, est vraiment séduisantes.
Les possibilités offertes par cette technologie sont multiples pour le scénario. Alors oui, on parle d’immortalité, d’échanges de corps, mais aussi de piratage, de torture. Nos esprits sont devenus une marchandise, un produit comme un autre, que l’on peut vendre, utiliser, abîmer, jeter.
L’univers n’est pas forcément orignal : dans ce futur, les inégalités ont encore augmenté, la corruption et la violence sont toujours aussi présents, et non, la paix dans le monde n’a pas été atteinte.
Les aventures de Kovacs et d’Ortega, la pseudo-enquête ne sont qu’un prétexte pour nous plonger dans le monde d’Altered Carbon, à la manière d’un jeu vidéo, exploratoire.
C’est donc là la faiblesse de la série. Malgré une grande qualité technique et visuelle, l’intrigue reste assez pauvre, est bourrée d’incohérences qu’elle masque grâce aux changements de corps et ellipses temporelles. Le ton est donné, malgré beaucoup de promesses, on va sur de la baston, sur un schéma très classique où le héros musclé a la fille, avec des twists improbables et une fin attendue.
Après la série vaut clairement le détour. Si les thèmes abordés restent superficiel et qu’on n’est pas dans la série à tonalité métaphysique, les épisodes restent plaisants à regarder. On attend donc de voir si la série aura une suite, et si celle-ci saura être plus profonde.