Altered Carbon
6.6
Altered Carbon

Série Netflix (2018)

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Une adaptation Netflix qui fait pile le job (Critique originale pour Begeek.fr)

Comme toujours sans spoilers au-delà de ce qui est montré dans les trailers, notre critique de la série de SF Altered Carbon, disponible depuis peu sur Netflix, est là.


Lorsque Netflix a montré la première bande-annonce d’Altered Carbon, je me suis souvenu que le roman original de Richard K. Morgan (nommé Carbone Modifié en France et premier tome d’une trilogie) dont est adaptée la série faisait partie de ma haute pile de livres à descendre. Je me suis donc empressé de le lire afin d’enchaîner avec l’adaptation en 10 épisodes de Laeta Kalogridis (scénariste de Shutter Island, Terminator Genisys et prochainement de Alita: Battle Angel), histoire de pouvoir comparer les deux. Bien entendu, cette critique n’oubliera cependant pas de voir ce show comme une entité à part entière et donc une nouvelle série originale de Netflix à gros budget.


Le dernier des Diplos au pays des adaptations


Altered Carbon se déroule quelques centaines d’années dans le futur, en majorité à ce que nous appelons aujourd’hui San Francisco. Bien des choses ont évolué depuis aujourd’hui, à commencer par la conquête des étoiles par l’Homme et surtout l’invention des piles. Sous ce nom se cache un disque que chaque humain se voit implanter dans la base du cou et où est stockée sa conscience.


Ainsi, quand une personne meurt (naturellement ou non), si elle en a les moyens, sa conscience peut-être insérée dans un nouveau corps, ici appelés enveloppes, et continuer sa vie presque comme si de rien n’était. Ainsi, les plus riches sont virtuellement immortels à moins que leur pile ne soit détruite. À l’inverse, les plus pauvres ou les criminels peuvent se retrouver privés de leur corps, alors porté par quelqu’un d’autre.


C’est dans ce contexte qui génère sans surprise bien des inégalités, où par ailleurs des personnes religieuses combattent ce système qui empêcherait l’âme d’aller au paradis, qu’arrive Takeshi Kovacs (Joel Kinnaman). Sans corps et isolé dans sa pile depuis de nombreuses années, l’homme est inséré dans une nouvelle enveloppe à la demande de Laurens Bancroft (James Purefoy), un Math (une personne riche qui a plusieurs centaines d’années).


Ce dernier demande à Kovacs, qui s’avère être un Diplo (une sorte de super-soldat d’un ancien conflit, pour simplifier) d’élucider son meurtre, qui ressemble furieusement à un suicide auquel il ne croit pas. Si l’enquête sur la mort de Bancroft est le fil rouge d’Altered Carbon, bien d’autres éléments viennent s’ajouter à l’histoire qui gagne rapidement en complexité avec l’introduction de nouveaux personnages. L’ensemble reste cela dit assez simple et vous ne risquez pas d’être renversés par le scénario.


Le principal point fort du récit est en effet son univers qui rappelle forcément Blade Runner, et où ce système de piles ou encore l’utilisation avancée de la réalité virtuelle notamment, permettent bien des choses. Si le cœur du roman de Morgan est bien repris dans la série, les scénaristes ont opéré de nombreux changements et ajouts. Certains sont bons, voire nécessaires à ce passage du papier à l’écran, mais d’autres le sont beaucoup moins.


Difficile d’entrer dans les détails sans spoiler, mais certaines modifications souvent radicales de personnages ne sont pas toujours pertinentes et certaines problématiques du livre sont un peu trop simplifiées pour que l’on s’y intéresse pleinement ici. Altered Carbon donne un peu l’impression d’alterner en permanence entre bon et moins bon pour un résultat final simplement moyen. C’est le cas pour le scénario donc, qui explose régulièrement mais retombe également de temps en temps dans des passages un peu clichés et médiocres, mais également pour le casting (les seconds rôles sont souvent meilleurs que les principaux) ou encore les dialogues (il y a autant de punchlines efficaces que de tirades mièvres ou ridicules).


Heureusement pour Netflix, l’avantage qu’a le service par rapport à d’autres chaînes ou encore à une adaptation au cinéma pour compenser cela, c’est que le port de gants n’est pas obligatoire. Et de ce côté là, la série respecte plutôt bien le roman en multipliant les scènes d’action musclées ou de torture sanglantes ou encore les scènes de sexe (un peu moins appuyées qu’en livre, mais bien présentes quand même et sans gêne côté caméra). Altered Carbon n’est pas à mettre devant tous les yeux, et c’est tant mieux.


De même, le service de SVoD a mis les moyens côté réalisation. En intérieur comme en extérieur les décors flattent la rétine, l’utilisation des couleurs et lumières est plus qu’agréable (en 4K HDR tant qu’à faire) et costumes et effets spéciaux sont réussis, tout simplement. Impossible en revanche de ne pas relever une certaine frilosité côté musique originale (par le compositeur Jeff Russo), malgré quelques reprises sympathiques de Johnny Cash et un générique des plus soignés qui se font remarquer.


Altered Carbon : tl;dr


Au bout de sa première saison, Altered Carbon atteint un niveau d’équilibre globalement bon. Que l’on prenne la série seule ou qu’on la compare au roman original, l’œuvre n’est pas parfaite mais se laisse agréablement regarder à défaut de transcender d’un bout à l’autre comme espéré. Netflix signe ici une série visuellement réussie qui respecte plutôt bien le travail de Richard K. Morgan, mais son riche univers n’arrive pas toujours à compenser totalement les quelques défauts de cette adaptation, qu’ils proviennent du scénario original ou de ce portage à l’écran. Dans tous les cas, si Netflix décide d’adapter les tomes suivants, nous serons là.


Critique originale : https://www.begeek.fr/altered-carbon-avis-adaptation-netflix-pile-job-262534

aGa
6
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le 30 avr. 2018

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aGa

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