Metronomic Underground
8.7
Metronomic Underground

Morceau de Stereolab (2006)

J’adore Stereolab, il s’agit d’un de mes groupes préférés. Pourtant quand je regarde les notes mis aux albums chroniqués sur SC (6 pour Dots and loops , 7 pour Emperor Tomato Ketchup et 8 pour Cobra and Phases Group Play Voltage...) cela ne reflète pas la valeur du groupe.
La raison ? Des disques trop inégaux sur la durée, où le grandiose peut côtoyer le moyen.
Et pourtant le groupe a de sublimes morceaux à son actif.
Pour me rattraper j’ai donc décidé de critiquer un titre, un de leurs meilleurs, « Metronomic Underground », extrait de Emperor Tomato Ketchup.
Avec Stereolab on évolue sans cesse dans des climats très différents d’un titre à l’autre : pop 60s, variété, krautrock, post rock, rock progressif, psychédélique, art rock, electro pop (pas trop ici), parfois même jazz et salsa/musique latino...toujours difficile à définir...
Concernant « Metronomic underground » les influences krautrock sont évidentes, tant les rythmes y sont répétitifs mais on reste dans un univers pop/ post-rock.
Les instruments font leur apparition les uns après les autres, la basse d’abord complètement hypnotique et qui restera en avant tout le morceau, et s’empilent comme des poupées russes.
Pareil pour le chant, les mêmes textes (« Crazy, sturdy, a torpedo , Crazy, brutal, a torpedo » répété je pense au moins cent fois, enfin je n’ai pas réellement compté) qui reviennent indéfiniment, les voix des deux chanteuses (Laetitia Sadier, la française et Mary Hansen, l’australienne, décédée en 2002 – R.I.P) se superposent, s’entremêlent, se mixent à la perfection.
Tout s’emboîte à merveille dans un mécanisme parfaitement huilé.
Ensuite quand tout est bien en place, les boucles, répétitives, semblent ne jamais devoir s’arrêter.
Seuls la guitare et les claviers (synthés mais aussi orgues et vibraphones) font exceptions et semblent pouvoir sortir du cadre imposé par la rythmique et le chant.
L’ambiance est très kitsch, très 60s puis psychédélique avant de monter progressivement en puissance, sans avoir l’air d’y toucher, subrepticement...la guitare se faisant alors plus rock, plus tranchante.
La musique en devient intemporel , comme dans un univers parallèle (bien que très 60s la musique de Stereolab a un côté futuriste/SF qui rappelle parfois les ambiances de Star Trek) avec des synthés qui sonnent très vintage.
Toujours ces loops, ces boucles dont on a l’impression – pour notre plus grand bonheur – qu’elles ne finiront jamais (ici ça dure 8 minutes).
Un final étourdissant pas si éloigné que ça d’ un « Ummagumma », ambiance « Astronomy Domine » !!!
Huit minutes de pur bonheur, un voyage hors du temps...(à écouter fort, au casque, pour en apprécier toutes les subtilités).
Parler de Stereolab c’est aussi évoquer l’esthétisme, élément très important dans le concept artistique de Laetitia Sadier et Tim Gane, les fondateurs et compositeurs du groupe (par exemple les pochettes).
Un des groupes les plus novateurs et les plus intéressants des années 90.
Sur ce disque je conseille également – dans un autre style – l’excellent « Percolator » (avec des paroles en français).
pour ceux qui veulent écouter le morceau:
https://www.youtube.com/watch?v=AyCjTj0aAQY
version live :
https://www.youtube.com/watch?v=U5ZPtiztB5I
ma chronique de l'album Emperor Tomato Ketchup:
https://www.senscritique.com/album/Emperor_Tomato_Ketchup/critique/204948299

PS : le morceau date de 1996 (et non 2006 comme indiqué par erreur)


CHRONIQUE ECRITE EN 2020 ET NON EN NOVEMBRE 2022 COMME INDIQUE PAR ERREUR PAR SENS CRITIQUE

nico94
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le 4 nov. 2022

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