Closer

Survol à des milliers de mètres de ces contrées où tu la vois arrachée à toi, paysage solaire, vie douce où tu n’existes pas. Tu ne fais que penser à elle, alors. Déchirement futur.

Déphasé, tu es atterri, vie tranquille en apparence, simple, rythmée par le chant du muezzin.

Bord de mer où les gens restent assis, perdus dans la contemplation du ressac et de l’horizon.

Constructions couleur ocre qui disent le passé toujours présent.

Tours et murailles.

Tu marches et marches encore. Des heures durant.

Une fois cette rue ou cette autre, passée, traversée, tout te semble familier ; tu pourrais te perdre facilement, trompé par cette illusion.

La fraicheur du soir s’installe une fois l’astre parti, et dans la rue parfois ce sont des enfants, ou un chat, une mobylette qui se font entendre. Passage constant. Dames en tenue d’intérieure qui entament une danse sur le trottoir en riant, attirées au dehors par de la musique venue d’on ne sait où. Leur pas est naturel, au bon rythme dehors. Tu les regardes passer, vivre leur quotidien sans précipitation. Les traits ne sont pas tendus. Tu pourrais vivre ici.

Non, ce ne sera jamais chez toi. Et puis, surtout, plus maintenant. Tous ceux que tu aimes sont loin.

Il y a bien la beauté des lieux.

La tranquillité et cette vie simple et sans trop d’artifices.

La mer et le soleil.

Mais l’amour et l’amitié ne trouvent pas leur pulsation ici.

Tu seras triste de partir de ce lieu paisible et chaud, où ton esprit s’est reposé et les jours se sont écoulés paisibles, mais ton cœur brulant trouve son siège là-bas, loin d’ici.

Dans des contrées bien moins séduisantes, où l’âme se fait rare, et la beauté se conjugue au passé, il te faut retourner.

Car c’est là ton chez toi, n’en déplaise à ces chimères passagères, ton cœur bat là-bas.