Déjà très mal à l'aise avec cette notion de "critique" (quelle légitimité pour moi qui n'ai jamais essayé de publier quoi que ce soit ?) à laquelle j'ai toujours préféré celle plus humble de "commentaire", je me dois de reconnaître que je ne sais trop quoi dire de "Taormine", ce roman que j'ai la prétention de qualifier de minimaliste.
Minimaliste, d'abord par sa longueur, 140 pages bien aérées. Minimaliste par son intrigue ensuite : un couple au bord de la rupture part en vacances en Sicile et finit par être recherché par la police après avoir involontairement provoqué la mort d'un enfant, accident qu'il s'efforce de dissimuler en ayant recours à un carrossier mafieux.
Minimaliste aussi dans l'évocation de la psychologie des personnages et par le manque de profondeur de l'ensemble.
J'ai pris du plaisir à sa lecture car je ne l'ai en rien trouvé ennuyeux mais je m'interroge sur les objectifs poursuivis par Yves Ravey et sa maison d'édition. L'exercice n'est-il pas un peu vain ?
Sans doute une preuve supplémentaire pour moi que l'on peut être un grand lecteur sans pour autant être capable (ou en capacité ?) de goûter LA littérature.