La saga entre véritablement dans sa phase adulte...

Quatrième roman des aventures du célèbre jeune sorcier à lunettes rondes, Harry Potter et la Coupe de feu sort en version originale le 8 juillet 2000, puis en version française le 29 novembre 2000. Il connaîtra son adaptation cinématographique 5 ans plus tard. Tous deux seront comme leurs prédécesseurs d'immenses succès.

Harry, Ron et Hermione entrent en 4e année à l'école de sorcellerie de Poudlard. Cette année sera une année particulière puisqu'elle accueillera exceptionnellement le Tournoi des Trois sorciers, compétition regroupant 3 écoles du monde de la magie : l'école française de Beauxbâtons, l'école bulgare de Durmstrang, et bien sûr Poudlard.

Mais avant ce Tournoi grandiose, lequel constituera le cœur du roman, celui-ci nous offre une partie introductive à la fois longue et intense, consacrée à la Coupe du Monde de Quidditch. Avec une imagination et un sens du détail impressionnants, J.K. Rowling donne vie à cet événement magique de façon magistrale, avant d'instaurer quelques bribes d'angoisse et de terreur, nous laissant deviner de futurs jours sombres.

La Toussaint arrivant, le Tournoi peut enfin commencer, du choix de ses participants à ses 3 épreuves. Contraint bien malgré lui d'y participer, Harry Potter va vivre son année de scolarité jusque-là la plus compliquée. Seul, méprisé par beaucoup y compris parmi les siens, moqué par ses ennemis, harcelé par la terrible Rita Skeeter et sa plume dans la Gazette du Sorcier, Harry ne devra sa force qu'à son courage et à l'aide inattendue du nouveau Professeur de Défense contre les Forces du Mal : Alastor MAUGREY, dit FOL OEIL. Auror chevronné proche de Dumbledore, successeur de Remus Lupin au même poste, le personnage inspire l'admiration autant que la crainte. Venant plusieurs fois en aide à Harry, il gagne peu à peu sa confiance et la nôtre, jusqu'à cette terrible révélation finale... Une révélation qu'il est impossible de deviner dans sa globalité.

Ce constat final rejoint ce qui fait la grande force de ce roman : le mystère continu autour de la menace qui plane sur Harry tout au long du roman. Cette menace, perceptible dès le premier chapitre, se développe au fil de l'histoire (douleurs ponctuelles ressenties par Harry au niveau de sa cicatrice, inscription mystérieuse au Tournoi des 3 Sorciers, disparition suspecte de Barty Croupton...) sans que l'on parvienne à déterminer sa finalité.

Celle-ci apparaîtra au terme du Tournoi dans une scène sombre et déchirante. Véritable choc pour nous lecteurs, ce final des plus glaçants fait entrer la saga dans un autre univers. L'innocence de l'enfance s'évanouit, la dureté et la complexité du monde adulte ouvrent leurs portes.

Après le choc du cimetière et les révélations finales, la confrontation finale entre Dumbledore et Fudge laisse présager un futur difficile. Celui où forces du bien et du mal s'affronteront dans l'indifférence politique pour une issue des plus incertaine...

Roman central de la saga, Harry Potter et la Coupe de Feu réussit malgré sa longueur conséquente à nous captiver, en maintenant rythme, cohérence scénaristique, péripéties et sens du détail. Il marque avec brio le passage de l'enfance au monde adulte, déjà amorcée dans Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban.