
Réalisateur au style authentique reconnu pour son talent autant que pour sa filmographie inégale, Night Shyamalan revient avec ce thriller fantastique très atypique.
Plutôt habile dans l’art d’intégrer le surnaturel dans le monde réel, le réalisateur n’y est par le passé pas toujours arrivé avec pertinence, manquant souvent de rythme dans ses œuvres (Incassable, Le Village...).
Dans un décor huit-clos comme ici, bien que celui-ci soit en extérieur et en bord de mer, le défi du rythme est une nouvelle fois mis à l'épreuve, tant le risque est de vite tourner en rond. Mais grâce à une temporalité drastiquement raccourcie, l’intrigue instaure un effet contre-la-montre très efficace, où chaque scène aura son importance et ses conséquences.
Bien introduite par une introduction de qualité, cette intensité ne faiblira que très peu tout au long du film, restant toujours au service de son scénario.
Le TEMPS devient vite le principal antagoniste de l’histoire, avec des conséquences ravageuses. Le rendu visuel est d’une efficacité diabolique, illustrée par des scènes hallucinantes, où l’on assiste impuissants au vieillissement surréaliste des personnages et l’enchaînement de certains évènements.
La CHUTE se veut plutôt rationnelle, sans tourner le dos à l’aspect surnaturel de l’intrigue et de son décor. Si ce point déplaira forcément à certains, il permet au film de garder une vraie cohérence et un vrai sens.
Pour apprécier le film, il est important de le prendre pour ce qu’il est, à savoir un thriller huit-clos fantastique et non un film d’épouvante-horreur sanglant et glaçant.
En tout cas, bravo à Night Shyamalan pour cette œuvre pleine d’authenticité !