
En tant que grand fan d’Elton John et de sa discographie, j’attendais beaucoup de ce « biopic », que j’espérais de la trempe de Bohemian Rhapsody. Si certaines critiques reprochent à ce dernier d’avoir pris de trop grandes libertés et un peu trop romancé la réalité, on ne peut reprocher au film de ne pas respecter les codes du biopic. Cela n’est par contre pas le cas de Rocketman...
Durant 2 heures, dialogues et musiques s’enchaînent, telle une comédie musicale. Cet enchaînement excessif de scènes jouées et chantées est extrêmement déroutant, dans la mesure où cela bâcle littéralement des passages importants de la vie d’Elton John. A titre d’exemples, une tentative de suicide par noyade qui s’enchaîne en 1 minute par une chanson sous l’eau puis par un concert, son mariage hétéro (5 minutes top chrono de film pour 4 ans de réalité)... Et parallèlement, le film s’attarde longuement sur des scènes de sexe tres explicites sans que cela soit vraiment vital dans la trame du film. Un choix qu’on peut légitimement questionner...
Et il y a tout ce que le film n’aborde pas : la rencontre avec Diana, la BO du Roi Lion, Candle in the Wind, l’anoblissement par Elizabeth II, la rencontre avec son mari, l’adoption de ses enfants... Certains éléments sont mentionnés dans le générique de fin, mais sans jamais être abordés au cours du film.
Ce dernier se résume ainsi : Elton John était un génie, il est devenu une rockstar mondiale à 20 ans quand il est parti aux USA, il a fait son coming out, il était alcoolique et drogué, a fait plusieurs cures de désintox et est depuis le début des années 80 complètement clean. “ I’m still standing, yeah yeah yeah ! “
Argument mis en avant par ceux qui ont aimé le film : Elton John a produit le film et ainsi décidé de son orientation. Un argument qui se respecte mais qui ne donne pas davantage de consistance au film.
Un bon biopic creuse en profondeur la vie de la personne, celui-ci ne fait que l’effleurer. L’enchaînement de musiques, certes magnifiques, et l’interprétation de Taron Eggerton ne suffisent pas à masquer le vide de ce rendu biographique.
Une déception pas prête d’être oubliée.