Cover Pardon, vous avez dit : "Walt Disney, infantilisant et immature" ?

Pardon, vous avez dit : "Walt Disney, infantilisant et immature" ?

En 1937 lorsque le premier classique d’animation Disney a vu le jour, le cinéma a changé à tout jamais. L’animation est devenu un art à part entière dans l’industrie cinématographique et a évolué en plus de 80 ans avec ses hauts comme ses bas, et le public a lui aussi évolué en bien comme en ...

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25 films

créee il y a presque 4 ans · modifiée il y a 3 mois

Blanche-Neige et les Sept Nains
6.8

Blanche-Neige et les Sept Nains (1937)

Snow White and the Seven Dwarfs

1 h 23 min. Sortie : 4 mai 1938 (France). Animation, Fantastique, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de William Cottrell, David Hand, Wilfred Jackson, Larry Morey, Perce Pearce et Ben Sharpsteen

Maximemaxf Valentine a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

La fuite de Blanche-Neige dans la forêt.

Retour au tout premier classique d’animation Disney avec l’adaptation du conte des frères Grimm en 1937 : un peu plus tôt, Blanche-Neige a été amenée à une clairière par le chasseur pour cueillir des fleurs et ce dernier avait reçu l’ordre de la reine d’assassiner sa fille. Mais pris de remords et incapable de la tuer, le chasseur incite Blanche-Neige à s’enfuir le plus loin possible à travers les bois pour que la méchante Reine ne puisse plus la nuire. Il s’ensuit alors une fuite dans les bois qui fait parties, selon moi, des scènes les plus cauchemardesques pour un enfant (avec la transformation de la méchante Reine) et les plus incroyables de mise en scène en termes de terreur et de panique : d’abord l’hésitation de Blanche-Neige à fuir sous les supplications du chasseur avant de courir en direction des bois, puis l’environnement qui change soudainement et contraste totalement avec la clairière paisible d’il y a quelques instants. La peur et l’incompréhension domine désormais la princesse et chaque image qui va suivre deviendra une incarnation de ses terreurs et de son état d’esprit. On débute par des frayeurs légère provoqué par un envol d’une chouette puis de chauve-souris faisant grimpant la tension chez la jeune femme et le spectateur, puis lorsque ce sont les branches qui s’attachent à sa robe Blanche-Neige les voit prendre vie dans son imagination en pleine tourmente et accessoirement le décor, la lumière et la musique permettent au spectateur de s’y prendre aussi. La scène devient un crescendo de menace, certes illusionniste, mais qui envahit pourtant de plus en plus l’écran car la forêt devient une projection de l’état d’esprit de la princesse. Pour peu on sentirait presque cette menace fictive devenir réelle et sortir de l’écran. Tout cela en à peine plus d’une minute avant que le décor et la réalité des lieux reprennent le dessus. D’ailleurs j’ai entendu dire que le film avait été interdit au moins de 16 ans à l’époque en raison de certaines scènes effrayantes comme celle-ci. Et pour être bon prince, voici la version avec le second doublage français (injustement retiré des supports physique suite à une fâcheuse affaire entre Lucie Dolène et Disney) et le dernier doublage en date pour la qualité d’image.

Deuxième VF :
https://www.youtube.com/watch?v=TuoZdQfcdIU&t=5s

Troisième VF :
https://www.youtube.com/watch?v=fygVgl6HmgI

Pinocchio
6.8

Pinocchio (1940)

1 h 28 min. Sortie : 22 mai 1946 (France). Animation, Fantastique, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de Jack Kinney, Bill Roberts, Ben Sharpsteen, Wilfred Jackson, Hamilton Luske, Norman Ferguson et T. Hee

Maximemaxf Valentine a mis 9/10.

Annotation :

La transformation en âne de Crapule.

Pinocchio n’a pas eu un destin heureux à sa sortie, la seconde Guerre Mondiale ayant commencé et empêchant sa distribution sur le sol européen alors qu’en Amérique ses recettes ont déçus. Il a gagné en renommée au fil du temps mais beaucoup retiennent surtout sa chanson phare et l’attachant Jiminy Cricket, mais à côté de ça si on occulte le parcours de Pinocchio pour trouver son humanité : c’est un film d’animation abominablement cruel une fois qu’on est hors du récit de base (dans le bon sens du terme j’ai envie de dire pour une fois). Et l’un des moments de cruauté les plus durs, ce fut la transformation du sale gosse Crapule en âne : alors que les enfants disparaissent sur l’Île Enchanté les uns après les autres, Pinocchio et Crapule partagent une partie de billard, un cigare et une choppe de bière après une dispute avec Jiminy Cricket. Après que Jiminy ait découvert la vraie nature de cette île, Crapule se transforme étape par étape en âne sous le regard incrédule de Pinocchio (qui a lui-même un signe avant-coureur de sa future métamorphose), et quand celui-ci prend conscience de la manipulation et du sort qui l’attend c’est la panique et après avoir tenté en vain de demander l’aide de Pinocchio et Jiminy : sa transformation s’achève avec un plan sur l’ombre projeté de Pinocchio et de Crapule sur le mur et un dernier cri de désespoir avant qu’il ne soit condamné. Pensé ainsi, toute la scène pourrait être inclut dans un bon film d’horreur avec son sous-texte : aucune rédemption n’attend Crapule et Pinocchio manque de subir le même destin à jouer les pourris gâtés et à rejeter toute forme d’obéissance et de discipline. Et si vous pensez encore que c’est l’un des rares moments de noirceurs et de dureté dans ce film, désolé de vous contredire mais j’ai uniquement évoqué le cas le plus parlant.

https://www.youtube.com/watch?v=NtmRfZ4ty_o

Fantasia
7.5

Fantasia (1940)

2 h 04 min. Sortie : 1 novembre 1946 (France). Animation, Sketches, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de James Algar, Samuel Armstrong, Ford Beebe, Norman Ferguson, Jim Handley, T. Hee, Wilfred Jackson et Hamilton Luske

Maximemaxf Valentine a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

La Grèce revisité par la Symphonie Pastorale.

Au-delà des deux scènes de terreurs des deux premiers films, Walt Disney a également tenté autre chose avec ses classiques d’animation. Parmi ces tentatives, avec Fantasia il avait pour intention d’instruire les enfants à la musique classique en utilisant ce dernier comme procédé narrative sur chacune des séquences animées présentés (Casse-noisette de Tchaïkovski par exemple) et faisant jouer le tout par l’orchestre philarmonique de Philadelphie. Hélas, ce fut un énorme flop à sa sortie et là encore, c’est le temps qui l’aura classé parmi les classiques d’animation de la boîte. Cela me serait très compliqué de choisir qu’une seule séquence et j’envisageais de parler d’Une Nuit sur le Mont Chauve mais à trop parler d’épouvante ça devient lassant et surtout Fantasia n’est pas autant dénigré et sujet aux mauvaises moqueries que d’autres classiques Disney car son statut de film à part est reconnu la plupart du temps. Alors j’ai décidé de choisir selon ma sensibilité, et mon choix pour défendre mes convictions vis-à-vis de Disney et de ce film s’est porté sur la Symphonie Pastorale : une plongée de 20 minutes dans la Grèce antique et sa mythologie ou la couleur et la musique champêtre coexistent avec l’image à merveille dans une puissance narrative exceptionnelle (je pourrais en dire autant de n’importe quelle séquence du film). Que ça soit les transitions musicales accordés avec les transitions animées (la fleur de lotus sur le lac, les lianes), la représentation des créatures mythologiques certes idéalisés et sous l’empreinte de la poésie mais justifié par l’expérience visuelle et sonore (là ou d’autres films d’animations voulant représenter une culture ou un milieu à leur sauce mettent les pieds dans le plat), le mysticisme des lieux magnifiés par la réalisation et l’utilisation du décor, le bal des amoureux entre centaures, c’est une envolée vers un monde rêvé ou on peut difficilement évoquer d’autres termes que le mot « Beau ». Parce que oui, c’est juste beau et la perfection en tout les points, embrassant le cycle de la vie et d’une journée à la fois avec tout le savoir-faire des artistes de l’époque. Et je ne me lasse pas de revoir ces 20 minutes.

Partie 1 :
https://www.dailymotion.com/video/xgufhd
Partie 2 :
https://www.dailymotion.com/video/xgufo4

Dumbo
6.7

Dumbo (1941)

1 h 04 min. Sortie : 25 octobre 1947 (France). Animation, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de Ben Sharpsteen, Samuel Armstrong, Norman Ferguson, Wilfred Jackson, Bill Roberts et Jack Kinney

Maximemaxf Valentine a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Retrouvailles à bout de trompe.

Les années 40 étaient propice à bien des expériences pour le grand Walt Disney, et avec les recettes décevantes des deux précédents classiques, c’est l’arrivée au cinéma de Dumbo qui permet au studio de remplir davantage leurs caisses alors qu’il était à la base prévu comme une moyen-métrage. Mais ça n’est pas plus mal, car là encore il y a matière à montrer que Dumbo a beau être ultra farfelue et fantaisiste, il a un fond loin d’être guignolesque et surtout un but simple mais fort en raison de sa différence sujet aux moqueries par les humains et au rejet par ses semblables, ce qui condamnera sa mère à l’enfermement pour l’avoir défendu. A défaut d’être original, et pour citer John Lasseter pleinement : qu’on ose me dire qu’aucun jeune adulte ou même jeune parent ait au moins été sensible à Baby Mine et si c’est le cas, je m’en vais me faire prêtre. Après que l’éléphanteau ait subi une belle humiliation lors du numéro de clown, la souris Timothée emmène Dumbo voir sa mère pour le réconforter. Mais la seule chose qui leur permet d’avoir un contact et de partager la chaleur physique de l’autre c’est leur trompe : lorsque Dumbo éprouve enfin du réconfort, la chanson Baby Mine (Mon tout petit en VF) débute et sur un montage doux s’ensuit une série de plan sur les autres animaux du cirque, parent et enfant dormant côté à côte et pouvant profiter de la chaleur de leur mère tandis que le petit éléphanteau est séparé par une cage qui ne laisse qu’une trompe sortir et transmettre son amour à son enfant. Un moment d’une infinie douceur et tristesse qui me fait toujours autant de peine aujourd’hui chaque fois que je la visionne, et m’en fera surement tout autant au moment de revoir ce film.

VF :
https://www.youtube.com/watch?v=izwiy9nya9s

VO :
https://www.youtube.com/watch?v=Q-8MbgMS6jo

Bambi
6.8

Bambi (1942)

1 h 10 min. Sortie : 15 juillet 1947 (France). Animation, Drame

Long-métrage d'animation de James Algar, Samuel Armstrong, David Hand, Graham Heid, Bill Roberts, Paul Satterfield et Norman Wright

Maximemaxf Valentine a mis 10/10.

Annotation :

La mort de la mère de Bambi.

Bambi, s’il est reconnu comme un chef d’œuvre par bons nombres cinéphiles et fans d’animation, se traîne selon moi, malgré tout, une image de film de vie toute mignonne un peu niaise auprès du public moyen alors que les ambitions de Walt Disney s’élevaient beaucoup plus haut que ça par sa recherche de réalisme dans l’adaptation de l’œuvre de Felix Salten. Là non plus rien d’original, et à ce titre un vidéaste breton a déjà décortiqué la scène comme il fallait et d’autres se sont déjà exprimés bien avant moi mais la mort de la mère de Bambi n’est pas juste un événement triste : c’est un choc émotionnel, un immense bouleversement dans la vie du faon, la fin d’une époque et surtout ça n’est pas l’œuvre d’un mal quelconque ou d’une intention réellement nuisible, c’est l’œuvre de la vie et en l’occurrence ici du chasseur personnifié uniquement par la musique lorsque la menace de celle-ci se fait de plus en plus forte et que la mère remarque et ressent la menace non loin. Quand la fuite commence, l’image est découpée de sorte à ce que le rebord droit de l’écran rattrape de plus en plus la mère, la musique se fait de plus en plus menaçante et là : le coup de feu retentit, Bambi quitte la clairière mais sa mère n’apparaît plus et lorsque le petit faon part à sa recherche sous une neige blanche et immaculée semblable à des larmes, c’est son père qu’il trouve et lui annonce en une seule phrase ce qu’il comprend immédiatement. Toute une science irréprochable de l’image et de la réalisation au service du réalisme et d’émotion puissante comme les studios Disney savent en livrer dans leurs meilleurs jours, et considéré à juste titre par certains comme l’un des plus grands moments du cinéma.

https://www.youtube.com/watch?v=NB3gkTrEnF0

Le Crapaud et le Maître d'école
6

Le Crapaud et le Maître d'école (1949)

The Adventures of Ichabod and Mr. Toad

1 h 08 min. Sortie : 1 janvier 1981 (France). Animation, Comédie, Fantastique

Film de James Algar, Clyde Geronimi et Jack Kinney

Maximemaxf Valentine a mis 7/10.

Annotation :

Le cavalier sans tête.

J’ai volontairement sauté la plupart des compilations et moyen métrage des années 40 car, finalement, il n’y a pas grand-chose à gratter de ce côté-là et on était dans l’âge noir des studios d’animation Disney avec les retombées de la seconde Guerre Mondiale. Mais il y avait quand même un passage que je tenais à étudier, c’était dans le deuxième moyen métrage de Le Crapaud et le maître d’école : dans celui-ci, Ichabod Crane s’installe dans un village de campagne anglais en tant que maître d’école et il s’avère que c’est un homme semi-egocentrique, maniéré, superstitieux et assez craintif croyant facilement à tout ce qui porte malchance et bien aurait pu le lui en prendre puisque la légende du cavalier sans-tête rappelé lors de la fête d’Halloween n’en sera pas une. Dans une séquences 3 minutes, alors que Crane et son destrier rit de l’absurdité du mythe et que l’attente devient très pesante, le fameux cavalier apparaît enfin en personne en contre-plongée sur un fond de rouge sanglant et un rire à glacer les mortels puis s’ensuit une course poursuite aussi horrifique qu’hilarante ou le moyen-métrage ose avec culot conclure sur la possible mort d’Ichabod Crane. Les dernières traces de lui (son couvre-chef et la citrouille du cavalier sans-tête) laissent très peu de doute sur son sort, rien n’est lissé et en comparaison de pas mal de cartoon et film aujourd’hui souvent trop propre sur eux, c’est une conclusion qui fait beaucoup de bien car elle ose faire passer le public (jeune comme moins jeune) sur une tournure loin d’être happy en terme de fin.

https://www.youtube.com/watch?v=CdZ1Y92eVfM

Cendrillon
6.5

Cendrillon (1950)

Cinderella

1 h 14 min. Sortie : 22 décembre 1950 (France). Animation, Fantastique, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske

Maximemaxf Valentine a mis 8/10.

Annotation :

La robe déchirée.

Et si nous retournions à une scène de cruauté pure et forte ? Cela me manque depuis Pinocchio : Cendrillon a été le film préféré de Walt Disney durant son vivant et a marqué son public de l’époque bien que la recette était semblable en tout point avec Blanche-Neige et les sept nains. Là ou le film se démarque c’est dans le traitement de son héroïne, Cendrillon, qui a appris ici à endurer et encaisser la méchanceté de sa belle-mère jalouse et le mépris de ses deux belles-sœurs tout en attendant des jours meilleurs et en ayant les animaux comme Jack Jack et Gus comme soutien. Une forme d’optimisme admirable et de ténacité qui semble être prêt à être récompensé après que ses amis animaux lui aient confectionné une robe artisanale avec le bric-à-brac de la maison, et que Cendrillon présente à sa belle mère et ses belles sœurs. Hélas, Lady Tremaine (puisque c’est ainsi qu’on l’appelle dans la VO) lui fera rapidement savoir que selon elle : Cendrillon n’a pas le droit d’être heureuse et encore moins de faire obstacle à ses deux filles malgré elle. Elle manipule donc Cendrillon ainsi que Javotte et Anastasie pour que ces dernières massacrent sa robe avec tout le mépris et les reproches du monde dans les gestes comme les propos, sans accorder l’ombre d’une minuscule pitié pour elle. Là encore, la mise en scène comme l’écriture permettent avec une efficacité diabolique de montrer la misère imposée à l’héroïne vue comme une bâtarde par Lady Tremaine : le bref instant de supériorité sur le plan physique de Cendrillon en début de scène faisant vivre l’espoir, la belle-mère qui s’approche et choisit bien ses mots pour susciter l’intention de ses belles-filles, le montage et le découpage des images plus secs et brutal montrant les deux sœurs en rage et une Cendrillon désemparée totalement à la merci de leur cruauté et l’horrible constat qui s’ensuit de la jeune femme, comprenant que sa belle-mère et ses deux belles-sœurs ne la laisseront jamais accéder au bonheur de quelque manière que ce soit avant qu’elle ne craque, à bout. L’instant ne dure pas indéfiniment étant donné que Cendrillon suit les règles du conte de fée, mais sur le coup même sans avoir revu le film dernièrement je peux assurer qu’elle fout une gifle dantesque qu’on n’oublie pas facilement.

https://www.youtube.com/watch?v=lATHBiBDfwY

Alice au pays des merveilles
7.2

Alice au pays des merveilles (1951)

Alice in Wonderland

1 h 15 min. Sortie : 21 décembre 1951 (France). Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske

Maximemaxf Valentine a mis 9/10.

Annotation :

Perdue au milieu de nulle part.

A l’époque ou est sorti cette adaptation du livre de Lewis Caroll, personne n’était satisfait du résultat : Walt Disney et ses collaborateurs, le public, les critiques, pour une raison qui m’échappe beaucoup se sont mis d’accord pour dire que la retranscription du pays des merveilles était un échec. Le temps a fini par changer la donne, et Dieu merci parce que quasiment tout est mémorable dans ce film : la direction artistique, le caractère simple d’Alice, la représentation sans dessus dessous du pays des merveilles, tout les rôles secondaires y compris la reine de Cœur mais plus important, la folie contagieuse du film. Et si je dois citer une scène parfaitement représentative du monde des merveilles et de la folie du film qui peut parler à tous et démentir la moindre forme d’infantilisation : c’est l’errance d’Alice au sein de la forêt des merveilles qui se termine sur le constat de la jeune fille sur son séjour au pays des merveilles. Un enchaînement de rencontre improbable, au sein d’un décor qui n’évolue jamais pendant des longues minutes, dont on ne perçoit jamais le fond (et qu’on ne percevait déjà pas avant), dont les traces et les voies sont constamment modifiés ou effacés par les créatures du pays, et l’absence de logique finissant par accabler la demoiselle s’asseyant au milieu de nulle part, consciente que sa curiosité excessive pour ce qu’elle veut découvrir l’a conduite au milieu de nulle part sans le moindre moyen de retourner d’où elle vient. Le propos est simple, mais si Disney a prouvé qu’il était capable de faire rire et de faire peur, il sait émouvoir et ce n’est pas Alice au pays des merveilles qui va montrer le contraire. Et exceptionnellement ici : ça sera la version originale qui, rare pour être souligné, je préfère à la version française de "Very Good Advice" (bon le film ceci dit, c'est VF inévitable).

https://www.youtube.com/watch?v=Srn0xkXTSgs

La Belle et le Clochard
6.8

La Belle et le Clochard (1955)

Lady and the Tramp

1 h 16 min. Sortie : 23 décembre 1955 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Hamilton Luske, Clyde Geronimi et Wilfred Jackson

Maximemaxf Valentine a mis 9/10.

Annotation :

La véritable nature de Clochard.

L’un des premiers films de l’histoire à utiliser le Cinemascope et à ne pas être adapté d’une œuvre préexistante. La Belle et le Clochard est un peu comme Bambi dans le sens ou c’est un autre de ces classiques Disney qui sont souvent vus au premier degré par le public de maintenant en ne cherchant pas à approfondir la lecture et les sous-lectures plus loin que ce que montrent l’image et l’histoire de base. Alors que plusieurs de ces films d’animation ont bien plus de sens avec du recul que ça soit dans les rapports entre nos amis à 4 pattes ou encore leur situation sociale permettant d’en appendre aussi bien sur eux que leur maître. Et surtout le format d’image comme les chansons sont un outil narratif constamment exploité pour donner de la force à un récit simple en apparence. Le meilleur exemple ? La chanson jazz Il se traîne (He’s a Tramp en VO) que chante Peg à Lady au sujet de leur ami alors qu’ils ne savent pas qu’elle et Clochard ont une histoire d’amour en cours : la lumière sur Peg avec la musique jazzy d’Oliver Wallace, les chœurs des chiens, le solo chorale de Peg autour du passé de coureur de chienne de Clochard laissant à Lady le soin de croire légitimement qu’elle n’est qu’une conquête de plus alors qu’elle attend surement des chiots qui sont de lui et qu’il a surement mis d’autres chiennes en cloque. Si on repense tout ça avec des personnages humains (car ça peut facilement se faire, tout est sous la main), l’humiliation subit par Lady compte tenu de son innocence et sa naïveté n’en est que plus forte et dérangeante. Belle nuit sous un ciel d’Italie, c’est bien romantique tout ça mais ça l’est moins quand une dure réalité nous tombe sur la truffe par la suite.

VF :
https://www.youtube.com/watch?v=twF65ONQLvA&vl=fr

VO :
https://www.youtube.com/watch?v=KhJcyrkfjQg

La Belle au bois dormant
6.5

La Belle au bois dormant (1959)

Sleeping Beauty

1 h 15 min. Sortie : 16 décembre 1959 (France). Animation, Comédie musicale, Fantasy

Long-métrage d'animation de Clyde Geronimi

Maximemaxf Valentine a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Sous l'emprise de la prophétie.

Le seul classique d’animation Disney pour lequel Walt Disney n’a pas participé, et pourtant en dépit des indiscutables défauts qu’on peut lui attribuer : il est de ceux pour lesquels j’ai une immense affection et dont les qualités rattrapent énormément ses grosses lacunes. En l’occurrence le trio de fée Flora/Pâquerette/Pimprenelle, sa direction artistique gothique et très géométrique qui n’appartient qu’à lui, sa musique incroyable et surtout l’unes des meilleures méchantes de Disney voire du cinéma qu’est Maléfique. Et qui est à l’origine des meilleures séquences du film ainsi que de son ambiance atypique par rapport à ses prédécesseurs. Parmi elles, à défaut d’être ma préférée (le combat final, la première apparition de Maléfique et sa crise de colère) est un autre exemple de mise en scène et surtout d’ambiance ou l’alchimie entre la musique, la simplicité du récit et la réalisation sont en parfaite osmose : celle ou le maléfice prend possession d’Aurore pour que sa prophétie s’accomplisse. Une seule couleur prédomine, un vert sinistre qui semble habitée par la voix féminine rythmant la musique de Georges Bruns, Aurore réduite à l’état d’esclave par la volonté de Maléfique (on sait qu’elle est là, sa présence se ressent à chaque instant pendant les 3 minutes qui suivront) et les 3 fées tentant en vain d’éviter l’inévitable mais de plus en plus réduite à l’impuissance à chaque seconde, jusqu’à ce que la volonté de la méchante s’accomplisse. A cet instant, Maléfique est victorieuse, après un modèle d’atmosphère visuelle et sonore ou se succèdent les plans fixes et les rares plans en mouvement jusqu’au toucher fatal. Et pour être honnête, j’avais presque envie qu’elle l’emporte en fin de film vu à quel point Philippe et Aurore ont la personnalité d’un bigorneau mais on reste dans un Disney et un conte de fée, alors acceptons le fait que Maléfique ait été victorieuse pendant un temps.

https://www.youtube.com/watch?v=uMkMnsWTNws

Les Aventures de Bernard et Bianca
6.8

Les Aventures de Bernard et Bianca (1977)

The Rescuers

1 h 16 min. Sortie : 30 novembre 1977 (France). Animation

Long-métrage d'animation de Art Stevens, John Lounsbery et Wolfgang Reitherman

Maximemaxf Valentine a mis 8/10.

Annotation :

Voyage d'un message sur fond de peinture.

Après La Belle au bois dormant, les classiques Disney sont revenus à une formule plus familiale la plupart du temps et avec une prise de risque amoindrie. Pas que ces films sont mauvais ou dénué de mise en scène, loin de là, chacun à de très bonnes choses mais pas suffisamment pertinente selon moi pour que je les évoque comme contre-argument de poids pour contredire les préjugés et les avis simplistes vis-à-vis de WDAS (sauf à la limite sur la présence de l’antagoniste Shere Khan dans Le Livre de la Jungle mais je ne suis pas encore décidé). En revanche, Les Aventures de Bernard et Bianca est une prise de risque importante et un succès inattendu pour Disney à ce moment là tant il est baigné d’une atmosphère maussade et désespéré beaucoup plus ancré dans le réel. Et son introduction est l’un de mes préférés qui démontrent très bien que ce classique serait particulièrement démoralisant sans notre duo de héros : un premier plan en léger zoom dans un bayou sinistre et inhabité, avec un paquebot délabré et abandonné. Paquebot duquel une fillette d’à peine 8 ans sort, inquiète avec une bouteille contenant un message sur elle et éclairée que par la lumière de l’intérieur sous le regard belliqueux de 2 crocodiles, et tentant de lancer un appel à l’aide à travers la mer qui a toute les chances d’échouer tandis que la première chanson du film Le Voyage (The Journey en VO) commence avec un défilement de peinture retraçant le périple de la bouteille dont l’arrivée entre des mains bienveillantes semble compromis pour le monde des hommes. Un appel à l’aide qui ne trouvera réponse qu’auprès des petits rongeurs d’un terrain vague. Car sans les souris et leur micro-société étroitement relié au monde des hommes, c’est une atmosphère bien loin de la joyeuseté habituelle du cinéma d’animation quotidien et même des productions habituelles de Walt Disney Animation Studio que le film offre et assume. Et c’est une excellente chose car en termes d’imagerie et de réalisation, à partir de l’intro, c’est un classique qui ne ressemble qu’à lui et qui aura bien d’autres occasions d’afficher son ton loin d’être enfantin ou banal.

VF :
https://www.youtube.com/watch?v=JcmNxzbxIEk&t=21s

VO :
https://www.youtube.com/watch?v=ApuvGP9rK1o

Rox et Rouky
6.7

Rox et Rouky (1981)

The Fox and the Hound

1 h 23 min. Sortie : 25 novembre 1981 (France). Animation, Aventure, Drame

Long-métrage d'animation de Ted Berman, Richard Rich et Art Stevens

Maximemaxf Valentine a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Des adieux déchirants.

Un cas bien compliqué que fut la production de Rox et Rouky, en raison des conflits d’opinion entre la jeune et l’ancienne génération d’animateur sur l’écriture du film dont la mort de Chef. Mais cela n’empêche que malgré certaines touches de niaiseries dévalorisantes et une amitié moins forte dans son premier tiers que je l’aurais espéré, il se débat du mieux possible pour trouver un bon équilibre entre l’innocence du début de film et la dureté de la vie qui s’impose alors à notre chiot et notre renardeau ayant grandit : l’un chasse, l’autre doit survivre et la conclusion du film qui n’est ni un bad ou un happy ending évident, ce qui apporte du bon à cette dernière collaboration entre les derniers Nine Old’e Men (les grands sages du studio Disney ayant collaboré avec Walt Disney sur plusieurs classiques d’animation). Et si l’accident manquant de signer la mort de Chef est celle brisant l’amitié entre Rox et Rouky, la scène qui met définitivement fin à une époque pour Rox est celle de son abandon par la fermière l’ayant recueilli : celle-ci, conscient qu’il se fera tuer par les chiens du chasseur en restant près d’elle, le réveil tendrement et fait mine de l’emmener en balade dans sa voiture (la scène s’ouvre sur une photo souvenir d’un anniversaire qu’elle a fêté pour Rox, comme son propre fils et surement un des rares souvenirs qu’elle conservera). Rox, dans sa naïveté et sa confiance aveugle en la vieille fermière, ne se doute de rien pendant tout le trajet alors que Goodbye May seem Forever débute sur une voix nostalgique et peiné (Pourquoi faut-il se quitter en VF) et que c’est avec une affection saupoudré de tristesse que Veuve Tartine (drôle de nom pour une fermière) partage ses derniers moments avec Rox. Elle se retient difficilement de craquer au moment de le déposer dans la nature, de lui retirer son collier, et lorsque ce dernier tente de la rattraper, c’est avec un « Non » qui veut tout dire et stop Rox dans son élan : « Je ne peux pas t’emmener avec moi, tu dois vivre ta vie là ou est ta place ». Les derniers plans montrant Rox incrédule voir la fermière partir depuis le point de vue du véhicule à l’arrière, et le temps maussade s’imposer à lui. Une très belle manière de tourner la page pour de bon et de mettre fin à l’innocence et la naïveté enfantine de la première moitié de film.

https://www.youtube.com/watch?v=-EhpVinHB_A

La Petite Sirène
6.4

La Petite Sirène (1989)

The Little Mermaid

1 h 23 min. Sortie : 28 novembre 1990 (France). Animation, Fantastique, Romance

Long-métrage d'animation de John Musker et Ron Clements

Maximemaxf Valentine a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

La mort d'Ursula.

Et si pour rester dans un sujet bien jouasse on parlait de mort violente chez les méchants ? Parce que oui, j’en ai pas encore parlé jusque là mais chez Disney en tout temps, la mort aussi à le droit à ses idées de mise en scène et ses moments de noirceurs chez Mickey : la méchante sorcière de Blanche-Neige, morte après une chute de plusieurs centaines de mètres à cause de la foudre et écrasé par un rocher (suggéré par le regarde des nains et les vautours). Maléfique, transpercée en plein cœur dans sa forme de dragon avec le sang coulant et disparaissant à jamais avec sa seule cape témoignant de son existence ou encore le mafieux Sykes dans un classique Disney mineur comme Oliver et Compagnie éclaté par un train sans qu’on ne voit son cadavre alors qu’il pourchassait la bande de Roublard, Fagin et Oliver. Et parmi elles, celle d’Ursula ne se place peut être pas aussi haute mais a elle laisse quand même des traces selon moi : dans le climax du film, Ursula utilise le trident pour devenir géante afin d’exterminer Ariel et Eric et venger Flatsam et Jetsam qui ont été abattu par leur faute, et sa magie est suffisamment puissante pour soulever les bateaux enfoncés dans les fond marin et créer un siphon dans lequel Ariel est piégée. Mais Eric, dans un ultime élan d’audace, prend d’assaut un bateau délabré dont le mât de beaupré est extrêmement pointu et charge droit sur Ursula, transpercée en plein bide et perdant le contrôle de son trident avant qu’elle ne soit foudroyée et ne sombre à jamais avec le vieux rafiot l’ayant empalé comme un saucisson. Ce que j’adore dans ces 3 minutes, c’est le jeu d’échelle avec lequel Musker et Clements joue pour montrer la petitesse d’Ariel et Eric face à l’immensité d’Ursula désormais maîtresse des océans : le bout de la corne qui a prit de la taille et soulève nos tourtereaux, le plan en contre-plongée lorsqu’ils sont face à la sorcière, l’océan et le ciel étendant sa menace, Philippe montré comme insignifiant sous l’eau mais s’accrochant aux cordes du bateau étant son unique moyen de l’emporter, tout respire le gigantisme et l’infiniment petit contre l’infiniment grand en plus de rendre honneur à l’une des meilleures antagonistes Disney. J’ais beau conserver des réserves vis-à-vis du film, mais dire qu’il est dénué de mise en scène et d’ambition ou même d’un soupçon de noirceur, ça serait se voiler la face.

https://www.youtube.com/watch?v=u-Rm1NFr-MI

La Belle et la Bête
7

La Belle et la Bête (1991)

Beauty and the Beast

1 h 24 min. Sortie : 21 octobre 1992 (France). Animation, Fantastique, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de Gary Trousdale et Kirk Wise

Maximemaxf Valentine a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le duel à mort.

La principale référence des fans en terme d’histoire d’amour chez Disney, tout comme il a été l’objet de moquerie par les p’tits malins sur le syndrome de Stockholm. Je ne crois pas prendre de gros risque en disant qu’il a mérité ses deux Oscars et son Golden Globe, et il me serait difficile de ne citer qu’une scène pour montrer qu’il est accessible à toutes les générations en plus d’être du grand cinéma. Alors, continuons sur les scènes sombres avec le face à face entre Gaston et la Bête et sa conclusion : Gaston, qui s’est faufilé au cours de la bataille du Château et désormais fou de jalousie contre la Bête, entame un combat contre celle-ci alors même qu’elle ne se défend pas. Le chasseur le martyrise et dévoile le monstre intérieur qu’il est devenu, mais le retour de Belle donne une raison à la Bête de riposter et le combat reprend. Après une lutte acharnée, la Bête prend le dessus mais refusant d’agir de nouveau comme l’être sans cœur d’auparavant, laisse la vie sauve à Gaston à condition qu’il parte et retourne voir Belle. Mais dans un ultime coup fourbe, Gaston poignarde la Bête dans le dos mais perd soudainement l’équilibre et fait une chute fatale dans le vide. Un autre modèle de ce qui se fait de mieux dans l’exploitation du décor, de la musique fantastique d’Alan Menken et du développement des personnages avec Gaston et la Bête. Chaque plan qui montre Gaston dominant le cadre le dévoile comme le plus laid des individus, se convainquant que Belle ne peut pas aimer une autre que lui pour satisfaire son égo, tandis que les premiers sur la Bête le montre inoffensif, brisé puis combattif lorsque Belle l’appelle puis sous des traits humain lorsque celui-ci a la vie de Gaston entre ses mains. Comme si la rage et la dualité dominaient et s’exprimaient par le temps (la pluie, la foudre tonnant lors des plans clés puis se calmant pendant un moment de répit quand la Bête agit en humain envers son ennemi) et accompagnaient chaque événement jusqu’aux derniers instants de Gaston. Kirk Wise et Gary Trousdale n’ont pas beaucoup de classique à leurs actifs mais sont indéniablement des maîtres pour ce qui est de faire raisonner les émotions et l’état d’esprit des personnages avec leur environnement et mettre le tout au service de la narration, et pour leur premier film d’animation c’est une immense réussite.

VO :
https://www.youtube.com/watch?v=NdRkSkOLTQM&t=61s

Le Roi Lion
7.8

Le Roi Lion (1994)

The Lion King

1 h 29 min. Sortie : 9 novembre 1994 (France). Animation, Aventure, Drame

Long-métrage d'animation de Roger Allers et Rob Minkoff

Maximemaxf Valentine a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

La mort du Roi.

Chef d’œuvre intemporel de toute une génération, chef d’œuvre encore maintenant, je ne prends pas de risque en disant ça du film de 1994 (le remake n’existe pas). Disney pariait sur Pocahontas pour faire un carton, le carton est finalement venu de ce que WDAS considérait comme un essai expérimental et qui a été porté à bout de bras par quasiment la planète entière. Et comme j’ai parlé de la mort de Bambi précédemment, parler de celle de Mufasa est totalement approprié pour voir l’évolution qu’il y a eu avec le temps entre ces deux mises à mort en termes de réalisation et d’ambiance : dans le premier film, la mère de Bambi était montrée hors-champ mais l’image et son découpage, la musique et les mots du père de Bambi disaient tout. Ici, Roger Allers et Rob Minkoff choisissent l’explicite et se montre bien plus frontal quant à la mort principale du film : alors que Simba a assisté à la chute de son père (chute provoquée par Scar le frère jaloux convoitant le trône), il se rend en bas du canyon après le passage du troupeau de gnou dans un décor lugubre, poussiéreux et mortifère après la charge de la meute. Un maigre espoir retentit quand Simba entend un bruit qui n’est finalement qu’un gnou en retard, la caméra suis le gnou et nous guide sous un arbre brisé sous lequel git le corps sans vie de Mufasa. Et vers lequel Simba s’approche et tente vainement de le réveiller puis d’appeler à l’aide sans que personne ne vienne, dans une atmosphère douce et pleine de chagrin ou les réactions sont étudiés, pensés et ou la seule chose accompagnant Simba dans cette horrible expérience de vie est la partition légendaire d’Hans Zimmer. Enfin, comme cela n’était pas assez éprouvant, Scar arrive et fait porter à Simba la culpabilité de cette mort en quelques mots avant de le contraindre à s’enfuir pour éviter les représailles. L’instant le plus symbolique du film car, non seulement il est le premier à confronter l’enfant de plein fouet aux épreuves de la vie, mais surtout elle l’incitera à grandir et mûrir après une telle épreuve et devenir un modèle que l’on pourra suivre. De la même manière que Simba se reprendra pour récupérer la place qu’il mérite, ou que d’autres héros de nos fictions préférés se battront pour avoir le dernier mot et s’épanouir.

https://www.youtube.com/watch?v=5pdJPsR1x30

Pocahontas - Une légende indienne
6.5

Pocahontas - Une légende indienne (1995)

Pocahontas

1 h 21 min. Sortie : 22 novembre 1995 (France). Animation, Aventure, Historique

Long-métrage d'animation de Mike Gabriel et Eric Goldberg

Maximemaxf Valentine a mis 8/10.

Annotation :

La guerre est proche.

Un bien malheureux destin a frappé Pocahontas, une légende indienne à sa sortie, sur le sol américain précisément ou les retours critiques ont été très froides et acerbes avec cette relecture Disney de la colonisation. Ce qui est bien dommage car Pocahontas respecte cette tradition des classiques d’animation Disney ou chacun des films du studio a une ou plusieurs choses qui le caractérisent et le différencie de ses aînés ou ses successeurs, dont son audace dans la représentation de la dualité indien/colon. Finalement si je dois défendre la maturité de Pocahontas ça sera en chanson avec Des sauvages. Coupé en deux parties et qui réunie à la fois la violence du propos pro-guerre, la beauté graphique au service de l’instant présent et l’urgence du moment pour Pocahontas déchirée entre son amour pour John Smith et son devoir envers sa patrie : dés l’instant ou Radcliffe entonne les premières paroles, la couleur joue un rôle permanent que ça soit le rouge des flammes illuminant les colons ou du crépuscule de plus en plus proche de la couleur du sang, l’armure de jais du commandant, le montage et le découpage des plans, même chez les indiens alors qu’un bleu obscur les recouvre totalement (ainsi que le fond de la forêt) et n’est effacé que par les peintures de guerre indienne, sans parler des préjugés raciaux balancés sans vergogne et sans la moindre once d’édulcoration dans les paroles qui se confrontent déjà avant l’heure de la bataille, mêmes les plans passant d’un camp à l’autre donne la sensation que le combat final a déjà commencé. Les ombres se font menaçantes quand les canons approchent au lever du jour, l’armée indienne est montrée uniquement en silhouette noire lorsque John Smith est emmené, les deux armées se suivent en fil indienne et entre ces deux armées Pocahontas fonçant libre et rapide comme le vent pour empêcher le massacre de se produire. Tout est coordonné et dirigé comme un immense orchestre symphonique en pleine extase émotionnel, dans un point culminant ou tout est sur le point d’exploser et ne tient qu’à la volonté de l’héroïne d’apporter un espoir de pacifisme dans ce conflit, alors qu’on est censé être dans un film pour enfant selon les standards de certains. Et Dieu que j’aurais aimé évoqué la rencontre entre John Smith et Pocahontas ou leurs adieux, mais ça serait trop long et ça ne tiendrait pas.

https://www.youtube.com/watch?v=COv-1mpFVeU

Le Bossu de Notre-Dame
6.6

Le Bossu de Notre-Dame (1996)

The Hunchback of Notre-Dame

1 h 31 min. Sortie : 27 novembre 1996 (France). Animation, Drame, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de Gary Trousdale et Kirk Wise

Maximemaxf Valentine a mis 10/10.

Annotation :

Infernal.

C’était évident que je le cite celui-là, peu importe les plaintes des descendants de Victor Hugo ou des puristes de chez nous sur l’adaptation de l’œuvre de l’auteur en comédie musicale. Mon Disney préféré (avec Frozen), et surement celui dans lequel je me retrouve le plus en tant qu’adulte tant il détonne encore plus des autres classiques de la firme : la place de la religion, le désir et l’attirance sexuelle clairement évoquée de Frollo, l’humiliation et le rejet de la différence, la discrimination, le droit de justice, tant de sujet abordés que le film devient un contre-exemple parfait sur la soi-disant infantilisation reprochée à ces dessins animés. Et là encore, c’est sur une chanson que je porte mon argumentaire pour valoriser la maturité chez Disney et sa part d’ombre avec : Infernale (Hellfire en VO) dans lequel le juge Claude Frollo clame son attirance sexuelle pour Esmeralda devant un feu de cheminée et s’imagine entourée de magistrats de l’autre monde le jugeant sur son désir trahissant entièrement sa chrétienté autoproclamée. Outre la performance de Jean Piat en VF et de Tony Jay qui sont tout deux irréprochables, c’est de nouveau un condensé parfait de tout ce qui distingue le film et lui donne sa majesté : la violence du texte se retrouve dans les juges de l’au-delà vêtus de cape d’un rouge vif, dans les hallucinations de Frollo lorsqu’il voit les flammes prendre la forme d’Esmaralda exerçant une danse de séduction, le foulard du festival des fous qu’il a conservé, ou encore les 4 péchés qu’il commet et évoqués indirectement par la chanson, mais surtout dans les paroles de Stephen Schwartz sur la musique incroyable d’Alan Menken qui ne cache jamais les sous-textes olé olé du film. Prouesse dantesque une fois de plus du duo Wise/Trousdale pour ce qui est de magnifier la puissance d’une scène pour en tirer le meilleur.

https://www.youtube.com/watch?v=6V5VzcDOxjw

Mulan
7.3

Mulan (1998)

1 h 28 min. Sortie : 25 novembre 1998 (France). Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Barry Cook et Tony Bancroft

Maximemaxf Valentine a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le village dévasté.

Alors que le remake a été repoussé à cause du Coronavirus (fais chier !), Mulan marque un essai là encore exceptionnel chez Disney de s’attaquer à un genre qu’il n’a jamais tenté en animation : le film de guerre avec le conte chinois de Fa Mulan. Un conte qui nous montre une femme se faire passer pour un homme afin d’éviter une mort certaine à son père trop faible pour le champ de bataille, lutter contre l’adversité pour se faire accepter et devenir une soldate méritante, et surtout prend des risques incommensurables pour faire son devoir quitte à ne jamais penser aux conséquences pour elle. Mais ça serait mentir de dire qu’elle est la seule méritante du film, Shang promu récemment capitaine est également unes des forces du film, plus lié à Mulan qu’il n’y paraît et tout deux devant faire face à l’horreur du conflit lors de l’arrivée au village ou l’armée chinoise les attendait. Alors que la troupe de Shang chantonne pour se remonter le moral, la chanson cesse brusquement, les visages deviennent graves et le contre-champ dévoile un village dévasté qui correspond au lieu de rendez-vous avec le générale et père de Shang. Sur place, Mulan met la main sur une poupée appartenant à une petite fille, poupée que Shan-Yu avait entre ses mains un peu plus tôt, ce qui veut tout dire. Et Shang découvre l’entièreté de l’armée commandée par son père décimée et Chien-Po lui ramène le casque de son père ayant perdu la vie au combat et Shang fera alors une tombe de fortune avec le casque et l’épée de son père, tandis que Mulan déposera la poupée de la fillette au pied de l’épée en guise d’hommage. Dans les deux cas : pas de corps mais une suggestion qui ne laisse aucune trace à leur funeste destin, peu de mots mais un langage visuelle très travaillée et fort, et aucune cassure de ton laissant la pesanteur du drame prendre entièrement.

https://www.youtube.com/watch?v=FGN3n6gJWxQ

Tarzan
6.9

Tarzan (1999)

1 h 28 min. Sortie : 24 novembre 1999 (France). Animation, Aventure

Long-métrage d'animation de Chris Buck et Kevin Lima

Maximemaxf Valentine a mis 9/10.

Annotation :

L'introduction parallèle entre les humains et les gorilles.

L’âge d’or n’est pas encore fini pour Disney et c’est au personnage d’Edgar Rice Burroughs d’avoir son classique d’animation Disney. La fin des 90’s avait eu des hauts et des bas au niveau des critiques à l’époque, mais les artistes de WDAS ont pour grand mérite d’avoir voulu varier l’image de leurs films en proposant des récits capable de faire mûrir le public, enfant comme adulte et ce malgré l’image du studio qui était difficile à détacher avec leur proximité familial. Tarzan s’inscrit dans cette lignée et tout comme Mulan, Pocahontas et Le Bossu de Notre-Dame, dés ses 5 premières minutes. Le prologue débute sur un parallèle entre Tarzan bébé et ses parents ayant survécu à un naufrage et tentant de survivre en hauteur, et Kala ainsi que Kerchak élevant paisiblement leur enfant dans la jungle. Vient alors la transition sur le visage du léopard Sabor, qui sera à l’origine du malheur familial des deux familles : le premier, l’enfant de Kala et Kerchak, sera dévoré hors-champ et avec l’expression des parents sur leur visage, tout est dit. Quant à Tarzan, alors encore nourrisson, ses parents sont tués par ce même léopard hors-champ mais lorsque Kala découvre les lieux (après avoir entendu le cri de Tarzan) Chris Bucket Kevin Lima qui réalisent le film dévoilent le décor après le combat à la mère gorille petit à petit et au spectateur avec le même pouvoir de suggestion que la mort du bébé gorille. Le fusil, le corps inerte des parents et les pattes ensanglantées du léopard, avec un ajout sonore à chaque image (le coup de fusil, le cri de sabor) puis le cri de Tarzan qui attirera Kala jusqu’au berceau pour une rencontre aussi tendre qu’inattendu et changera la vie. En 5 minutes Tarzan aborde la perte d’un proche familial, le danger représenté par la jungle et la famille reconstitué par la force de suggestion, les émotions dégagées par le visage de ses personnages et la valorisation de son environnement. Tout simplement brillant !

https://www.youtube.com/watch?v=PIc22zKTa9o

Fantasia 2000
7

Fantasia 2000 (2000)

1 h 14 min. Sortie : 24 mai 2000 (France). Animation, Fantastique, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de Eric Goldberg, Pixote Hunt, Hendel Butoy, James Algar, Gaetan Brizzi et Paul Brizzi

Maximemaxf Valentine a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

L'oiseau de feu.

A l’aube des années 2000, Fantasia ayant maintenant été reconnue comme un chef d’œuvre intemporelle et ayant un succès dans les ventes vidéos, les studios Disney décident de lancer un deuxième volet sous l’impulsion de Roy Disney le neveu de Walt Disney. Malheureusement, l’exploit n’a pas été renouvelé et comme si le destin en voulait aux Fantasia, ça n’a pas marché lors de sa sortie cinéma et ce second Fantasia est loin de rivaliser avec l’ambition de son aîné en raison du public de l’époque. Il est méritant sur certains aspects sans rivaliser un seul instant avec son aîné… sauf pour la dernière séquence qui en a pleinement le mérite : l’Oiseau de feu d’Igor Stravinsky. 8 minutes qui nous montrent l’esprit du printemps, réveillé par un cerf qui semble être son gardien, redonner vie à un environnement ou l’hiver a fait son œuvre jusqu’à réveiller sans le savoir un esprit de feu sous la forme d’un immense oiseau destructeur réduisant tout à néant sur son passage y compris l’esprit du printemps, avant qu’elle ne renaisse et face de nouveau corps avec la nature, montrant que celle-ci se relevant toujours. La direction artistique ou fusionnent dessin traditionnel et animation numérique par ordinateur, les grandeurs des plans rendant cet esprit infiniment petit et impuissant face à la destruction soudaine de toute chose qui vie et la pourchasse, l’alchimie musicale avec les images qui réussit là ou certains autres séquences se plantent, pendant ces 8 minutes je me crois toujours revenus à l’époque du premier Fantasia tant ils rejoignent la catégorie des œuvres qui se ressentent et vivent plutôt qu’être décrypté.

https://www.youtube.com/watch?v=3eG_O1wEJ40&t=404s

Atlantide, l'empire perdu
6.6

Atlantide, l'empire perdu (2001)

Atlantis: The Lost Empire

1 h 35 min. Sortie : 28 novembre 2001 (France). Animation, Action, Aventure

Long-métrage d'animation de Gary Trousdale et Kirk Wise

Maximemaxf Valentine a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

La chambre de cristal.

Le film qui a définitivement enterré la confiance du public envers Walt Disney Animation Studio : Atlantide l’empire perdu traîne cette triste réputation de film maudit tant pour symboliser la fin du nouvel âge d’or de Disney que pour être une tentative souvent considéré comme inassumé de faire un classique d’animation se voulant adulte. A peine surprenant quand on voit à quel point le film n’a jamais le temps de créer une mythologie complète sur les atlantes, de développer des rapports solides au sein du groupe d’explorateurs ou même de varier efficacement entre les ambiances durant certaines scènes mais que ça ne marche jamais faute de temps pour le film (l’arrivée dans la demeure de monsieur Whitmore) et qu’on n’évite pas le ridicule inapproprié. Sauf que c’est le duo Kirk Wise/Gary Trousdale à la barre, et même si ils ont été ficelés dans leur entreprise, leur tentative est loin d’être à renier quand on prend diverses scènes individuellement. L’engloutissement d’Atlantide, l’attaque du Léviathan, la bataille finale, je pourrais parler de n’importe lequel d’eux mais je pense que tout le monde s’accorde à dire à juste titre que la séquence de la chambre de cristal se place à la première place : après la trahison de Rourke et que celui-ci ait trouvé la chambre ou est renfermé le cristal de la cité perdue, lui ainsi que Milo, Helga et Kida s’y rendent et Kida, la princesse du peuple, entend l’appel du cristal. Ce dernier l’enjoint à venir jusqu’à lui car sentant un danger menacer le peuple d’Atlantide et fusionne alors avec elle sous le regard étonné (de Milo et Helga) et blasé (pour Rourke) des trois visiteurs avant de réapparaître dans sa forme fusionnée. Un instant mémorable tant par son utilisation du Cinemascope pour inspirer la grandeur de l’acte que par l’accompagnement musicale du talentueux James Newton Howard et le geste de Kida qui a une importance significative mais mystérieuse ne demandant qu’à être comprise, et le temps accordé à l’instant présent trouvant une durée parfaite (chose rare dans ce classique). Et s’il est dur de parler de réussite pour ce film, on peut difficilement lui dire qu’il ne tente rien et n’aura pas essayé de viser plus haut quitte à se brûler les ailes.

https://www.youtube.com/watch?v=OUMU-uS0t6Y

Raiponce
6.9

Raiponce (2010)

Tangled

1 h 40 min. Sortie : 1 décembre 2010 (France). Animation, Comédie, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de Byron Howard et Nathan Greno

Maximemaxf Valentine a mis 8/10 et l'a mis en envie.

Annotation :

La détresse des parents de Raiponce.

La plupart du temps, être un parent dans un classique d’animation Disney, ça porte malheur et c’est signe de mort ou de disparition dans bon nombre de situation. Mais le malheur peut les frapper autrement et les parents de Raiponce sont de ceux-là puisqu’ils ont vu leur enfant être enlevés peu après sa naissance par la manipulatrice Mère Gothel, désireuse de conserver sa jeunesse éternelle grâce au pouvoir de la fleur du soleil se trouvant dans la chevelure de la jeune fille. Depuis, chaque année le jour de l’anniversaire de Raiponce, le roi et la reine du royaume de Corona envoi un message de détresse sous la forme de plusieurs lanternes s’élevant dans le ciel et la scène de détresse ou l’on voit le couple dirigeant le royaume partager leur tristesse est l’un des moments les plus poignant qui m’ait été donné parmi les derniers classiques d’animation de WDAS. Tout passe par le visage du roi et de la reine, par leur expressivité grandement rendu par l’animation et le jeu de lumière, par le geste de consolation de la reine envers son époux, et par l’amour et la douleur qu’ils partagent l’un avec l’autre depuis près de 17 ans. L’instant est aussi bref que le lancement du festival, mais elle est sincère et forte car elle repose sur des principes narratifs et scénaristiques longuement établi au fil du film. Et parfois il n’y a pas forcément besoin de beaucoup pour montrer un instant solennel et mûr dans un long-métrage d’animation qui s’applique à tous.

https://www.youtube.com/watch?v=8SzT8ZJQjtw

La Reine des Neiges
6.1

La Reine des Neiges (2013)

Frozen

1 h 42 min. Sortie : 4 décembre 2013 (France). Aventure, Jeunesse, Musique

Long-métrage d'animation de Chris Buck et Jennifer Lee

Maximemaxf Valentine a mis 10/10.

Annotation :

Le sacrifice d'Anna.

Aaaaah La Reine des Neiges, ce beau film que beaucoup ont classé en haut du panier et que d’autres ont disséqué au mieux par manque d’attirance pour le genre musicale ou Disney en lui-même avec de bonnes remarques, au pire par pure mauvaise foi et une méchanceté excédante sauf que ceux-là ont tendance à tout faire pour se faire plus entendre. Ce sont à ceux là que je dis MERDE, même si mon âme de fanatique parle : c’est un grand film, qui a souffert de ses problèmes de production et d’écriture jusqu’à son année de sortie mais en aucun cas ça n’est un mauvais film ou un plaisir coupable. C’est un classique mettant à l’honneur l’amour fraternel ainsi que le mal-être intérieur et les conséquences qui en ressort à travers les pouvoirs d’Elsa et son renfermement ou l’ouverture naïve d’Anna au monde extérieur, mais étant donné que Let It Go a été analysé mainte fois par d’autres fans et connaisseurs, ce sera plutôt la transformation d’Anna en glace qui servira ma défense : alors que les pouvoirs d’Elsa deviennent de plus en plus incontrôlable, Anna tente de retrouver Kristoff tandis que ce dernier fait de même pour sauver Anna du tourbillon de froid enveloppant le fjord et de sa transformation en statue de glace suite à une action maladroite et malheureuse de la reine des neiges. Mais alors qu’ils arrivent enfin à se retrouver (Elsa ayant dissipé le brouillard suite à l’horrible mensonge du prince Hans), Anna découvre le prince sur le point d’asséner le coup de grâce à sa sœur et choisit le sacrifice pour Elsa plutôt que sa propre personne. Lorsqu’Elsa se relève après avoir vu son méfait accompli, elle s’effondre sur le corps de glace de sa sœur : le temps est comme stoppé autour d’elles et des autres spectateurs, les flocons figés dans les airs, sans la moindre musique, uniquement les sanglots d’Elsa pour briser le silence de mort qui règne. Courte mais bouleversante et puissante, avant qu’un miracle donnant un tout autre sens au geste d’amour pouvant sauver un cœur de glace n’ait lieu.

VO :
https://www.youtube.com/watch?v=_vEtoVXJsgA&t=79s

Les Nouveaux Héros
6.9

Les Nouveaux Héros (2014)

Big Hero 6

1 h 42 min. Sortie : 11 février 2015 (France). Animation, Action, Aventure

Long-métrage d'animation de Chris Williams et Don Hall

Maximemaxf Valentine a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

La perversion de Baymax

Quand on cite à la fois Disney et super-héros, on pense directement à Marvel et au MCU que ça soit en bien ou en mal mais ce n’est pas le sujet. Sorti dans un contexte ou les grosses productions super-héroïque sont ancrées dans notre quotidien et ou le rapprochement avec le bijou de Brad Bird risquait de pointer le bout de son museau, Don Hall et Chris Williams sortent leur épingle du jeu en utilisant un genre codifié pour narrer un drame humain fort derrière et réussir ce qui devait porter le film : le duo Hiro et Baymax. L’un en période de deuil en quête de vérité sur le pourquoi de la mort de son frère aîné Tadashi avec Yokai comme Némésis exploitant son invention (les microrobots) à des fins personnels, l’autre remplissant sa fonction médicale tout du long auprès du jeune inventeur et héros en herbe avec pour objectif de le réconforter. Mais ce programme de santé sera définitivement balayé l’espace d’une des scènes les plus fortes du film : alors qu’Hiro et Baymax ont enfin réussi à mettre Yokai dos au mur, celui qu’ils pensaient être Alister Krei le magnat de la technologie s’avère en réalité être le professeur Callaghan qui a survécu à l’incendie lors de l’académie des sciences de l’école de son frère. Krei affiche une indifférence cruelle quant à la mort de Tadashi. Et Hiro, dominé par sa rage, achève de pervertir Baymax en lui retirant la puce médicale de son frère et en lui ordonnant de « Détruire Callaghan ». Baymax n’est plus qu’une machine de combat destiné à détruire, rejetant sans distinction tout ce qui l’empêche d’atteindre son but, totalement dépouillé de la volonté de Tadashi de venir en aide à son prochain jusqu’à ce qu’Honey Lemon, un des compagnons d’Hiro, parviennent à replacer la carte graphique hors-champ, Baymax remarquant par ailleurs le mal qu’il a causé suite à la violation de son code de santé et Hiro n’ayant toujours pas fait une croix sur l’intention de tuer Callaghan. On a beau être dans un film de super-héros aux codes du genre bien présents, on est loin d’être dans une production manichéenne et proprette quand on voit ce genre de basculement le temps d’une séquence. Et dans la même mesure, celle qui la suit est au moins tout aussi forte, mais je n’ai de place que pour une seule.

VO (faute de trouver la VF) :
https://www.youtube.com/watch?v=yFw4FIf8DHw&t=36s

La Reine des Neiges II
5.8

La Reine des Neiges II (2019)

Frozen II

1 h 43 min. Sortie : 20 novembre 2019 (France). Comédie musicale, Fantastique, Aventure

Long-métrage d'animation de Chris Buck et Jennifer Lee

Maximemaxf Valentine a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

La dernière image des parents d'Anna et d'Elsa.

C’est dingue de voir à quel point la suite d’un des films les plus populaires de ces derniers années a vu son influence être considérablement réduite, au point d’être selon moi monstrueusement sous-coté de part chez nous. Le temps permettra de savoir si la mémoire collectif lui accordera une place mais selon moi La Reine des Neiges 2 est tout sauf une erreur ou un pétard mouillé, c’est une réponse magistrale au premier film sachant comment nous rattacher aux personnages, accomplir le parcours émotionnel de nos deux héroïnes et étendre son univers pour répondre aux questions du premier film sans pour autant être trop explicite. D’ailleurs, vous saurez que dans les Disney les parents ne sont jamais très chanceux sur leur destin et ce que Anna et Elsa découvriront ici ne dira surement pas le contraire : alors qu’elles et Olaf recherchent la voix qui appelait Elsa, le Vent (qui est ici un personnage) les diriges vers un vaisseau qui n’est autre que celui de leurs défunts parents. Recherchant des indices sur leur destination, et suite à un rappel d’Olaf sur la mémoire contenu dans les eaux, Elsa utilise ses pouvoirs et sa liaison avec les 4 éléments pour reconstituer l’image de leurs parents juste à la seconde avant que ceux-ci ne meurent engloutis sous les flots. Comme pour la glaciation d’Anna : la scène est brève mais puissante, que ça soit le regard de terreur des deux sœurs sur la dernière image de leurs parents encore vivant (et en principe c’est pas une image qu’on a spécialement envie de voir), la cause de leur départ découverte et liée à la magie d’Elsa replongeant cette dernière dans sa culpabilité, les plans sur les gouttelettes se réunissant en un même point témoignant du talent de l’équipe et ce après la découverte progressive des lieux et de ce qui s'y cachait, ou tout simplement comme perturber et bouleverser en quelques images sans excès.

https://www.youtube.com/watch?v=L5atd44chnU

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