Mon année 2022 en Livres (liste commentée)

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C'est la première fois que j'ouvre un livre de François Bégaudeau. J'avais déjà vu l'adaptation de son roman, Entre les murs, il y a presque 10 ans ; mais c'est surtout après avoir écouté quelques-unes de ses interventions et trouvé ses propos pertinents que je suis réellement tombé sous le charme de l'auteur. Bien que je ne sois pas l'archétype du bourgeois qu'il critique dans son essai, j'ai trouvé opportun de commencer à m'intéresser à l'auteur via ce livre, ne serait-ce que pour clarifier encore plus, dans ma tête, les propos tenus par l'auteur vendéen.
Sans aucune surprise, je m'accorde avec lui dans la majorité du propos. Le phrasé est vraiment captivant. Il y a pas mal de passages, de phrases, qui font mouches marquent dès leur lecture… bon par contre, l'analphabète que je suis a eu du mal à comprendre une (maigre ?) partie du vocabulaire employé.
Un point que je trouve intéressant avec Histoire de ta bêtise est sa manière de citer ses exemples. Quand il critique une personnalité actuelle, il ne le mentionne pas directement, il laisse quelques indices au mieux… même si la référence à Patrick Cohen n'est pas des plus subtile. Par contre, il cite volontiers des exemples de personnalités, historiques ou non, qu'il apprécie (tel que Lagasnerie, Rancière pour ne citer qu'eux), et n'hésite pas à associer ses contradicteurs à d'autres personnalités historiques qu'il apprécie beaucoup moins.
Pas un livre indispensable, mais un livre qui va tout de même me donner envie de m’intéresser encore plus aux travaux de l’auteur.

Bon, par contre, gros point noir autour de la version de poche éditée par Pluriel. Plus de la moitié des pages se sont détachées du livre à peine je les tournais. Ça n'a (heureusement) pas influé sur ma note, mais évitez de vous procurer cette édition de merde.

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Kafka n'aime pas son papa, partie 2.
Dommage cependant que le double sens à la toute fin du bouquin se perde avec la traduction.

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Houellebecq tant à se répéter à chaque nouvel ouvrage. En étant un peu de mauvaise foi, je dirais que ses romans, tout du moins les trois que j'ai lu (Extension du domaine de la lutte, Les Particules élémentaires et enfin celui-ci) se décomposent de la manière suivante :
- Michel est très doué pour le descriptif. Sur ce point-là, sa plume reste toujours captivante ;
- Il y à chaque fois trois parties, la seconde est toujours la plus longue, la dernière toujours la plus courte ;
- Le personnage principal s'appelle Michel, il s'agit d'une projection de l'auteur dans l'univers qu'il a créé. Les Particules élémentaires est tout de même quelque peu différent, ayant lui deux personnages principaux ;
- Michel s'emmerde constamment un peu à son travail, mais Michel n'a pas un travail trop merdique non plus (il est mieux payé que la moyenne) ;
- Michel baise très souvent et Michel aime bien donner des détails (spoiler : ce sont les morceaux qui m'intéressent le moins) ;
- Le sexe est très souvent lié au sujet du livre. Encore une fois, c'est un peu moins le cas pour Les Particules élémentaires ;
- Et pourtant, Michel a tendance à viser juste quand il parle de notre société.
Plus sérieusement, si vous n'avez jamais lu un livre de Houellebecq, vous prendrez très certainement votre pied avec Plateforme. Pour ma part, je vais surtout faire une pause concernant mes lectures des ouvrages de l'auteur. Je pense que ses romans perdent à être lus les uns après les autres.

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Sans atteindre le niveau d'un Shining (ce qui ne surprendra personne), Docteur Sleep se révèle toutefois être une suite honorable, ancrée dans l'air du temps, notamment via ces nombreuses références à la pop-culture (Game of Thrones, les films de superhéros, Inception…), sans pour autant rompre avec ce qui faisait la force du roman original.
Stephen King a évolué, son addiction à l'alcool aussi, ça se ressentait dans Shining via le personnage de Jack et sa dépendance à cette substance et ça se ressent encore plus dans Docteur Sleep via le personnage de Dan qui, après avoir, lui aussi, sombré dans l'alcoolisme, va procéder à une cure grâce à l'aide des Alcooliques Anonymes.
Le rapport à l'enfance et à la vieillesse est, lui aussi, évident, il y a pratiquement le même nombre d'années d'écart entre les événements des deux romans ainsi que leurs publications. Dan n'est plus le gosse de 5 ans qui doit se défendre (et être défendu), mais celui qui défendra Abra, une préado de 13 ans aux pouvoirs… disproportionnés. En tout cas, concernant ce point-là, il n'y aura aucun doute pour le lecteur de savoir qui gagnera entre le duo susnommé et les antagonistes du roman, le « Nœud Vrai », des néovampires accro au Don, à la « vapeur » d'autrui.
Pour rentrer un peu plus dans le spoil, je n'ai pas apprécié certains détails du récit. Ce serait par exemple la rougeole qui éliminerait le Nœud Vrai petit à petit. Bien que ce ne soit pas totalement confirmé durant l'histoire, le fait que ce ne soit pas plus creusé est décevant, cette explication ne tenant pas la route. Aussi, le fait d'apprendre que Dan est le demi-frère de Lucy (la mère d'Abra), le principe que tout soit ramené à la famille, comme dans de nombreuses autres œuvres de fictions, est d'une ennuyante banalité. Le récit tombe parfois dans la facilité, mais fort heureusement ce n'est point tout le temps le cas et la fin ne se vautre pas dans l'immense piège que l'histoire semble nous tendre par moment.
Ceux qui ont apprécié Shining apprécieront globalement Docteur Sleep, fort probablement moins que ce premier, mais on a vu pire comme suite… surtout ces dernières années. Docteur Sleep peut d'ailleurs être lu sans avoir lu l'original, ce serait très stupide de faire ça, mais force est d'avouer qu'en règle générale, ça reste une qualité non négligeable que de ne pas demander au lecteur de se taper les autres œuvres en rapport avec leur univers auparavant.

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Je poursuis ma lente lecture de la philosophie grecque.
Après Platon et Aristote, voici donc le tour d'Épicure.
Sans surprise, sa philosophie me parle plus que celle des deux autres : plus matérialiste, ancrée dans le réel, que celle de Platon ; plus mesurée que celle d'Aristote. D'une certaine manière, j'ai eu l'impression qu'Épicure s'adressait à moi par moment.
Et puis surtout, c'est agréable à lire (et au pire, c'est court), contrairement à Éthique à Nicomaque où à la moitié des bouquins de Platon que j'ai lu.

Concernant l'édition, ce fut celle de Gallimard-Flammarion, présentées et annotées par Pierre-Marie Morel que j'ai lu.
La présentation est globalement bonne. Pertinente sans pour autant être trop longue comme ça peut l'être avec d'autres éditions du même éditeur. Les annotations le sont aussi d'ailleurs.
Enfin, il y a un "dossier" centré sur Lucrèce... bon par contre, par "dossier", il faut comprendre : "extrait de De rerum natura avec un peu de contexte".
Une bonne édition en tout cas.

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Quatrième livre de George Orwell que je lis, Une fille de pasteur s'est avéré être une très bonne surprise. L'ouvrage ayant pourtant été désavoué à de multiples reprises par son auteur, je m'attendais à compulser quelque chose de vraiment moins bon par rapport à d'habitude. Ça l'est un peu certes, mais ça reste tout de même très agréable à lire. En fait, j'ai à plusieurs reprises eu l'impression de lire un livre plus "expérimental", la troisième partie (qui s'inspire du roman Ulysse de James Joyce) donne l'impression de lire une pièce de théâtre, là où la seconde partie se rapproche d'un Dans la dèche à Paris et à Londres, écrit quelques années auparavant par le même auteur, s'intéressent davantage aux conditions de travail des ouvriers, plus précisément de ceux récoltant le houblon. Les différentes parties sont malheureusement inégales, c'est d'ailleurs le cas de la première et dernière partie. Le livre, en partie autobiographique comme c'est souvent le cas avec Orwell, est aussi l'occasion pour l'auteur de critiquer le système scolaire britannique, plus basé sur le profit que sur l'enseignement, ou encore la place de la religion dans la société britannique : sur ce sujet, Une fille de pasteur est probablement le plus pointu des livres d'Orwell.
Bref, pas un incontournable de la littérature, mais un roman cependant nécessaire si l'on souhaite savoir d'où Orwell a tiré ses forces pour plus tard écrire 1984.

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Comme pour un peu tout le monde, quand on me dit "Entre les murs", je pense avant tout au film réalisé au milieu des années 2000 par Laurent Cantet. M'intéressant de plus en plus à François Bégaudeau (qui tient d'ailleurs le rôle principal dans l'adaptation cinématographique), j'ai décidé de me mettre à lire l'œuvre qui semble l'avoir fait connaître du grand public.

J'ai très vite compris pourquoi le livre a été adapté au cinéma, il y a de la matière à faire un film. En fait, l'auteur emploie un rythme fragmenté, qui peut paraitre décousu. Il y a 5 chapitres en tout dans l'ouvrage (étant quelqu'un de très con, j'ai d'ailleurs compris l'idée derrière les titres seulement une fois arrivé au dernier d'entre eux) et les différentes parties sont séparées par de simples paragraphes. On passe donc du cours à la salle de repos des professeurs ou au conseil de classe en un instant. On ne quitte d'ailleurs pratiquement pas l'école : à part pour quelques paragraphes précis, l'action se déroule uniquement "entre les murs" de l'établissement.

François Bégaudeau étant un ancien enseignant, le livre fait "très vrai". Certaines scènes sont forcément du vécu, l'auteur l'ayant d'ailleurs confirmé lors d'interviews. D'ailleurs, tout comme pour le film, l'œuvre n'est heureusement ni misérabiliste (comme pourrait l'être un Fracture) ni bienpensante (comme l'est cette chiasse qu'est Les Héritiers). Il y a aussi quelques "trucs" qui reviennent durant tout le roman, comme un running-gag autour de la photocopieuse ou un manchot, tout droit sortit de l'imaginaire de Lynch, qui donnerait presque l'impression que le livre va prendre une direction thriller-fantastique.

Le bouquin fait pratiquement 300 pages (en version de poche) mais se lit rapidement. En tout cas, bien que je n'irais pas jusqu'à le considérer comme un indispensable, il est très agréable à lire et m'a donné envie de revoir l'adaptation cinématographique.

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Kafka est vraiment quelqu'un de vicieux, il aime jouer avec moi ! Après avoir lu La Métamorphose qui, sans être mauvais (loin de là), m'avait tout de même un peu déçu, et après avoir lu Le Verdict, qui pour le coup n'est vraiment pas terrible, en plus de donner l'impression que l'auteur tourne en rond, voilà qu'il me met une putain de claque avec À la colonie pénitentiaire ! Le fait-il, tout comme l'officier de la nouvelle, par pur sadisme ? Clairement non, Kafka ne semblant clairement pas avoir été porté vers ce type de pratique.

Pourtant, il faut bien reconnaître une extrême cruauté dans ce texte, un sens du sadisme poussé jusqu'au bout, notamment à travers cet officier qui, le sourire aux lèvres, souhaite à tout prix vouloir donner la mort au condamné en place et qui, surtout, décrit avec un plaisir indescriptible le fonctionnement de la machine alors que le condamné est déjà en place. Ce même condamné qui, on l'apprend bien vite, ne connaît rien du verdict et ne connaît même rien de sa condamnation au point qu'il n'a même pas pu se défendre.

En moins d'une cinquantaine de pages (et encore, dans l'édition que j'ai, c'est écrit en gros), l'écrivain austro-hongrois parais tantôt nous faire découvrir une sorte de Judge Dredd avant l'heure, tantôt prédire avec une insoutenable justesse les barbaries que connaîtra son siècle au cours des prochaines années. Publiée en octobre 1919, la nouvelle a pourtant été écrite exactement cinq ans plus tôt, à l'époque où la Première Guerre Mondiale ne faisait que commencer.

On pourrait penser que Franz Kafka, une nouvelle fois, se place dans la position du condamné, de celui qui souffre injustement. La fin du récit (qui ne fait pas l'erreur auquel je m'attendais) ne peut toutefois que surprendre, ne peut que déstabiliser le lecteur qui s'attendait à avoir à faire à un énième poncif de la part de l'auteur (bon en vrai je dis ça surtout parce que la relation père-fils semble très/trp présente dans l'œuvre de l'auteur, peut-être que ceci n'est qu'une impression et que je me trompe).
Un texte qui, un siècle plus tard, se révèle toujours aussi insoutenable à lire et qui, pourtant, possède tout de même ce côté kafkaïen que l'on aurait pu s'attendre à ne pas retrouver dans cette lecture. À lire absolument !

Quant à moi, maintenant que j'ai été happé par la manière dont Kafka parle du système judiciaire, je sens qu'il ne me reste plus qu'à lire Le Procès.

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L'univers est intéressant, mais je n'aime pas la manière dont Huxley nous le présente. Globalement, je trouve le tout assez peu subtil, on sait immédiatement où l'auteur veut nous mener, ce qui a tendance à amoindrir les effets de certaines scènes. La faute aussi a des personnages-fonctions, qui sont là avant tout pour servir un but précis, ce qui ne les rend pas forcément très attachants.
D'une certaine manière, la préface de 1946 se révèle être, plus intéressante que le reste du roman. Nous permettant d'en apprendre plus sur les divers regrets de l'auteur comme l'absence d'une troisième voie pour le sauvage ou l'absence d'allusion à la fission nucléaire. Pour le coup, je pense que je n'ai plus qu'à me plonger dans Retour au meilleur des mondes tant ce dernier semble compléter l'œuvre originale.

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Trop chiant.
La moitié du bouquin tourne autour du même concept et prend à peine plus de 5 minutes par chapitre : soit pile-poil le temps qu'il me faut pour me tuer d'ennui (en un mois, j'ai dû à passer à peine plus d'une heure sur le bouquin pour vous dire mon niveau d'emmerdement).

Le plus gros piège reste les énoncés, parfois mal écrits, ce qui fait que je partais dans une direction bien plus complexe que ce qui était demandé. Aussi, certaines explications durent une page alors qu'elles pourraient être résumées en deux lignes et, inversement, les rares fois où une plus d'explication pourraient m'intéresser, ça ne prend que deux lignes. Soit ça vient de la traduction, soit l'auteur a voulu combler la simplicité des énigmes par des énoncés ronflants : en l’occurrence, ça n'a fait qu'accentuer l'ennui chez moi.

Je suppose que ça gagne en complexité par la suite (à priori c'est le cas, mais ç'aurait surtout dû être le cas bien plus rapidement)… en l’occurrence, le livre m'a surtout rendu fou d’ennui.
Il y a d'ailleurs une sorte « d'histoire » à suivre, un fil rouge, sans surprise, ce n'est pas très intéressant, un cran en dessous des heures les plus sombres du journal de Mickey.

Ceci dit, souhaitant me remettre aux maths, notamment afin de combler mes trop nombreuses failles dans le domaine (je suis au niveau Van Damme ascendant SEGPA), pas impossible que je me replonge dans ce livre plus tard… ou que je me tourne vers autre chose, c'est encore plus plausible.

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