Cover Journal de bord - Cinéma (2017)

Journal de bord - Cinéma (2017)

2016 : https://www.senscritique.com/liste/Films_re_vus_en_2016/1144452

En couverture, ma plus belle découverte de l'année : Histoire(s) du Cinéma de Jean-Luc Godard

Afficher plus

Liste de

284 films

créee il y a plus de 7 ans · modifiée il y a 23 jours

Millennium Actress
7.6

Millennium Actress (2001)

Sennen joyû

1 h 27 min. Sortie : 18 décembre 2019 (France). Animation, Drame, Fantastique

Long-métrage d'animation de Satoshi Kon

Alifib a mis 7/10.

Annotation :

01/01 - Vu

Satoshi Kon transpose le dispositif narratif de son précédent film de façon bien plus limpide et lumineuse. De la tortueuse perte identitaire de Perfect Blue nous passons à un récit rétrospectif où vie fictive et réelle se mêlent sans aucune frontière. C'est un film admirable, car il aurait pu facilement se vautrer dans la roublardise en se perdant dans une vaine recherche d’hermétisme ; c'est tout le contraire qui se produit, Kon possède à l'évidence, un sens de la narration, de la mise en scène et du montage absolument brillant ; les récits se chevauchent et se font échos dans une longue et fluide quête traversant l'histoire du japon, des pans entier de son cinéma, et qui surtout, fait figure d'introspection pour son héroïne qui trouvera au bout du chemin un repos salvateur. Dense, trop même, c'est peut être son principal défaut, mais avant tout un film brûlant de mélancolie et de poésie.

(J'ai déjà envie de le revoir, je sens que je l'apprécierai bien plus au second visionnage)

Premier Contact
7.6

Premier Contact (2016)

Arrival

1 h 56 min. Sortie : 7 décembre 2016 (France). Science-fiction, Drame, Thriller

Film de Denis Villeneuve

Alifib a mis 4/10.

Annotation :

03/01 - Vu au cinéma (UGC Atlantis)

Du cinéma post-Nolan qui me pose toujours autant problème, ou plutôt qui me frustre. Le sujet est très intéressant, et sa façon de l'aborder l'est tout autant (la linguistique). C'est un cinéma d'idées (souvent bonnes), qui ne se concrétisent jamais ; Villeneuve est tellement occupé à échafauder minutieusement son final tout du long qu'il loupe son sujet, vire dans la facilité, et ne développe pas tout ce qui aurait pu rendre son film passionnant. Écrin lisse, mise en scène trop préoccupé par la technique plutôt que par le sens, personnages qui ne parviennent jamais à exister malgré les quelques percés mélodramatiques, et surtout, ce sempiternel sérieux de pape qui n'accouche que d'un film bien creux. Néanmoins la première demi-heure est superbe, et est probablement ce que Villeneuve a fait de mieux.

John McCabe
7.4

John McCabe (1971)

McCabe and Mrs Miller

2 h. Sortie : 19 décembre 1971 (France). Drame, Western

Film de Robert Altman

Alifib a mis 8/10.

Annotation :

05/01 - Vu au cinéma (Le Cinématographe)

Le western démythifié, ses "héros" sont lâches, benêts et faibles ; les rêves et les ambitions s’effondrent, mais pourtant Altman ne fait preuve d'aucun cynisme ; sa vision est désenchantée et empreinte d'une profonde mélancolie, même ses personnages, pourtant loin d'être admirable sont filmés avec une grande compassion. C'est un film de sensations, le récit semble éclaté malgré sa simplicité. Altman délaisse la narration classique, il filme des humeurs, des hommes et des femmes, des émotions, et tout est terriblement vrai, touchant et envoûtant.

Et puis il y a la musique de Leonard Cohen, qui n'a jamais été aussi belle qu'avec les sublimes images granuleuses de Vilmos Zsigmond

Manchester by the Sea
7.3

Manchester by the Sea (2016)

2 h 17 min. Sortie : 14 décembre 2016 (France). Drame

Film de Kenneth Lonergan

Alifib a mis 5/10.

Annotation :

07/01 - Vu au cinéma (Katorza)

C'est un mélodrame en sourdine, tout le drame semble se passer entre les scènes, entre les mots, dans les regards ; l'indicible tragédie n'est jamais montrée frontalement, mais pourtant elle se ressent dans les petits riens qui nous sont montrés, à chaque instant, peu importe le registre employé. C'est grâce à sa pudeur que Lonergan parvient à nous toucher intimement. C'est peut être, un peu maladroit dans le montage à quelques instants, et certains personnages auraient mérités plus d'attention mais malgré ça, Lonergan ressuscite le mélodrame d'une belle manière. Casey Affleck est formidable.

Tout ce que le ciel permet
7.5

Tout ce que le ciel permet (1955)

All That Heaven Allows

1 h 29 min. Sortie : 18 septembre 1963 (France). Drame, Romance

Film de Douglas Sirk

Alifib a mis 8/10.

Annotation :

07/01 - Vu

Obsession
6.8

Obsession (1976)

1 h 38 min. Sortie : 18 janvier 1977 (France). Drame, Thriller

Film de Brian De Palma

Alifib a mis 8/10.

Annotation :

08/01 - Revu au cinéma (Le Cinématographe)

De Palma n'a peut-être jamais abordé le corpus Hitchcockien aussi frontalement, il pousse l'hypertextualité de Vertigo jusqu'à la dépasser (pas qualitativement, entendons nous bien), lui offrir une nouvelle dimension propre à son époque ; il "rénove" l'oeuvre d'Hitchcock, et en ce sens Obsession est l'un des films les plus abouti de son auteur d'un point de vue stylistique. C'est aussi un de ses films où l'aspect romantique est le plus prégnant, dénué du cynisme parfois repproché au cinéaste, romantisme trouvant son acmé dans ce superbe travelling circulaire final portant toute la tragédie et la beauté du film.

Blow Out
7.6

Blow Out (1981)

1 h 47 min. Sortie : 17 février 1982 (France). Thriller

Film de Brian De Palma

Alifib a mis 10/10.

Annotation :

09/01 - Revu au cinéma (Le Cinématographe)

C'est une oeuvre tragique, tragique dans son constat sur le cinéma, et son incapacité à parvenir à la vérité (comme il le disait si bien en s'opposant à Godard : "Le cinéma c'est 24 fois le mensonge par seconde"), tragique dans sa vision pessimiste post-Kennedy de l'Amérique et des médias. Mais c'est surtout un film tragiquement beau et mélancolique, une quête de rédemption se concluant de façon cruelle et bouleversante. C'est un des plus beaux films au monde (très sombre également), mais aussi une oeuvre théorique inépuisable. Indéniablement l'aboutissement de De Palma, et bien plus encore.

Nocturnal Animals
7

Nocturnal Animals (2016)

1 h 56 min. Sortie : 4 janvier 2017 (France). Drame, Thriller

Film de Tom Ford

Alifib a mis 2/10.

Annotation :

11/01 - Vu au cinéma (Katorza)

Il est assez épuisant de constater tout au long du film le manque total de confiance qu'a Tom Ford envers le spectateur. Il ne cesse de rappeler de façon grossière quel est le véritable sujet et le véritable sens de son film, alors que tout est limpide, simple et limité. Il est incapable de proposer autre chose qu'une oeuvre supposément esthétique (c'est superficiel et "plastique" comme son précédent film, ce n'est en aucun cas beau), quand son film ne se perd pas entre le passé et le présent de son héroïne (avec un cynisme de pacotille envers son univers), il s'éternise sur un thriller-roman-de-gare en se pensant plus malin qu'il ne l'est. Ridicule.

Rogue One - A Star Wars Story
6.8

Rogue One - A Star Wars Story (2016)

2 h 13 min. Sortie : 14 décembre 2016 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Film de Gareth Edwards

Alifib a mis 3/10.

Annotation :

12/01 - Vu au cinéma (UGC Atlantis)

Gareth Edwards est incapable de rendre ses personnages vivants et attachants, il l'avait déjà montré avec Godzilla et il le prouve malheureusement une nouvelle fois ici (enfin, au vu du contexte hollywoodien actuel, peut-on lui en porter rigueur ? ). Ce simple point fait que le film ne peut pas fonctionner ; je n'ai jamais été impliqué, touché, et je n'ai rien ressenti d'autre que de l'ennui et de l'indifférence profonde. Tout est creux, dénué d'émotion les lieux communs de la saga et du blockbuster moyen s’enchaînent sans étincelles.

Délivrance
7.6

Délivrance (1972)

Deliverance

1 h 50 min. Sortie : 20 septembre 1972 (France). Drame, Aventure, Thriller

Film de John Boorman

Alifib a mis 6/10.

Annotation :

14/01 - Vu au cinéma (Le Cinématographe)

A travers quatre protagonistes rêvant de quitter leur confort moderne et matérialiste, Boorman opère un démantèlement du fantasme de la cohésion de l'homme et de la nature. En revenant à elle, ils vont se heurter à son indomptabilité, son impitoyable force, à la bestialité des hommes n'ayant pas quitté cet "état de nature". A la fin de ce terrible voyage, ce sont des hommes, des illusions et rêves qui sont détruits. Glaçant.

Shin Godzilla
7.1

Shin Godzilla (2016)

Shin Gojira

2 h. Sortie : 11 janvier 2024 (France). Action, Science-fiction

Film de Hideaki Anno et Shinji Higuchi

Annotation :

14/01 - Vu

L'objectif d'Anno est simple : démontrer l'absurdité de la bureaucratie et du gouvernement face à la menace nucléaire en l'opposant systématiquement à la réalité. Son approche du sujet est intéressante, il ne la trahit jamais, et il se montre réaliste jusqu'à son final. Notons aussi l'originalité avec laquelle Anno monte et met en scène son film, on est proche de l'anime par moment, et c'est pour le moins désarçonnant.

La Taverne de la Jamaïque
6.1

La Taverne de la Jamaïque (1939)

Jamaica Inn

1 h 48 min. Sortie : 20 juillet 1939 (France). Drame, Aventure

Film de Alfred Hitchcock

Alifib a mis 5/10.

Annotation :

15/01 - Vu

Le désintérêt de son auteur pour ce film de commande se fait malheureusement ressentir, en plus d'un scénario (ou plutôt d'une construction scénaristique) allant à l'encontre du style de son auteur, Hitchcock fait preuve de très peu d'inspiration au niveau de la mise en scène, on ne retrouve rien des quelques éclats et motifs vus dans les films précédents. Il y a bien un vague plaisir qui s'en dégage grâce à son ambiance mais l'indifférence finit par l'emporter.

Rio Bravo
7.9

Rio Bravo (1959)

2 h 21 min. Sortie : 21 octobre 1959 (France). Western

Film de Howard Hawks

Alifib a mis 10/10.

Annotation :

17/01 - Revu au cinéma (Le Cinématographe)

C’est un cocon, un cocon dans lequel on aime se retrouver et revenir inlassablement pour retrouver des personnes qu'on aime tant. C’est une source de plaisir infini, mais surtout un film de l’évidence ; jamais « le groupe » chez Hawks n’aura été aussi beau, ou du moins aussi évident, clair, dans les émotions, les personnages et leur diversité, il y a de la colère, des regrets, de la violence mais aussi du potache, de l’humour, des relations fortes et vibrantes d’amour et ce peu importe leur type. C’est bien sûr aidé par la simplicité et la limpidité même du scénario, et ça se ressent jusque dans la mise en scène, nullement démonstrative, les cadres sont épurés et jamais les personnages ne sont diminués, Hawks les filme à hauteur d’homme comme le disait si bien Truffaut. C’est grand, très grand. « My Rifle, my pony and me » .

La Maison du docteur Edwardes
7.3

La Maison du docteur Edwardes (1945)

Spellbound

1 h 51 min. Sortie : 19 mars 1948 (France). Policier, Romance, Thriller

Film de Alfred Hitchcock

Alifib a mis 6/10.

Annotation :

18/01 - Revu au cinéma (Le Cinématographe)

Il me semble que c’est un film de commande, et qu’Hitchcock n’a jamais réellement adhéré au scénario, il tente tant bien que mal d’imposer son style mais il est malheureusement écrasé voire « contredit » par lui, il faut dire que l’aspect psychanalytique est bien trop énorme, risible dans sa vulgarité et sa stéréotypisation, et pesant dans son didactisme. L’autre problème c’est que le manque d’intérêt d’Hitchcock pour son sujet se ressent, il le met en scène comme n’importe quel thriller et bien qu’il arrive tout de même à créer des images fortes, purement « Hitchcockienne », ses mécaniques habituelles ne fonctionnent pas ou sont contredites par le grotesque charabia psychanalytique. J’ai toujours un certain amour pour ce film grâce à ces élans romantiques et quelques scènes, mais force est d’admettre qu’il a abordé la psychanalyse d’une manière bien plus subtil et intéressante dans ses films où ce n’est pas le sujet principal.

Harmonium
6.4

Harmonium (2016)

Fuchi ni tatsu

1 h 55 min. Sortie : 11 janvier 2017 (France). Drame

Film de Kōji Fukada

Alifib a mis 4/10.

Annotation :

19/01 - Vu au cinéma (Katorza)

Il y a quelque chose d'intéressant dans cette première, dans le mystère qui en émane, dans les secrets qu'elles cachent et l'incertitude qu'elle met en place. Malheureusement, tout s'éffondre dans la seconde partie, après ce chamboulement. Le film se perd dans un grotesque, ne trouve jamais sa direction et accumule les scènes souvent malaisantes mais jamais justes et pertinentes.

Les Chaussons rouges
8.1

Les Chaussons rouges (1948)

The Red Shoes

2 h 15 min. Sortie : 10 juin 1949 (France). Drame, Musique, Romance

Film de Michael Powell et Emeric Pressburger

Alifib a mis 7/10.

Annotation :

20/01 - Revu au cinéma (Le Cinématographe)

De la dévotion totale à l'art, de son emprise sur l'être, aux sacrifices qu'elle entraîne, Powell (Et Pressburger ? Je ne connais pas son véritable rôle dans leur collaboration), met en scène un ballet lyrique où tournoient et s'entrechoquent vie artistique et vie privée, éthique et malhonnêteté. Ponctué de multiples flamboyances culminant lors de la fameuse représentation, fascinante, onirique, et parvenant à synthétiser tous les tourments de l'héroïne.

Neruda
6.3

Neruda (2016)

1 h 47 min. Sortie : 4 janvier 2017 (France). Biopic

Film de Pablo Larraín

Alifib a mis 4/10.

Annotation :

21/01 - Vu au cinéma (Katorza)

Après plus d'une heure un peu ronflante, où Larrain trop préoccupé à esquiver les pièges du biopic (ce qu'il réussit) et à afficher ostensiblement une mise en scène ampoulé ne parvient pas à passionné, une libération se créée. La narration éclate, fait des vas et vient, se montre elliptique, plus poétique en somme, et de ce fait il arrive enfin à trouver à point d'accord entre le fond et la forme. Dommage que cela arrive trop tard car cette dernière partie propose de très belles choses malgré sa tendance à la pose.

Mulholland Drive
7.7

Mulholland Drive (2001)

Mulholland Dr.

2 h 26 min. Sortie : 21 novembre 2001 (France). Drame, Thriller, Romance

Film de David Lynch

Alifib a mis 10/10.

Annotation :

22/01 - Revu au cinéma (Le Concorde)

Le sentier des rêves brisés. Propulsé par un élan romantique, Lynch filme un rêve dépeignant avec le plus grand lyrisme et la plus grande sincérité, les fantasmes, les aspirations et les sentiments d'une des plus sublimes et touchantes femme du cinéma. Dans une déflagration mélancolique, les illusions se heurterons à la réalité, et ainsi, les fissures des êtres et d'une industrie se dévoileront; mais des ces fêlures resplendira le plus beau des amours et le plus tragique des destins brisés. C'est immensément riche, sensoriel et c'est probablement la plus belle oeuvre de ce siècle.

(J'ai envie de dire mille et une choses mais je n'en suis pas capable...)

Gerry
6.7

Gerry (2002)

1 h 43 min. Sortie : 3 mars 2004 (France). Aventure, Drame

Film de Gus Van Sant

Alifib a mis 9/10.

Annotation :

24/01 - Revu au cinéma (Le Cinématographe)

C'est un poème prenant des allures philosophique. Elegiaque, Gerry prend place en dehors de notre monde, multiplie les pistes de réflexions, s'affranchit du chaos de son époque et se permet de formaliser le temps, la solitude, et la perte de repère, qu'elle soit physique ou mentale. C'est une expérience en dehors de notre "moi physique", véritablement sensoriel et hypnotique, un film donnant de l'espoir pour le cinéma contemporain. Magnifique.

Conte d'hiver
6.8

Conte d'hiver (1992)

1 h 54 min. Sortie : 29 janvier 1992 (France). Drame

Film de Éric Rohmer

Alifib a mis 8/10.

Annotation :

25/01 - Vu au cinéma (Le Cinématographe)

Nouvelle variation sur le pari de Pascal, d'une naïveté touchante, Conte D'Hiver enchante les petits riens du quotidien, les déambulations amoureuses, et donne à croire et à na jamais lâcher ses désirs et illusions pour atteindre un bonheur plus grand. Ce qui est beau c'est qu'ici tout est intuitif pour Félicie, jamais elle n'est dans un rapport intellectuel à ses choix de vie car comme elle le dit si bien : il faut que la question du choix ne se pose pas.

Une femme sous influence
8

Une femme sous influence (1974)

A Woman Under the Influence

2 h 35 min. Sortie : 14 avril 1976 (France). Drame

Film de John Cassavetes

Alifib a mis 9/10.

Annotation :

27/01 - Revu au cinéma (Le Cinématographe)

C'est certainement l'aboutissement de la méthode Cassavetes, la maturation de toutes ses expérimentations passées. En redécouvrant le film au cinéma je me rends compte à quel point ce cinéma est physique, comme l'a si bien dit un ami : "On ne comprend pas Mabel, on la ressent". Et ça peut s'appliquer à tout le film, Cassavetes travaille ses scènes jusqu'à l'épuisement, ne ménage jamais le spectateur quitte à lui faire ressentir de la colère ou de la crispation, la seule chose qui l'intéresse c'est l'authenticité, la vérité qui émane de ses personnages (Gena Rowlands est incroyable...), tout est orienté vers ses acteurs, la caméra les bouscule, les brusque et nous révèle tout leur être en un geste, un regard. C'est absolument bouleversant.

La La Land
7.5

La La Land (2016)

2 h 08 min. Sortie : 25 janvier 2017 (France). Comédie musicale, Comédie dramatique, Romance

Film de Damien Chazelle

Alifib a mis 4/10.

Annotation :

28/01 - Vu au cinéma (Katorza)

Ça commence plutôt mal, durant les 30 premières minutes Chazelle se fait aussi immature que dans Whiplash en affichant une mise en scène ostentatoire, "m'as-vu-vu", et fait l'étalage de ses compétences techniques au spectateur, c'est extrêmement virtuose et complexe certes, mais la technique pour la technique au cinéma ne m'intéresse pas (ou plus.). Heureusement, par la suite il semble se calmer, et revisite l'age d'or d'Hollywood et Demy avec un amour et une nostalgie communicative, parfois un peu complaisante, oui, mais c'est complètement assumé. Il a aussi la nostalgie des vieux récits, sa romance et des plus classiques et naïves, et ça n'aurait pas été dérangeant en soit si il arrivait à la magnifier, le problème c'est que la structure du film montre vite ses limites, les plages musicales sonnent comme des apartés et ne font jamais progresser le récit, ne dynamitent jamais le film et ne crée rien entre les deux personnages, il y a un cruel manque d'authenticité, et de magie entre eux deux pour que le film puisse réellement fonctionner. Chazelle trop obsédé par la dynamisme de son film a oublié de prendre son temps pour rendre cette relation belle et vivante. Il y a un capital sympathie certain, une certaine fraîcheur qui en ressort mais l'ensemble est malheureusement assez frustrant.

Quand la ville dort
7.7

Quand la ville dort (1950)

The Asphalt Jungle

1 h 52 min. Sortie : 6 décembre 1950 (France). Gangster, Film noir, Drame

Film de John Huston

Alifib a mis 7/10.

Annotation :

29/01 - Vu

Huston apporte une dimension tragique au film noir, plutôt que de filmer des "professionnels" organisant et exécutant un braquage, il filme des hommes, petit ou grand truand, tous dotés d'une grande humanité malgré les vices qui les perdront. Tour à tour, ils seront écrasés par le fatalisme, et nous laisserons impuissant spectateur du théâtre de la corruption moderne. Le dernier plan est sublime.

Van Gogh
7.3

Van Gogh (1991)

2 h 38 min. Sortie : 30 octobre 1991. Biopic, Drame

Film de Maurice Pialat

Alifib a mis 9/10.

Annotation :

30/01 - Vu au cinéma (Le Cinématographe)

En opposition à tout romantisme, Pialat aborde Van Gogh de façon naturaliste. Aucun exaltation dans la représentation de l'acte créateur ou de l'artiste lui même, aucune opposition romantique entre l'art et la vie, simplement des tranches du quotidien, de querelle, d'amour, le seul jaillissement est celui de la vie, pure et authentique. Un plan est très représentatif de la démarche de Pialat ; celui où Van Gogh s'apprête à peindre le portrait de Clémentine, un léger travelling efface le sujet (Clémentine) du cadre et on nous laisse seul face à Van Gogh, l'homme, aucun contre-champ ne montrera l'acte en lui même. Le film n'est pas austère pour autant, malgré tous ces portraits peu aimables, on ressent toute la fragilité des êtres, et en particulier celle de Van Gogh bien sûr, toute sa mélancolie, son mal-être bout derrière son arrogance et irascibilité apparente.

On repense inévitablement à la phrase que Pialat attribue à Van Gogh dans A Nos Amours : « La tristesse durera toujours », et on se dit comme lui, que oui, Van Gogh l'a très probablement prononcé.

Le Secret magnifique
7.1

Le Secret magnifique (1954)

Magnificent Obsession

1 h 48 min. Sortie : 18 mai 1955 (France). Drame, Romance

Film de Douglas Sirk

Alifib a mis 7/10.

Annotation :

31/01 - Vu au cinéma (Le Cinématographe)

On sent les prémices de ce que sera Sirk, notamment dans la gestion des couleurs et de la lumière en tant qu'élément dramatique (il n'y a qu'à voir la scène suivant la mauvaise nouvelle des médecins). C'est un peu lourdeau et invraisemblable dans la succession d'éléments dramatiques (c'est du mélo certes) mais il y a quelque chose d'assez beau dans le chemin de croix de Merick, qui trouvera le bonheur et sa vraie valeur dans la dévotion totale à l'autre. Décidément Sirk est un sacré cinéaste pour réussir à me faire aimer une histoire aussi sirupeuse.

Brumes
6.6

Brumes (1936)

Ceiling Zero

1 h 35 min. Sortie : 5 juin 1936 (France). Aventure, Drame, Romance

Film de Howard Hawks

Alifib a mis 5/10.

Annotation :

02/02 - Vu

Comme un brouillon de ce que sera le Hawks à venir, surtout qu'on ne peut s'empêcher de penser à son chef d'oeuvre : Seuls les Anges ont des Ailes. Un film de groupe (son premier ?), manquant d'étincelle, de personnages forts et de relations attachantes malgré les quelques percés (la fin notamment). Je n'ai pas ressenti cette humanité vibrante qui parcours la plupart des films de Hawks et surtout tout est bien trop statique. C'est pas inintéressant pour autant quand on a en tête les films qui suivront.

Jackie
6

Jackie (2016)

1 h 40 min. Sortie : 1 février 2017 (France). Biopic, Drame, Historique

Film de Pablo Larraín

Alifib a mis 6/10.

Annotation :

04/02 - Vu au cinéma (Katorza)

Il y a quelque chose de très stimulant dans le montage, dans sa façon de revisiter le réel par des vas et vient permanent et dans sa volonté de confronter l'archive et la réalité de Jackie ; tout au long du film Larrain tient a montrer le contre-champ de l'histoire, il tient à pénétrer l'intimité cachée derrière le flou de l'image d'archive (à ce propos le travail de reconstitution est superbe). C'est stimulant certes, mais malheureusement j'ai eu du mal à percevoir de l'émotion et de la densité dans le personnage de Jackie, pourtant Portman se donne beaucoup de mal. Frustrant.

(C'est la deuxième fois cette année que Larrain déjoue tous les codes du biopic avec une véritable identité, et même si je ne suis pas sensible à son cinéma, je tiens à saluer le geste)

Moonlight
7.1

Moonlight (2016)

1 h 50 min. Sortie : 1 février 2017 (France). Drame

Film de Barry Jenkins

Alifib a mis 5/10.

Annotation :

04/02 - Vu au cinéma (Katorza)

Je trouve les idées et intentions de Jenkins très intéressantes, le découpage en 3 parties dans premier temps, mais surtout cette volonté constante de ne jamais tomber dans le moralisme, et le misérabilisme. En un sens, il prend le contre-pied du drame hollywoodien. Le problème c'est qu'à mon sens, jamais le film ne parvient à rendre ses sujets intéressants, et il est tellement obsédé par Chiron qu'il en délaisse tous les autres, les laissant comme des simple fonctions ou rouages. De ce fait, jamais le film parvient à être touchant, voire juste, surtout que la pose arty de la mise en scène est assez agaçante. C'est dommage, mais je salue l'effort.

Elle et lui
7.5

Elle et lui (1957)

An Affair to Remember

1 h 55 min. Sortie : 2 octobre 1957 (France). Drame, Romance

Film de Leo McCarey

Alifib a mis 9/10.

Annotation :

05/02 - Vu

C'est à l'évidence une matrice pour la majorité des comédies/drames romantiques qui suivront, sa dramaturgie, ses motifs (le rendez-vous en haut du Empire State Building surtout), ses pivots dramatiques, et son couple évidemment, tout a été repris depuis avec plus ou moins de réussite. C'est une matrice, mais surtout un modèle dans la gestion des différents registres, dans la justesse et la délicatesse de ses sentiments. Elle et lui aura beau avoir accouché de plein d'énfants, très peu auront réussi à mettre en scène un idylle aussi rêveur, mais il faut dire qu'eux n'avaient pas Cary Grant.

Gimme Danger
6.6

Gimme Danger (2016)

1 h 48 min. Sortie : 1 février 2017 (France). Musique

Documentaire de Jim Jarmusch

Alifib a mis 4/10.

Annotation :

08/02 - Vu au cinéma (Katorza)

Mon attrait pour les Stooges (et pour Iggy Pop) fait que le film me donne une certaine satisfaction, au delà de ça il est vraiment frustrant de voir que Jarmusch apporte quasiment rien au documentaire musical. Même structure linéaire, même façon de procéder (alternance d'interviews et de live), un wikipédia filmé en somme qui ne parvient pas à apporter l'énergie et la fougue que véhicule le groupe. Il y a bien quelques "tentatives" dans le montage, mais elles se montrent très peu pertinentes et surtout assez risible par moment. Pas dénué d'intérêt pour qui aime le groupe mais plutôt frustrant.

Alifib

Liste de

Liste vue 3K fois

16
6