Itinéraire 2022, autoroute de la luxure sonore (DU BON SON SA MERE)

Le plus beau compliment que je puisse faire à cet album de rock progressif, c'est que j'ai cru à son écoute qu'il datait des Seventies. L'année commence trèèès bien !

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Drive Home" (planitude dans les latitudes)

Découverte via sa perle "Army Dreamers", très rattachée dans mon esprit à mon namoureuse ; univers vraiment original, entre bois enchanteurs et parfums de drogueries, végétaux étranges et créatures sans formes. Une grande artiste découverte !

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "All We Ever Look For" (une vraie symbiose des éléments folkloriques de l'album, avec prime sifflement)

Forcément, quand on connait la démesure voyageuse du reste de la discographie de Manset, ça parait très tranquillou là-dessus cet album... Mais ses ballades ont, pour la plupart, un écrasant charme ("amis" déchirant, "qu'il est loin le temps devant nous"). "Il voyage en solitaire", bien que surestimé pour moi, fait toujours de l'effet. Et si "Rouge-Gorge" est plus soûlante, je recommande à tous "2870" et de faire l'amour dessus.

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Attends que le temps te vide" (9 minutes de désolation contemplative, superbe)

De la dark folk très ambiente finalement, atmosphérique comme il faut, parfait pour accompagner le travail ou être au calme chez soi. Mais je doute que dans d'autres contextes, comme de la marche, la musique passe aussi bien...

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Trials of Menhirs" (un brin de mysticité en prime)

Comme le dit Ponchiot : "Festif et efficace, que demande le peuple ? (a part des chopines)" ! Mettez ça en soirée et ça sera l'éclate !

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Mina Nain Vedessa Neidon" (avec une intro particulièrement classe)

Dernier CD écouté dans une médiathèque bretonne (Dinan)

Tangerine Dream développe, comme sur pratiquement tous leurs albums, un univers sonore qui nous enveloppe totalement, entre expérimentations et fluidité au niveau des claviers (notre repère la plupart du temps). Je trouve la première partie excellente, et la deuxième se traine vraiment en longueur sur sa seconde moitié ; dommage, parce que la basse est particulièrement personnifiée, l'atmosphère entre obscurité et luminescence, et la captation du son vraiment digne d'un album studio

Dernier Lou Reed "historique" que je n'avais pas encore écouté. Certes la recette est bonne, il revient enfin à ses sources venimeuses, sa voix a de l'assurance... Cependant, je trouve vraiment que ça tourne en rond, les sonorités très répétitives.

Morceau qui m'a le plus accroché : "Strawman" (là le Lou se donne à fond, et les guitares sont de véritables loups)

Monument du rock progressif, une porte ouverte sur l'incroyable et à redécouvrir indéfiniment ! Un grand classique.

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Watcher of the skies" (intro au mellotron, c'est toujours efficace ; suivi de près par "Horizons", un vrai prélude de luxe)

Boards of Canada : luxure sonore dans l'électro. Même si je l'aime moins que "Geoggadi" ou "Tomorrow Harvest", à cause d'un ventre mou sur la fin (mis à part le dernier morceau, ultra ambient et surtout ultra mélancolique), des perles absolues s'y nichent. Un véritable univers glacial, aux paysages semblant s'expanser toujours plus...

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Peacock tail" (magnifique, foncez ; j'ai également particulièrement aimer le morceau juste avant, "Satellite anthem icarus")

Je trouve que c'est un album de vacances idéal, à écouter en terrasse ou dans une voiture, dans tous les cas au soleil ! Entre inspiration à la variété française ("Baby" on dirait du Balavoine en mode plage), shoegaze à la française (à la Alcest en mode très très doux) et électro à l'ancienne, c'est une très belle bulle de champagne.

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Splash" (le morceau qui m'a lancé sur l'album... je la trouve vraiment magnifique, mais pas représentative du reste de l'album en matière d'humeur)

Grand classique rock (je crois qu'en fait c'est le seul album des Gun's qui met tout le monde d'accord au final...), dotée d'une fureur authentique, un Slash à la fois propre et sauvage. Même si je regrette qu'il n'y ai pas plus de variations d'ambiance comme avec "My Michelle", "Appetite for Destruction" a juste à dégainer "Paradise City" ou "Mr Brwostone" pour mettre les oreilles à genoux.

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Welcome to the jungle" (forcément)

Ballade pianistique en Bretagne (les titres correspondent aux nombres du patois Vannetais - qui fait parti des dialectes bretons avec le gallo, le trégorrois et le léonard). A écouter avec des photos du pays, se laisser emporter par les images, même lorsqu'elles se répètent ou s'alourdissent, et penser à la mer, aux presqu'iles, aux lunes masquées...

Malheureusement passé à côté d'un album avec de belles intentions ; malgré le côté oppressant, l'atmosphère n'est ni spécialement terrifiante, ni spécialement évocatrice, ni spécialement renouvelée sur pourtant qu'une demi-heure. Dommage !

Malheureusement, à la différence de "Songs of Devotion", j'ai trouvé le disque beaucoup plus oubliable et passe-partout. Malgré que certaines compositions comme "Policy of thruth" sont formellement plutôt cool, elles ne m'ont pas du tout atteint, trop policées. Mais la voix est charismatique, et on ne peut non plus leur reprocher la cohérence de l'ensemble

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Enjoy the silence" (le seul à m'avoir vraiment plu ; un tube mondial totalement mérité)

Kate Bush est bien partie pour être une de mes plus belles découvertes de l'année ! Influencée de milles cultures, sachant sortir un son précis et singulier d'instruments mystérieux, façonnant un univers... Rêveur. Ou comment être une si grande artiste mais toujours dégager un artisanat unique, et passionnant.

Morceau qui m'a le plus accroché : "The Dreaming" (tellement étrange, et tellement bon)

Toujours aussi régulier, soigneux, évadant. Mais celui-ci se distingue par le fait que c'est quand même 7 ambiances, 7 traitements musicaux d'une même thématique de fond, le Spleen, et ça le transfigure. "Deux voiles blanches" est particulièrement bien écrit, "Et l'or de leurs corps" est émouvant, et "Est-ce ainsi que les hommes meurent" est à la fois le meilleur morceau de l'album et un de ses meilleurs tout court. "Mauvais Karma" est un peu longuet par contre

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Chambres d'Asie" (flute, mélodie imparable, vocabulaire précis, évocations mystérieuses dans leur vicissitudes)

C'est pas le meilleur Manset ; succédant à "La Mort d'Orion", il semble d'un coup plus "normal", ce qui est bizarre chez lui. "L'oiseau de paradis" par exemple fait très chanson française idéale pour la radio ! La version originale de "Celui qui marche devant" est d'ailleurs plutôt mauvaise par rapport à sa reprise sur "Un oiseau s'est posé" ! Mais. "Long long chemin" ou "Donne-moi" valent le coup. Et surtout, "Jeanne", qui est un Monument pour la chanson française, un chef d'oeuvre total. Rien que pour ce titre, je peux pas mettre moins de 7

Un témoignage sans fioritures et direct sur la violence conjugale et les dommages mentaux collatéraux (Caligula est certainement un surnom de son tortionnaire, Alexis Marshall - ironie triste, tous deux apparaissent dans la vidéo de Feldup sur les 40 chansons les plus terrifiantes, via laquelle j'ai découvert cet album). Ignota ne triche jamais, se donne complètement dans son art, et la musique à la fois religieuse et violente soulève sa douleur comme un pinacle solennel, qui apporte la beauté dans l'horreur des ressentiments. Si le disque a de la peine à se renouveler dans son ventre, des morceaux comme "Do you doubt me traitor" (catharsis déchirant, oreilles sensibles à prévenir) ou "Fucking deathdealer" marquent durablement.

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Butcher of the world" (revisite du thème principal d'"Orange Mécanique" en glauquerie absolue, et pourtant d'une paradoxale magnificence)

La légende Tupac s'accompagne d'instrus particulièrement énergiques, d'un flow constant, d'une forte technique d'interprétation. Bon 2 h 20 pour du rap toujours dans la même dynamique, pour moi c'est trois fois trop long, mais la recette en elle-même est juste imparable !

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Watz Ya Phone" ('rentre bien dans la tête celle-là)

Alors que pour les autres albums de Boards of Canada, mon adhésion fut immédiate, celui-ci s'est laissé désirer. Paradoxalement, je trouve que c'est leur moins accessible, car justement à califourchon entre un son passe-partout (qui leur sied mal) et une ambiance lunatique (pas assez poussée mais très présente, et réussissant plusieurs fois avec maestria). Mais leur patte est là, la rigueur du son, de l'ambiance, et le mystère déjà présent, restent des régals malgré les hésitations.

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Happy Cycling" (une ode à la ritournelle infernale qu'est la Vie)

Franchement, une très bonne surprise pour ma part ! Les intrus sont très créatifs, divers et surtout porteuses d'une même dimension à la fois lunaire et urbaine (balaise quand même), un flow bien fluide, et une cohérence globale vraiment plaisante. Même quand ça s'attelle sur un tube préexistant comme "Make Her Say", ça conserve son identité conceptuelle ! Un brin longuet cependant.

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Solo Dolo" (illustrant un cauchemar, mais d'une façon tellement lunaire... Très réussie)

Pour ma part, cet album fut comme un rêve, de délicieuses évocations Celtiques qui m'ont fait voyager, des petites étincelles de magie artisanales qui sentent la forêt et le mystère, et qui ont parfaitement accompagnées mes lectures paisibles.

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Sun, Moon and stars" (mélodie irrésistible, atmosphère charmante)

J'ai découvert la branche Metal Vicking que très récemment, et j'étais curieux de voir ce que ça rendait ! J'aurai sans doute du commencer avec une référence pure... Parce que là, je me fais un peu chier quand même. Les illustrations dans le livret sont dantesques par contre !

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "One Thousand Burning Arrows" (un riff bien sympa !)

Un album de vieux de la vieille, idéal pour les marches en solitaire dans la nature. Il transpire le mysticisme, l'Homme, le voyage aussi bien sûr, et surtout les horizons qui s'agrandissent sous la pale quiétude du monde. J'adore !

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "I'd Swear There Was Somebody Here" (complémentaire avec "Orléans", c'est l'aboutissement total du parfum mystérieux du reste de l'album, qui transpire l'hurlement solitaire au loin, et quelle harmonieuse voix...)

Le virage électro de Tame Impala ne m'avait pas déplu sur "Currents", au contraire malgré ma grande appréciation des deux premiers albums n'a pas empêché cet album d'être mon préféré de Kevin Parker. Mais sur "The Slow Rush", c'est comme si Parker avait retenu tous les reproches globaux des critiques pour les amplifier. Rien n'est marquant, tout glisse, c'est typiquement la bande-sonore d'une soirée vintage, mais sans rien de réellement consistant malheureusement. Sympa le temps du bouger du pied, immédiatement oubliable dès la fin du disque. En espérant qu'ils reviennent plus sur des bases aussi folles que sur "Apocalypse Dreams" !

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Is it true" (riff très accrocheur)

Sans être du même gabarit que les albums rock, de grands moments se nichent dans cet album comme son final "sinking" (de toutes façons, The Cure soigne toujours leurs conclusions) ou "The Blood". D'autres sont plus moyens, comme "Kyoto Song" et son imitation ratée de sonorité nippone, mais la poésie noire de Smith se marie bien aux ambiances plus pop, tout en étant maitrisées, de cet opus qui leur amènera la Phénoménalité.

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Baby Screams" (j'adore cette partition à la basse !)

Je l'ai préféré à The Color of Spring, pour son ton plus mélodramatique, ses guitares plus fracassantes, ses claviers plus lyriques. Leur tube "Such a Shame" est efficace, "Tomorrow's Started" est étreignant et son final est aussi efficace que celui de son successeur. Des titres plus moyens le précède toute fois

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Renée" (ses "Babe" ont quelque chose de très émouvant)

J'admets ne pas comprendre que ce disque soit moins populaire que "Before and After Science" ou "Here Come The Warm Jets", tous deux géniaux : j'ai trouvé cet album parfois très fort, comme sur "Another Green World" ou "The Big Ship", tous deux instrumentaux, mais j'ai trouvé que les morceaux globalement passaient trop vite au-dessus de la peau, on a pas le temps de les savourer ou de les entendre s'expanser. C'est dommage je trouve, mais je passe à côté, et j'ai pourtant bien essayé et aime le travail de Brian Eno...

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Becalmed" (incontestablement celui qu'il faut écouter, et un vrai prélude au choc total qu'est pour moi son dernier album doré des années 70)

On est pas à l'abri que je monte la note à 10, tant il y a tout ce que j'aime dans les genres musicaux abordés ici, et à leur paroxysme : la solitude, l'amour, la nature, la guitare sèche face au monde, le mysticisme qui s'invite dans les notes intimes, le soleil noir, l'Amérique perdue, les chœurs surgis d'au loin, l'harmonica comme un personnage errant... Un délice pour moi ce disque, et carrément mon Young préféré pour le moment.

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "War of Man" (je recommande particulièrement aussi le fameux titre éponyme, Such a Woman" et le somptueux "Natural Beauty")

Quel voyage écrasant, autant hypnotique que psychédélique à souhait... Le train est fou, s'enroule dans es tourbillons, et si l'on ne voit pas forcément toujours le bout ou la destination, cette manipulation musicale propose avant-tout des plages au son immédiatement captivant.

Morceau qui m'a accroché dès la première écoute : "Kuos" (avec un rythme vocal du tonnerre !)