Carnet de découvertes vidéoludiques - 2020

Petit recensement des jeux vidéos découverts et terminés, tout support confondu, sur l'année 2020. Avec un commentaire/avis à chaque fois.

Liste de

22 jeux vidéo

créee il y a environ 4 ans · modifiée il y a plus de 2 ans

BioShock Infinite
7.5

BioShock Infinite (2013)

Sortie : 26 mars 2013. FPS, Action-Aventure

Jeu sur PC, PlayStation 3, PlayStation 4, Xbox One, Xbox 360, Mac, Linux, Nintendo Switch

Yayap a mis 8/10.

Annotation :

J’ai du mal à noter cet épisode. En tous points, Infinite est une oeuvre fascinante et ambitieuse, mais dont les défauts me paraissent indéniables.

Le choix de changer de cadre fait énormément de bien à la licence. On avait fait le tour de Rapture et Bioshock 2 apparaissait déjà comme une grosse redite. Ici, la ville de Columbia et ses environnements aériens permet de renouveler le plaisir de découverte du premier opus tout en en changeant drastiquement l’atmosphère, moins claustrophobe et plus resplendissante. En accord avec ce choix de cadre, le jeu perd son côté survival/horror pour s’orienter vers du FPS pur, nettement plus nerveux. Le gameplay fait pour le coup un gros coup en avant et rend son côté shooter plus nerveux, instinctif et précis. La combinaison des pouvoirs, des combats aériens et des interventions d’Elizabeth apporte une vraie richesse aux phases de shoot. Cela se fait au prix de l’exploration, plus réduite et moins nécessaire puisque la partie RPG a été mise en retrait et qu’on ne peut plus stocker les items de survie. Dans Infinite, on ne lutte plus pour sa survie mais on avance tel un héros de guerre, et ça fait sans doute partie du propos.

En ce qui concerne la narration, le jeu développe de formidables idées. Le fait d’axer le coeur du jeu autour de la relation avec Elizabeth et de la nécessité de sauver cette dernière. On s’attache à la jeune fille et à sa personnalité enthousiaste, son côté très naïf en mode princesse Disney et en même temps l’évolution du personnage a quelque chose de vraiment poignant. Le lien est d’autant plus renforcé qu’elle joue un rôle dans le gameplay sans jamais être un poids.

Je regrette par contre la sous-exploitation de Columbia en tant que lieu. Rapture devenait un vrai personnage, dont on découvrait progressivement la chute tout en s’imprégnant de son ambiance. Ici, entre un bakcground plus maigre et un rythme plus effréné, on n’a jamais le temps de pleinement s’y immerger. Je regrette également que le côté mindfuck prenne le pas dans la seconde moitié du jeu, avec ces délires d’univers parallèles qui compliquent un peu artificiellement l’écriture. Il m’a fallu arrêter d’essayer de comprendre le pourquoi du comment pour arriver à être touché par la fin, très belle et assez tragique derrière son emballage alambiqué.

Le jeu n’a donc pas la pureté du premier opus. Bioshock Infinite est un “chef-d’oeuvre raté”, un peu trop étouffé par ses ambitions et effets de style mais malgré tout fascinant.

BioShock Infinite : Tombeau sous-marin, Épisode 1
7

BioShock Infinite : Tombeau sous-marin, Épisode 1 (2013)

BioShock Infinite: Burial at Sea, Episode One

Sortie : 12 novembre 2013. Action, FPS

Extension sur PlayStation 4, PC, Mac, Xbox 360, PlayStation 3, Nintendo Switch

Yayap a mis 7/10.

Annotation :

Une première partie de DLC sympathique mais assez anecdotique. Son principal intérêt est d'enfin voir la Rapture étincelante d'avant la chute et également de retrouver l'ambiance de Bioshock 1 avec le gameplay du 3. Mais pour le coup c'est davantage un petit bonus qui sert surtout à préparer le terrain pour la suite.

BioShock Infinite : Tombeau sous-marin, Épisode 2
7.8

BioShock Infinite : Tombeau sous-marin, Épisode 2 (2014)

BioShock Infinite: Burial at Sea, Episode Two

Sortie : 25 mars 2014. Action, FPS

Extension sur PlayStation 4, PC, Mac, Xbox 360, PlayStation 3, Nintendo Switch

Yayap a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Après une première partie en forme d'avant-goût, voici cette deuxième qui attaque enfin les choses sérieuses. Si on avait pu croire l'histoire d'Infinite clôturée avec celle de Booker DeWitt, il restait à élucider le sort d'Elizabeth. Ce DLC se recentre donc sur ce personnage fascinant, et lui offre une fin de parcours riche en émotion en plus d'être entièrement satisfaisante et cohérente sur le plan thématique. Il est bien entendu encore une fois question de moralité et d'héritage.

Mais le jeu ne s'arrête pas là et s'offre le luxe de faire le pont entre Infinite et Bioshock premier du nom. C'est vraiment malin dans l'exécution et, comme pour RDRII par exemple, la dimension de préquelle ne dessert absolument pas l'histoire de l'originale, mais la renforce au contraire en la parant d'une nouvelle résonance émotionnelle.

Niveau gameplay on reste sur des bases connues, mais le jeu profite de la fragilité d'Elizabeth pour mettre en avant l'infiltration, ce qui permet de rafraîchir les mécaniques de jeu tout en offrant de nouveaux challenges.

Ajoutons à cela une direction artistique qui condense le meilleur de la saga et on obtient, à mon sens, la meilleure portion de Bioshock depuis le premier volet.

God of War
7.6

God of War (2005)

Sortie : 22 juin 2005 (France). Action-Aventure, Beat'em up

Jeu sur PlayStation 2, PlayStation 3, PS Vita

Yayap a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Rattrapage de la trilogie en commençant bien évidemment par l'original. Je comprends pourquoi le jeu a fait à ce point sensation à l'époque : la mise en scène spectaculaire impressionne pour un jeu de 2005 et correspond parfaitement à la démesure du sujet. Quelque part, GoW est un peu un précurseur de la vague de jeux blockbusters qui envahiront la génération suivante (Uncharted, Gears of War, etc.) avec ce même objectif de transcender la réalisation vidéoludique en s’appropriant les codes du cinéma à grand spectacle.

En dehors de ça, le gameplay des combats reste bien jouissif, varié et simple à prendre en main, on a de quoi faire entre les combos et pouvoirs à maîtriser et le jeu ne m’a jamais lassé à ce niveau-là. Ça aide que le bestiaire soit particulièrement diversifié et que chaque ennemi ait ses propres particularités et faiblesses à exploiter. Je suis en revanche moins fan des phases de puzzle/plateforme “à la Zelda” qui dominent la seconde moitié du jeu. Déjà, le gameplay à base d’angle de caméras fixe s’y prête assez mal. Ensuite, certains puzzles ou challenges de temps réglés au poil de cul ont failli me faire m’arracher les cheveux.

Côté scénario, inutile bien évidemment d’attendre quelque chose d’aussi élaboré et émouvant que le 4e jeu. Cependant, GoW premier du nom réussi à bien poser son héros, à la fois badass et assez inquiétant dans sa soif de vengeance. Son passé tragique, distillé à travers l’aventure, lui offre une épaisseur appréciable. On est clairement plus face à une tragédie qu’à une grande épopée héroïque, la scène d’introduction ne laisse d’ailleurs aucun doute sur le sujet.

Bref, malgré quelques imperfections, ce premier jeu m’a fait une solide impression. Hâte de découvrir la suite !

God of War II
7.8

God of War II (2007)

Sortie : 27 avril 2007 (France). Action-Aventure, Beat'em up

Jeu sur PlayStation 2, PlayStation 3, PS Vita

Yayap a mis 8/10.

Annotation :

Une suite en tous points supérieure à l'original. Elle corrige quelques soucis de gameplay et fluidifie pas mal de fonctions pour une expérience optimale. Bon il reste quelques petits soucis de précision (notamment liés à la caméra et aux phases de plateforme) mais l'ensemble se tient très bien pour un jeu PS2.

Surtout : le jeu passe clairement à la vitesse supérieure en tous points. La mise en scène prend un joli coup de boost et n'a rien à envier à des jeux sortis sur PS3 dans le même registre. Il y a un sens du gigantisme, de l'épique, une propension pour la violence graphique décomplexée, c'est très bourrin mais ça fait plaisir. Rien que l'intro est une belle tatane ! Sans compter qu'on a un gameplay plus varié, avec des phases de vol par exemple, pas mal de nouveaux pouvoirs et de possibilités intéressantes. Les combats restent le gros point fort, toujours jouissifs à souhait et diversifiés dans dans le bestiaire que dans la manière de le rouster.

Même l'histoire est mieux. La structure reste assez similaire à celle du premier, avec un objectif simple à remplir et une action circonscrite à très peu de lieux. Mais ça se permet d'approfondir pas mal de points de l'univers en enrichissant encore l'aspect mythologique, tout en poursuivant la quête (auto)destructrice de son personnage principal. La fin est un bon cliffhanger des familles, on peut dire que ça hype pour le 3 !

Ori and the Will of the Wisps
8.1

Ori and the Will of the Wisps (2020)

Sortie : 11 mars 2020. Plateforme, Aventure

Jeu sur PC, Xbox One, Nintendo Switch, Xbox Series X/S

Yayap a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

J’avais peur que cette suite n’arrive pas à égaler le premier Ori, petite claque à sa sortie, mais elle y arrive et fait même légèrement mieux à mon sens.

Pourtant le premier segment du jeu ne m’a pas forcément convaincu plus que ça. On traverse des environnements toujours magnifiques mais très similaires aux premiers, on met du temps à retrouver toutes les possibilités qui rendaient le déplacement si jouissif, et la narration est efficace mais pas non plus renversante. Puis, le jeu atteint sa vitesse de croisière, multiplie les nouveautés et offre, particulièrement dans sa seconde moitié, son lot de passages mémorables et de lieux à l’ambiance bien spécifique, qui contredisent l’impression de déjà vu.

Le monde d’Ori semble à la fois plus vaste que dans le premier et plus vivant, grâce notamment à l’arrivée de nombreux PNJ qui donnent un peu de consistance à l’univers et de poids à ses enjeux (plus facile de se dire qu’on va sauver la forêt quand on connaît ses habitants hein). J’ai apprécié quelques quêtes secondaires qui donnent de la consistance à l’univers tout en se permettant une vraie amertume mélancolique.

L’intrigue ne révolutionne rien mais s’offre suffisamment de résonance émotionnelle que pour impliquer le spectateur. Et j’adore la fin, qui contrairement à celle du premier ose prendre des risques pour offrir quelque chose de vraiment marquant, tout en étant symboliquement assez belle.

Niveau gameplay, on reprend les bases du premier mais en ajoutant pas mal de nouveautés (ça parle beaucoup de Hollow Knight que je n’ai pas fait donc je ne peux pas comparer), globalement c’est plus orienté sur les combats qui sont bien plus funs qu’auparavant, avec notamment quelques affrontement contre des boss bien corsés. J’ai apprécié les ajouts dans le moveset d’Ori, l’inconvénient étant que la palette de mouvement est parfois confusante tant chaque bouton de la manette semble désormais utilisé à des fins spécifiques. Rien d’insurmontable cependant, le jeu m’a d’ailleurs paru un peu plus facile que le premier, moins de passages à recommencer 50 fois.

Bref le jeu a su dépasser mes craintes et mes attentes pour offrir au premier Ori la suite qu’il méritait. Une vraie belle aventure !

God of War III Remastered
7.8

God of War III Remastered (2015)

Sortie : 15 juillet 2015 (France). Action-Aventure, Beat'em up

Jeu sur PlayStation 4

Yayap a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

La trilogie originale s’achève par son meilleur volet. GoW 3 reprend les bases établies par ses prestigieux prédécesseurs : le gameplay et le principe global changent assez peu, on appréciera toutefois quelques petites nouveautés bienvenues dans les combats, plus fluides, dynamiques et jouissifs que jamais ! Le coup de boost va d’abord aux graphismes, flamboyants (d’autant plus sur cette version Remastered) et à la mise en scène aux proportions encore plus démesurées qu’auparavant. Le jeu enchaîne les moments de bravoure comme l’intro ou le combat sur un certain titan, et offre les combats de boss les plus variés et impressionnants de la saga et quelques passages à la construction plus singulière. D’une manière générale, c’est le plus équilibré des trois jeux, pas trop long ni trop court, sans qu’aucun passage ne devienne trop envahissant ou rébarbatif.

Mais c’est véritablement sa narration qui l’élève au dessus des deux autres pour moi. Tout ce qui avait été mis en place par les premiers se concrétise enfin ici, à savoir la quête aveugle de Kratos pour une vengeance qui, on le sait, n’apportera que la destruction. Le jeu est donc pensé comme une grande descente aux enfers à mesure que son personnage principal s’enfonce dans une démence meurtrière. Le jeu est d’autant plus interpellant qu’il nous force à participer à la barbarie, rarement ai-je pris autant de plaisir à incarner un personnage tout en condamnant ses actions. Mais le jeu évite de sombrer dans la noirceur absolue et se permet une petite respiration d’espoir, notamment grâce au personnage de Pandora (quelque part une proto-Atreus) et à tout ce qu’elle amène à la conclusion.

Une fin idéale à tous points de vue, et sans doute l’un des meilleurs jeux de son registre.

Brothers: A Tale of Two Sons
7.4

Brothers: A Tale of Two Sons (2013)

Sortie : 7 août 2013. Aventure, Réflexion, Plateforme

Jeu sur Xbox 360, PC, PlayStation 3, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch, Android, iPhone, iPad

Yayap a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un jeu modeste mais très inventif dans son choix de mécaniques : je n’ai pas le souvenir d’avoir déjà joué à un jeu qui nous demande de jouer deux personnages simultanément. Forcément on met un peu de temps à s’y habituer mais le principe est bien utilisé tout au long de la (courte) durée du jeu, ça reste simple mais c’est suffisamment bien décliné que pour éviter tout sentiment de répétition.

Surtout, ce choix de gameplay est mis au service de la narration, une réalité que je n’ai pleinement appréhendée qu’au cours de l’épilogue, durant lequel le jeu détourne les mécaniques préalablement établies pour décupler sa portée symbolique et émotionnelle. En soi, l’histoire est très simple mais fonctionne car elle a la portée universelle d’un conte, le jeu reste dans son parti pris minimaliste et évite tout superflu, permettant à l’émotion et à la poésie de faire leur oeuvre quand c’est nécessaire.

J’adore également la direction artistique et l’univers du jeu. On est dans un cadre merveilleux, là aussi dont la simplicité et l’absence de spécificités dans le background renvoient au conte, mais l’univers prend peu à peu une teinte mélancolique et amère à mesure que notre voyage se poursuit et qu’on traverse des décors figés à la puissance évocative sans pareille. Le jeu utilise d’ailleurs habilement les échelles pour insister sur le fait que les deux frères sont perdus dans un monde dont les proportions les dépassent.

Une fort belle aventure, intelligemment conçue, prenante et émouvante.

Pokémon Épée
6.3

Pokémon Épée (2019)

Pokémon Sword

Sortie : 15 novembre 2019. RPG, Aventure

Jeu sur Nintendo Switch

Yayap a mis 7/10.

Annotation :

Malgré les polémiques qui l’ont entouré (oui, le niveau technique est un vrai problème, le Dex national me concerne moins, moi qui ne joue plus à Pokémon pour collectionner), j’ai pris un vrai plaisir sur cette gen 8.

Après les versions Soleil/Lune qui m’avaient rebuté par leur région et leur système de progression, on retrouve un Pokémon plus classique mais qui fait de bons choix. A commencer par ces Terres sauvages : quel plaisir de ressentir un peu de liberté dans un Pokémon, de pouvoir bouger la caméra (ciel) et d’arpenter les plaines en quête de bebêtes à capturer - j’apprécie d’ailleurs le fait de pouvoir voir les Pokémon sauvages, terminées les rencontres aléatoires souvent pénibles. Bien sûr tout cela n’est qu’une ébauche : je rêve toujours d’un Pokémon en vrai monde ouvert où l’on serait lâché dans la nature, où il faudrait débusquer les créatures. Ici l’aire de jeu est trop délimitée et trop réduite, mais on sent qu’ils font un pas dans la bonne direction.

On retrouve les arènes et les champions à battre, mais j’aime que l’accent soit mis sur le côté compétition et spectacle - notamment ces confrontations dans des stades bondés, avec Dynamax à la clé, ça donne une toute autre ampleur à notre quête. J’aimerais qu’à l’avenir ce côté compétitif soit encore accentué, pourquoi pas avec un vrai tournoi à la fin (et pas un truc scripté). Dommage que ça se fasse au prix de l’intrigue, ici en format extra-light : quasiment pas de développement sur tout le long du jeu, du coup tout arrive comme un cheveu dans la soupe à la fin (sans compter le post-game qui aurait pour moi dû faire partie de la quête principale). Restent quelques personnages sympathiques - pas le rival qui est juste insupportable hélas - et 2-3 idées rafraîchissantes.

En revanche, c’est clairement l’une de mes régions préférées. Autant la technique est à la masse, autant la direction artistique compense en offrant des environnements variés, des villes mémorables et à l’ambiance unique, et une impression de vastité qu’on n’avait jamais vraiment eue dans un Pokémon. Après Alola ça fait énormément de bien de prendre autant de plaisir à parcourir un monde même à ce point balisé.

Un Pokémon solide et bien rythmé qui, à défaut de renouveler la saga ou de me faire vibrer comme à l’époque, semble aller dans la bonne direction. Avant une gen 9 qui mettra tout le monde d’accord ?

Nier
7.9

Nier (2010)

Nier Gestalt

Sortie : 23 avril 2010 (France). Action, RPG

Jeu sur PlayStation 3, Xbox 360

Yayap a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Après avoir découvert Automata suite à l’énorme engouement qu’il a suscité, j’ai eu envie de découvrir le premier Nier. Et le moins qu’on puisse dire c’est que Yoko Taro m’aura bien fessé…

Pourtant ça ne démarre pas forcément bien. Non seulement le jeu ressemble techniquement à de la PS2 mais le gameplay très rigide et imprécis a de quoi faire hérisser le poil, encore plus après avoir fait la suite qui pour le coup bénéficiait d’une maniabilité parfaite. Pourtant ce Nier premier du nom a fini par complètement m’envouter, la passion, l’ambition et la richesse du projet prenant le pas sur ses limites techniques.

Car oui Nier est une expérience à part, à commencer par un univers particulièrement prenant : on traverse des environnements d’une beauté brute indescriptible, des vestiges d’une grandeur oubliée, des villes originales où l’humanité a su s’approprier des environnements hostiles (Façade, L’Aire…), ce sentiment à la fois rassurant et dérangeant qui émane de chaque pore du jeu… Le tout transfiguré par la musique de Keiichi Okabe : l’OST est remplie de thèmes forts, entre envolées épiques et ballades intimes, avec cette utilisation des choeurs si caractéristique. La BO est peut-être encore meilleure que celle d’Automata, et ça veut tout dire.

Surtout, le jeu est d’une richesse narrative et thématique assez hallucinante. Taro a compris comment tordre et manipuler la narration d’un jeu vidéo pour la mettre au service d’un propos assez pessimiste, rempli de réflexions sur l’humanité et ses penchants les plus destructeurs (la haine, la vengeance) comme les plus salvateurs (l’amour, le sacrifice). Ça passe notamment par une construction “par couche”, où le jeu ne révèle ses richesses qu’après plusieurs parties - le “New Game +” remettant des tas de choses en perspective - et en ayant débloqué ses 4 fins à la sueur du front. L’univers est d’une densité folle, comme pour Automata il m’aura fallu faire un peu de lecture pour comprendre tous les aboutissants de l’intrigue. L’accent est avant tout mis sur une émotion dévastatrice, le jeu raffolant de moments-poignards absolument déchirants.

Difficile d’être concis sur un jeu si riche. Malgré ses défauts (technique, gameplay, répétitions, contenu secondaire pas affolant), c’est indéniablement une expérience sidérante et dont je ne conçois pas qu’on puisse en ressortir indemne.

The Last of Us Part II
8.3

The Last of Us Part II (2020)

Sortie : 19 juin 2020. Action-Aventure, Infiltration, Survival horror

Jeu sur PlayStation 4, PlayStation 5

Yayap a mis 10/10.

Annotation :

Difficile d'offrir une suite à un jeu ayant une telle aura, mais Naughty Dog y est parvenu. TLOU2 est un jeu radical, osé, qui n'hésite pas à malmener les attentes du joueur, à l'emmener au coeur d'une spirale sans fin pour mieux faire basculer son point de vue. Ceux qui s'attendaient à un c/c du premier seront forcément déstabilisés, ceux qui accepteront les partis pris de Neil Druckmann et son équipe vont se retrouver face à l'un des jeux les plus narrativement ambitieux et bien construits qu'il m'ait été donné de voir. On pourrait presque reprocher aux développeurs leur excès de générosité, il faut dire que ND a presque délivré deux jeux en un.

Ça parle de vengeance bien entendu, c'est le thème le plus essentiel et celui qui traverse le jeu de manière viscérale. Mais ça évoque aussi l'amour, le pardon, l'espoir, la spiritualité, l'identité... Le tout en livrant un univers plus riche que jamais, rempli de détails que le joueur attentif pourrait tout à fait louper. J'ai vraiment l'impression d'une suite qui bâtit sur son prédécesseur et l'enrichit, comme RDRII avait su le faire. La force du jeu reste son implication émotionnelle, qui passe par une qualité d'écriture, de mise en scène et de direction d'acteurs qui n'a plus rien à envier au cinéma.

Le système de jeu n'a que peu changé, ND a préféré peaufiner la formule en rendant ses combats encore plus viscéraux, les phases d'infiltration plus tendues que jamais, y'a des passages où je me suis bien chié dessus. Ce qui marche toujours aussi bien, c'est cette balance/action exploration, y'a pas mal de phases très atmosphériques et contemplatives qui sont l'occasion de moments de respiration bienvenus, de brèves immersions de poésie avant de replonger dans l'horreur. Inutile de dire que le jeu est magnifique, sans doute ce qui se fait de mieux à l'heure actuelle (avec RDRII, encore une fois), et putain les animations faciales ont franchi un nouveau cap.

Alors oui on peut trouver le jeu un peu trop long ou répétitif par moments, mais Naughty Dog m'a encore une fois transporté et fait vivre des choses que je ne m'attendais pas à vivre. La claque.

Animal Crossing: New Horizons
7.4

Animal Crossing: New Horizons (2020)

Atsumare Dōbutsu no Mori

Sortie : 20 mars 2020. Simulation de vie

Jeu sur Nintendo Switch

Yayap a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je me souviendrai de New Horizons comme de mon jeu feel good du confinement ! J'ai commencé la saga avec l'opus précédent sur 3DS et celui-ci semble l'améliorer en tous points : plus joli (forcément), plus complet, d'avantage d'options de personnalisation... Ça reste un jeu auquel on joue assez machinalement, histoire de ramasser ses fossiles ou ses noix de coco tous les jours. Toutefois, comme pour New Leaf et malgré près de 50h de jeu, j'ai fini par un peu me lasser une fois que ma maison était entièrement remboursée, comme si l'absence d'objectif à remplir ne m'incitait plus à récolter des clochettes pour accomplir mes propres projets.

Je regrette que les relations avec les villageois ne soient pas plus poussées et qu'on ne puisse avoir de vrai dialogue. Je regrette également le nombre d'éléments qui semblent inclus dans le jeu uniquement pour faire perdre un maximum de temps au joueur, sans autre plus-value, telle la navigation dans les menus ou les dialogues parfois interminables pour accomplir les mêmes actions tous les jours.

Quelques chipotteries pour dire que la licence n'a pas encore atteint l'excellence selon moi. Néanmoins je mentirais si je disais que je n'étais pas sous le charme malgré tout et que le jeu ne m'avait pas procuré un énorme plaisir !

Ghost of Tsushima
7.7

Ghost of Tsushima (2020)

Sortie : 17 juillet 2020. Action-Aventure, Infiltration

Jeu sur PlayStation 4, PlayStation 5, PC

Yayap a mis 9/10.

Annotation :

La dernière exclusivité de la PS4 est aussi un jeu qui incarnait un vieux fantasme pour moi : un open-world dans le Japon féodal en mode simulateur de samouraï ! J'étais forcément aux anges tout en attendant le jeu avec une certaine appréhension.

A l'arrivée, Ghost of Tsushima rentre visiblement dans le moule des open-worlds de la gen, Assassin's Creed en tête puisqu'il en reprend la structure et moult mécanismes. A ceci près que Sucker Punch est des lieues en avance sur Ubi pour ce qui est de créer un monde vivant et enivrant, avec une vraie personnalité. Cela passe par une direction artistique splendide, que ce soit dans l'utilisation très marquée des couleurs, les détails comme les pétales ou les feuilles qui tourbillonnent, la musique... Mais aussi plein de petits trucs qui rendent le monde organique, comme la possibilité de se guider avec l'aide du vent, de suivre des animaux pour découvrir des points d'intérêt au lieu de juste ouvrir sa carte... On a là l'une des plus belles utilisations de la nature depuis Breath of The Wild, sans égaler celui-ci toutefois.

J'apprécie également que la nuée d'activités secondaires tue-temps soient pleinement intégrées au contexte et participent de la poésie du titre : les haïku, les sources chaudes, les sanctuaires shinto... Autant de touches qui renforcent l'immersion et m'ont incité à tout découvrir.

J'adore également les combats qui donnent vraiment l'impression d'être un sabreur, c'est assez riche et demande un certain temps d'adaptation pour maîtriser les différentes techniques - même si on finit forcément par être OP. Mais c'était un plaisir de mouliner des mongols à la pelle. Dommage que l'infiltration soit quant à elle super générique et pas aidée par une IA d'un autre âge.

Quant au scénario, je l'ai souvent vu décrié et à tort selon moi. Alors encore une fois rien d'original mais le jeu offre une belle montée en puissance et fait évoluer son héros en le présentant face à un dilemme déchirant, qui renvoie à des questions plus larges (l'honneur, l'éthique en temps de guerre). Et ça regorge tout de même de passages d'anthologie assez déchirants dans sa seconde moitié. Sans compter les récits consacrés aux persos secondaires, pour la plupart assez émouvants et permettant de s'attacher à la petite troupe qui nous accompagne tout au long de l'aventure.

Bref un jeu bourré d'imperfections mais généreux et surtout passionné, de quoi me faire espérer une suite pour continuer ce chambara-trip !

Super Mario 64
8.3

Super Mario 64 (1996)

Sūpā Mario Rokujūyon

Sortie : 1 septembre 1997 (France). Plateforme

Jeu sur Nintendo 64

Yayap a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Après avoir fait (mais pas fini) la version DS il y a des années, j'ai enfin pu découvrir ce jeu fondamental dans sa version d'origine.

On comprend immédiatement comment Mario 64 a pu marquer son époque. L'équipe de Shigeru Miyamoto s'est véritablement posé la question de comment exploiter la 3D, pas seulement d'un point de vue technique mais vraiment pour faire exploser les possibilités en terme de level design. En résulte donc cette approche sensiblement plus ouverte qu'auparavant, où chaque niveau est un véritable petit monde à explorer, rempli de secrets, d'astuces à maîtriser et de chemins alternatifs.

Je reste sidéré du nombre d'idées que Nintendo a pu caser dans chacun de ces niveaux, de petits trucs de gameplay à maîtriser comme d'éléments qui contribuent juste à l'ambiance. Sans parler de la musique qui est peut-être dans mon top 3 de la saga. Je suis aussi super impressionné de la palette de mouvements à disposition du plombier, chacun étant plus ou moins approprié selon les situations et décuplant encore davantage les possibilités.

Néanmoins, le jeu ne se classe pas tout à fait parmi mes Mario préférés. Si je reconnais son aspect révolutionnaire, force est de constater que certains aspects ont pas mal vieilli. Je pense par exemple à la caméra qui est juste infernale. Bon je comprends, c'était le début, ils tâtonnaient pour rendre l'outil utilisable, mais en 2020 le côté rigide et parfois déraisonnablement incontrôlable passe difficilement. Je dois une bonne partie de mes morts à des imprécisions ou des sauts mal gérés juste parce que la caméra se mettait n'importe comment. Ensuite, même s'il y a un cachet visuel indéniable et des zones super réussies (rien que le château), force est de constater que le jeu vieillit moins bien que ses homologues 2D. Certaines textures sont bien baveuses et des environnements apparaissent un peu pauvrets.

De petites réserves qui me font le placer en dessous d'un Galaxy ou d'un Odyssey, mais je ne peux que reconnaître que c'est un très grand jeu.

Unravel
6.9

Unravel (2016)

Sortie : 9 février 2016. Plateforme, Réflexion, Aventure

Jeu sur PC, PlayStation 4, Xbox One, Xbox Series X/S

Yayap a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Que voilà une belle pépite indé !

Je m’attendais à un joli jeu de plateforme au gameplay astucieux, mais je ne m’attendais pas forcément à une si belle histoire. Le jeu aborde la question du souvenir, de l’existence et du lien entre les êtres de fort belle manière, en faisant exister harmonieusement gameplay et narration. J’aime comme le jeu utiliser les moyens vidéoludiques pour délivrer son propos sans cinématiques, dialogues ou phase narratives claires, simplement en se servant de l’environnement ou des actions du joueur - notamment le dernier niveau, un peu relou mais d’une sacrée puissance ! Ça m’a parfois rappelé Journey, à ceci près que ce dernier était entièrement allégorique alors qu’Unravel fait des références plus explicites à une existence en particulier. J’ai beaucoup été ému par la sincérité du propos du jeu, l’épure globale et la manière dont la direction artistique splendide et la musique complétaient le tout.

Le gameplay à base de fil de laine est ingénieux et plutôt bien exploité tout au long du jeu, même si j’aurais sans doute aimé un peu plus de variations sur le thème ou une vraie montée en puissance. Mais ça restait un plaisir à jouer.

Super Mario Sunshine
7.5

Super Mario Sunshine (2002)

Sūpā Mario Sanshain

Sortie : 4 octobre 2002 (France). Plateforme

Jeu sur GameCube, Nintendo Switch

Yayap a mis 8/10.

Annotation :

Voilà c’était le dernier Mario 3D qu’il me restait à faire, quelle émotion :snif:

On comprend très vite pourquoi il est un peu considéré comme un épisode à part dans la série. C’est sans doute le Mario qui se restreint le plus rigoureusement à son concept, en axant l’ensemble autour de cette ambiance vacancière tropicale dont tous les niveaux sont un dérivé. Le jeu a une vraie ambiance, servie par une direction artistique pleine de charme. Ça donne un côté très rafraîchissant à l’ensemble (sans mauvais jeu de mots), comme une belle petite parenthèse entre deux épisodes aux proportions plus énormes. J’avais un peu peur que le FLUDD n’altère trop l’expérience Mario mais cet ajout est finalement un énorme point positif, tant il permet une nouvelle fois d’étendre la palette de mouvements du plombier, que l’on peut d’ailleurs exploiter au sein du meilleur Hub de la saga.

C’est malgré tout l’un des épisodes les plus inégaux. On sent que les développeurs de chez Nintendo avaient envie de se lâcher et de continuer les expérimentations entreprises sur Mario 64. Chaque niveau est bourré d’idées et de manières d’exploiter à sa manière le gameplay de la série. Mais le jeu est également rempli de passages frustrants et pas forcément pour les bonnes manières : caméra capricieuse, physique parfois inexplicable, phases de jeu inutilement laborieuses, voire des moments dont je me demande qui a pu se dire que ça pouvait être fun ou intéressant d’un point de vue vidéoludique (le niveau où l’on doit se faire lancer par des PNJ, bordel…). J’accepte la difficulté de certains passages qui demandent de plateformer au poil de cul, mais moins quand ça me semble provenir d’un level design foireux ou d’erreurs de conception.

Mon ressenti global en reste très positif car, comme d'habitude, la créativité et la générosité de Nintendo prennent le pas, mais j’aurais aimé un peu plus de peaufinage pour temperer cette fougue créative.

Super Mario 3D All-Stars
6.9

Super Mario 3D All-Stars (2020)

Sortie : 18 septembre 2020. Plateforme

Compilation sur Nintendo Switch

Yayap a mis 7/10.

Annotation :

Que l'on soit clair : il convient de distinguer la qualité des jeux proposés et celle de leur portage. J'étais ravi de voir cette compilation arriver, enfin l'occasion de faire Mario Sunshine (seul de la série en 3D que je n'avais jamais touché) et de découvrir Mario 64 dans sa version originale, sans compter le bonheur de refaire Galaxy avec les avantages de la Switch.

On a 3 grands jeux de plateforme aux qualités indéniables et qui ont marqué leur époque pour des raisons différentes. Mais c'est dommage que Nintendo ait fait preuve de tant de paresse. Les jeux sont tout simplement émulés, sans autre travail de remasterisation qu'un simple lissage HD (et on n'a même pas 64 en full screen). Je comprends la nécessité de préserver l'aspect visuel de titres si emblématiques, mais pourtant Nintendo n'avait pas hésité à donner un petit coup de polish aux Zelda de la N64 sur 3DS, pourquoi ne pas avoir fait pareil ici ?

Et sans aller jusqu'à exiger un remake en bonne et due forme, ç'aurait été une belle occasion de corriger certains des défauts gênants des jeux, par exemple la caméra de 64 ou la physique parfois improbable de Sunshine qui rendent certaines phases de jeu assez compliquées. Il n'y a pas d'excuse en 2020 pour ne pas offrir ces jeux dans les meilleures conditions possibles, en particulier quand on voit ce qui circule dans le monde de l'émulation et du modding.

Reste Galaxy dont le lissage HD fait ressortir sa beauté étincelante, dont les mécaniques n'ont absolument pas vieilli et qui est contre toute attente plutôt agréable à jouer sur la manette pro, certes il faut recentrer le pointeur toutes les minutes mais c'est assez intuitif. Bon par contre remplacer la Wiimote par l'écran tactile en portable, ce n'est pas super jojo...

Je recommanderais malgré tout cette compile à quiconque n'a pas fait les trois jeux car chacun reste un essentiel, dommage pour cet emballage si peu respectueux.

The Witcher: Enhanced Edition
7.5

The Witcher: Enhanced Edition (2008)

Sortie : 19 septembre 2008. RPG, Action

Jeu sur PC, Mac

Yayap a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Près de 5 ans après avoir fait le 3, il était temps que je découvre enfin le premier !

Bon le premier contact n'était pas forcément évident. Outre la technique assez vieillissant (normal pour un jeu de 2007, qui plus est le premier projet du studio, quelle ambition quand même !), le système de combat m'a quand même bien refroidi tant je l'ai trouvé peu ludique et assez mou en terme de sensations. Je n'aime déjà pas trop le principe du pointer-cliquer en mode MMO pour frapper, mais en plus c'est souvent assez imprécis et bordélique. Et des combats, il y en a quand même beaucoup tout au long du jeu donc c'était pas toujours évident :hap: ça s'améliore un peu une fois qu'on est capable de taper des coups un peu plus complexes mais ça reste loin de l'idée que je me représente de bons combats à l'épée. Je préfère 100x le système de frappe/esquive du 2 et du 3.

Au niveau des défauts, je pourrais aussi citer les nombreux allers-retours et un côté parfois bordélique dans l'enchaînement des quêtes. Sans compter l'absence d'une fonction "attendre" ou de la possibilité de méditer n'importe ou, quand le jeu nous demande fréquemment de retrouver tel personnage à une certaine heure...

Mais malgré tout ça, j'ai fini par me prendre au jeu. La grosse qualité de la saga reste son univers, clairement fantasy mais embrassant une dimension poisseuse et trouble assez rafraîchissante. L'intrigue prend un peu de temps pour se mettre en place mais se révèle assez captivante quand on est dedans, en alternant phases d'enquête, machinations politiques, chasse aux monstres avant un acte final en forme de belle montée en puissance. On a une histoire assez "réaliste", aux problématiques complexes et loin de tout manichéisme, avec en plus une vraie dimension mystique. J'ai malgré tout préféré la trame du 3 pour son immense richesse et son accroche émotionnelle.

Sinon je parle d'une technique vieillissante, mais il faut reconnaître d'impressionnants efforts de la part de CDPR pour nous immerger dans leur monde. Chaque zone a son ambiance propre, on alterne entre les ruelles poisseuses de Wyzima et la région du lac avec ses champs et ses rivages appaisants. Le tout rendu super vivant, les paysans oeuvrent, les rats grouillent dans les ruelles... D'ailleurs la musique est superbe tout au long du jeu et accompagne à merveille ses atmosphères (j'ai été surpris de voir que ce n'était pas le même compositeur que pour le 3).

Bref quel plaisir de se replonger dans cet univers!

The Witcher 2: Assassins of Kings
7.7

The Witcher 2: Assassins of Kings (2011)

Sortie : 17 mai 2011. RPG, Action

Jeu sur PC, Xbox 360, Mac, Linux, Xbox One

Yayap a mis 8/10.

Annotation :

J'ai un chouïa préféré le premier à celui-ci. Bon il a mieux vielli, notamment au niveau graphique. C'est assez impressionnant pour un jeu de 2011 d'ailleurs, même si on sent que des concessions ont dû être faites notamment au niveau de la taille des zones qui sont nettement moins ouvertes que dans le premier et remplies de temps de chargement artificiels (ces putain de portes !).

Niveau gameplay, c'est une proto-version du 3. Les combats m'ont par comparaison paru assez limités, ce n'est ni très réactif ni très jouissif ou intéressant à jouer, et la difficulté me semble parfois assez mal dosée : parfois on roule sur les mobs et parfois on se tape un boss sac à PV qui met 3 plombes à mourir. Le 3 a fait quelques ajouts qui rendent le tout nettement plus jouable (un lock qui sert à quelque chose, les différentes possibilités d'esquive, la possibilité de prendre des potions ou de se soigner en combat, oui oui). Bref ce n'est toujours pas là que se situe l'essentiel de l'intérêt du jeu à nouveau.

Je râle mais le jeu m'a quand même emporté. On a à nouveau une histoire plutôt complexe, très orientée politique, qui met du temps avant de jouer toutes ses cartes. Pour le coup, les choix ont une influence majeure sur la trame puisqu'on a carrément deux embranchements très différents qui changent fondamentalement la trame selon l'orientation que l'on prend, ça incite à refaire le jeu dans quelques années. L'inconvénient c'est que du coup la trame est plutôt courte, j'étais surpris d'arriver si vite à la fin. Dans l'ensemble c'est quand même celui des 3 qui a la quête principale la plus faible, le 1 et le 3 jouent sur davantage de registres et d'ambiances différentes tout en ayant un coeur émotionnel qui manque un peu ici.

Niveau direction artistique, musique, etc. c'est toujours top. On a toujours une poignée de personnages qu'on prend plaisir à suivre de jeux en jeux, un univers prenant, mature et plein de surprise... Bref ça reste très bon, mais c'est sans doute celui qui me marquera le moins.

The Witcher 3: Wild Hunt - Blood and Wine
9.1

The Witcher 3: Wild Hunt - Blood and Wine (2016)

Sortie : 31 mai 2016. RPG, Action

Extension sur Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One, PC, Linux

Yayap a mis 9/10.

Annotation :

Blood and Wine c'est un peu devenu la nouvelle référence du contenu payant : pour 15 boules à peine, CDPR nous offre ce qui ressemble presque à un nouveau jeu, tant en terme de durée de vie que de soin apporté au contenu.

B&W nous permet donc de découvrir la région de Toussaint, terrain de jeu tout aussi détaillé que ceux du jeu principal mais radicalement différent par son atmosphère méditerranéenne ensoleillée et enchanteuse. C'est une nouvelle fois un vrai plaisir de parcourir le monde ouvert proposé par le studio polonais, d'autant plus que le jeu fourmille de choses à faire et que certaines quêtes permettent d'explorer la map de fond en comble avec un minimum de prétexte et de contextualisation. C'est toujours aussi superbe et immersif, servi par une splendide bande-son.

La trame principale du titre est un peu en dessous de celle de Hearts of Stone, disons qu'elle comprend tous les éléments qu'on attend de la licence (enquête, monstres, personnages complexes et séquences mémorables) mais que l'exécution n'est pas aussi parfaite, notamment lors d'un troisième acte qui expédie un peu ses enjeux et le sort de certains personnages. L'idée du choix d'embranchement de quête à la TW2 est audacieux mais fait qu'on rate des éléments essentiels de l'intrigue et de l'univers quel que soit le chemin choisi. Restent bon nombre de moments d'anthologie et des personnages terriblement attachants, Régis en tête <3

Et alors je suis toujours aussi admiratif du nombre de quêtes secondaires mais aussi du soin de leur écriture, CDPR sait comment impliquer le joueur instantanément tout en lui offrant des choix cornéliens aux implications pas toujours évidentes.

Un jeu complet en lui-même, offrant tout ce qu'on peut attendre de TW, et la meilleure manière possible de clôturer la saga de Geralt :'(

Assassin's Creed Valhalla
6.3

Assassin's Creed Valhalla (2020)

Sortie : 10 novembre 2020. Action-Aventure

Jeu sur PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5, Xbox Series X/S, PC, Streaming

Yayap a mis 6/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Je mets une note un peu punitive parce qu'après 50h de jeu j'ai un bête bug à une quête principale qui m'empêche d'avancer... Première fois de ma vie que je dois abandonner un jeu pour ça... Merci Ubi de sortir vos jeux dans cet état, ça fait plaisir.

Bon sinon j'ai quand même pris du plaisir jusqu'à présent même si c'est effectivement un reskin des deux précédents. L’aspect RPG est un peu réduit, ça va vers davantage d'épure mais on perd en personnalisation avec cet arbre de compétences plus bordélique qu'autre chose et cet inventaire minimaliste. Il n'y a plus vraiment de quêtes secondaires mais plutôt un système à la RDR où ce sont de petits évènements, souvent insolites, parfois assez amusants mais sans grande incidence.

Pourquoi pas, mais ils compensent ça avec une quête principale toujours plus longue. J’arrivais à prêt de 60 heures de jeu, passé un certain point je ne faisais plus que les missions principales, et là je suis encore assez loin de la fin. Bon ils ont décidé de découper le jeux en plein de mini arcs qui ont tous leur conflit et leur résolution. Ça a l'avantage de varier un peu les plaisirs, qu'il y a certaines sections du jeu assez prenantes et des persos auxquels on s'attache vite. L'inconvénient, c'est que forcément l'implication retombe et doit redémarrer à chaque arc, que c'est inégal en qualité et que c’est vraiment trop long. Pourquoi ne pas avoir relégué certaines de ces missions en contenu secondaire ?

Bon sinon c'est un peu la même chose que d'habitude... La boucle de gameplay reste la même, les défauts aussi (IA aux fraises, parkour imprécis, gros défauts de finition bien entendu). Les combats sont assez limités même si assez fun grâce aux capacités et finishers, ça reste pas grandiose au regard de la concurrence. Après c'est peut-être l'un de ceux dont j'ai préféré l'ambiance, cette Angleterre moyen-âgeuse a du charme, dommage qu'il manque d'une vraie direction artistique et que le jeu se repose uniquement sur son gigantisme et son côté carte postale... Il n'y a rien qui arrive à la cheville d'un Velen dans TW3. Mais la musique est super, quand on l'entend.

Je mettrai peut-être 7 quand Ubi aura patché son jeu et que je pourrai le finir. Mais j'ai l'impression que la saga est à nouveau au point où elle en était avant la sortie d'Origins. Il faut sortir de cette logique à la chaîne, arrêter de voir ses jeux comme un sac à remplir à rabord, et donner le temps au développement...

Doom Eternal
8.1

Doom Eternal (2020)

Sortie : 20 mars 2020. Action, FPS

Jeu sur PC, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch, Streaming, PlayStation 5, Xbox Series X/S

Yayap a mis 8/10.

Annotation :

Doom Eternal est une suite à la hauteur du premier. On reprend la même formule mais on l'étend un peu en corrigeant le principal reproche que je faisais au précédent puisqu'on a enfin une vraie variété dans les environnements. D'ailleurs, la direction artistique est assez sublime dans son gigantisme iconographique.

Pour le reste, on retrouve la formule qui marche, quelques ennemis et features en plus mais globalement on est en terrain connu. Le gameplay est nerveux à souhait, privilégie le mouvement et l'adaptabilité en sanctionnant sévèrement le fait de jouer trop "safe". Il faut bien connaître son arsenal et savoir ce qui marche le mieux face à tel ennemi sous peine de gâcher de précieuses munitions. Inutile de dire que c'est purement jouissif en plus d'être bien tendu sur certains passages assez longs qui mettent les nerfs à rude épreuve.

Si j'avais un reproche à faire, c'est que le surplus d'ambition se retourne parfois un peu contre id Software. La campagne est longue, plus que celle du premier, et ça ne m'apparaît pas forcément justifié au vu de la simplicité du concept. On dirait qu'ils ont voulu mettre des phases de plateforme/énigmes pour apporter un peu de respiration, j'ai pas trouvé ça hyper intéressant à jouer, j'aurais préféré une campagne plus condensée et sans temps morts, ou alors avec des phases plus créatives que juste sauter de mur en mur.

En plus l'histoire est plus présente que dans le premier et je dois bien avouer que je n'en avais strictement rien à péter, je voulais juste qu'on arrête de m'expliquer des trucs et qu'on me laisse castagner en paix !

Je râle pour râler parce qu'en soi Doom Eternal est un putain de AAA jouissif, exigeant et qui ne se fout pas de la gueule de son public. Et rien que ça ça fait plaisir !

Yayap

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