TimeSplitters
6.8
TimeSplitters

Jeu de Free Radical Design et Eidos Interactive (2000PlayStation 2)

Inutile de pouffer en pensant FPS et consoles, certaines franchisess ont prouvé que les deux pouvaient cohabiter. La série des TimeSplitters étant l'une des plus représentatives de la qualité que le genre peut atteindre. Elle est aussi, malheureusement, exclusive à la génération 128 bits, avec trois jeux dont le premier n'est sorti que sur Playstation 2. Ce fut d'ailleurs l'un des jeux de lancements.

Je n'avais jamais accordé trop d'importance à ce premier jet, conforté dans mon mépris par la presse spécialisée et Interweb que le 2 le supplantait sur tout. Effectivement, c'est vrai. Mais le premier pose des bases solides, qui en font un jeu encore fortement sympathique de nos jours. J'étais parti pour l'essayer une demi-heure. Je me suis arrêté au bout de douze heures, sans en avoir fait le tour.

Quand on connaît la série, c'est un plaisir de retrouver l'ambiance des TimeSplitters et la qualité de son gameplay. Pour les autres, ce ne peut être qu'une bonne surprise. Ces personnages aux allures si caractéristiques dans des décors passés et futurs qui utilisent à merveille les clichés de ces époques. Cette ambiance détendue et dépaysante au service d'un gameplay bien réglé et nerveux.

Pour la première fois donc, le joueur traverse celles-ci en incarnant différents avatars. Ce qui n'était qu'un mode secondaire dans les suites représente le coeur du mode histoire : c'est à dire récupérer un objet divers et le rapporter à un endroit. Une fois l'objet en main, c'est un peu la course contre la montre, les Timesplitters apparaissant alors pour empêcher de faire votre travail de coursier. Sans grande difficulté en facile, ce mode révèle tout son intérêt en moyen et difficile pour les plus courageux : la place des objets est modifiée et, surtout, l'emplacement, le nombre ou l'agressivité des ennemis est modifiée, à leur avantage évidemment. Le level-design est assez linéaire, il faut aller d'un point à un autre, mais n'allez pas croire que vous ennuierez. Certains niveaux sont d'ailleurs passionnants à traverser, comme celui du manoir.

Le mode défi apparaît une fois celui de l'histoire bouclé en facile. Ceux qui connaissent la série retrouveront les challenges que vous impose l'ordinateur, par exemple tuer cent canards en cinq minutes, briser tous les vitres d'un niveau, escorter un personnage, etc. Les défis sont variés et vous initient à toutes les facettes du jeu. Le challenge est relevé, mais avec justesse : si le joueur bloque sur un défi, c'est qu'il n'utilise pas toutes les capacités des armes ou du niveau.

Enfin, le dernier mode est celui du multijoueurs. Ce premier Timesplitters est un jeu qui s'apprécie entre amis. Vous pouvez faire le mode histoire en coopération. Le multijoueurs peut se jouer jusqu'à 4, à condition d'avoir le multitap PS2. Les niveaux que vous achèverez en mode histoire ou les défis que vous réussirez vous récompenseront principalement par des nouveaux personnages ou des nouveaux niveaux pour le multi-joueurs. La richesse de ce mode semble énorme grâce à ses nombreux modes, personnages et niveaux. Il est même possible de créer ses propres cartes. C'est le coeur du jeu, là où vous pourrez vous amuser entre amis de bon goûts.

Soyez-en assurés, malgré son statut de jeu de lancement, malgré l'équipe réduite derrière le jeu (18 personnes dont une partie provient de l'écurie Rare), le jeu est assez généreux. Une partie statistiques est même là pour mettre en valeur vos exploits. Evidemment, tout cela ne serait rien si le jeu ne jouissait pas d'autres qualités, parmi lesquelles un gameplay bien réglé et aux possibilités de personnalisation étendues. Curieusement, il manque juste la sensibilité à régler, qui m'a posé quelques problèmes au début, sans que je ne sache si cela provient du jeu ou de ma manette non-officielle. Et quel plaisir de retrouver un jeu avec une barre de vie, où chaque balle reçue est punitive et où l'inventaire n'est pas limité à deux armes transportables. Jouer à TimeSplitters, c'est reprendre un peu du parfum old-school des FPS sans que cela ne sente trop le vieux.

Evidemment, le jeu a un peu vieilli graphiquement au premier coup d'oeil. Les décors sont assez vides. Mais un gros effort a été fait sur les animations des personnages, qui "vivent" avec l'exagération qui convient à leur design. De plus, et c'est finalement le plus important, le jeu est d'une fluidité impressionnante, le joueur se déplaçant d'ailleurs à une vitesse assez soutenue. Aucun ralentissement ne vient entraver le rythme qui peut être assez nerveux. Par rapport aux asthmatiques GoldenEye 007 et surtout Perfect Dark, sur lesquels les membres de Free Radical Design ont travaillé, ces derniers ont pu profiter de la puissance de la console, au prix, peut-être, du rendu visuel.

De l'humour, un gameplay bien réglé et un contenu suffisant, bref, le premier TimeSplitters est suffisamment distrayant pour être amusant. Il est sorti dans une relative discrétion, avec une couverture de presse mitigée. Il faut dire que le seul test disponible sur Abandonware Magazine, celui du Consoles + n°107 le descend (78%) à cause d'un solo faiblard (pourquoi pas) et d'une prise en main "insupportable" (hein ?). Néanmoins, le bouche à oreille a fonctionné, il finira par rentrer dans la collection Platinum et Free Radical Design commandera une suite en parallèle de Second Sight. Ses suites le supplanteront, mais, si comme moi, on est en manque d'une série qui savait ne pas se prendre au sérieux tout en respectant ses joueurs, cette petite piqûre de rappel de TimeSplitters a été un formidable trip.

Ne pas avoir ressorti une compilation HD ou un condensé sur les plateformes de téléchargement a été une erreur, surtout si cela avait été fait en condensant les modes multijoueurs des trois. Free Radical Design est devenu Crytek UK, et rien de bien remarquable n'est sorti du studio depuis le dernier TimeSplitters. Je vais donner sa chance à Haze, ou pourquoi pas refaire Second Sight, mais mon coeur saigne de ce gâchis.
SimplySmackkk
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le 11 sept. 2014

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