Ayant tout particulièrement aimé les deux premiers opus de la saga (initié par Demon’s Souls et poursuivi par Dark Souls premier du nom), j’ai attendu avec impatience de pouvoir jouer à ce troisième volet qui, cette fois, n'est plus dirigé par Hidetaka Miyazaki, mais par Tomohiro Shibuya et Yui Tanimura.
Pour commencer, je dirais qu’on ne change pas une formule qui gagne : on reste dans la même atmosphère peuplée de carcasses et de zombies en tout genre et la difficulté du jeu est toujours présente. Die & retry.



Scénario



Il reste une des particularités de la saga puisqu’il est totalement inexistant (au premier abord cependant !) nous sommes lâché dans le jeu sans aucune information, ce n’est qu’en prenant le soin de parler au différents PNJ peuplant le jeu que l’on en a apprend un peu plus sur le background du jeu, ou bien en lisant le descriptif d'un nouvel objet ramassé, un peu comme les pièces d'un puzzle que l'on tente de reconstituer. On peut également penser aux récits morcelés de la mythologie. Le jeu nous oblige d’ailleurs à épuise toute la boîte de dialogue des PNJ pour que ceux-ci aillent au check-point de départ ou nous offre parfois un petit item. Cela dit, j'ai été moins captivé par le background de cet opus, un peu dans la redite.



Univers



Pour ma part -et pour beaucoup- je dirai que le principal défaut du jeu est le système de téléportation d’un feu à l’autre (le feu étant l’équivalant du check-point), ce qui fait que la représentation mentale de l’univers est bien moins ancré que dans Dark Souls premier du nom. Cet univers reste cependant « ouvert » (contrairement à Demon’s Souls) et tout aussi vaste. On a donc la possibilité de se balader à travers tout le jeu ou de se téléporter pour aller plus vite. Je pensais que ça laisserait le choix au joueur, mais le problème, c’est que pour élever son niveau, on doit aller voir un PNJ qui se trouve dans la zone de départ du jeu (« le feu de Majula »), ce qui fait que l’on est en quelque sorte contraint d’utiliser le système de téléportation (là où dans le premier Dark Souls, on pouvait upgrader son niveau à partir de n’importe quel feu de camp). L'univers est également beaucoup moins "dark" et torturé, plus "fantasy", comme par exemple la zone de la couronne du Roi d'Ivoire qui -en soi- est magnifique (comme souvent avec les niveaux enneigés), mais qui n'a rien de "dark" et aurait davantage eut sa place dans un Zelda.
L’univers possède également des problèmes de cohérence d’une zone à l’autre : on passe d’une zone près de la mer aux montagnes. Les zones sont moins bien imbriquées et semblent constituer un fil d'Ariane.
Le level design est malheureusement un échec sur cet opus.



Jouabilité



La gestion de la barre de vie est plus judicieuse que dans les précédents volets, baissant de 5% à chacune de ses morts jusqu'à atteindre les 50 % : là où elle était totalement craquée dans Demon's Souls (- 50 % après une seule mort) et totalement inexistante dans Dark Souls (elle restait toujours à 100 % que l'on soit sous forme humaine ou carcasse).
Le choix des armes, mais surtout des armures est beaucoup plus variés, il y a également la possibilité de faire des attaques spéciales en utilisant l'ambidextrie, mais je n'ai pas trop testé, ne me séparant jamais du bouclier.



Ennemies



Le bestiaire est toujours aussi développé, peut-être un peu moins ancré bestioles en tout genre, ici on retrouve essentiellement des humanoïdes (chevalier, carcasse, zombie, etc.) Cependant, après 10 ou 15 morts les ennemies ne respawn plus, c'est dommage car cela simplifie le jeu et enlève une potentielle source de farm.
Les boss du jeu sont plus nombreux et plus simples, ce qui a été l'objet de quelques critiques de la part des joueurs. Pour ma part, je dois avouer que certains m’ont donné du fil à retordre, mais le boss de fin est d'une simplicité déconcertante, et que cela est frustrant de finir de cette façon !



Musique



Un petit mot sur la musique, parfois épique, parfois discrète, parfois oppressante, parfois lyrique (comme celle illustrant le générique de fin). Elle est de qualité et contribue grandement à l'atmosphère du jeu. Il y aura toujours un morceau ou deux qui finira dans ma playlist.


Pour conclure, j'ai joué avec plaisir à ce troisième volet des « Souls », et j'ai été content de pouvoir me replonger dans cet univers. Le jeu possède des qualités (gameplay, graphismes), mais malheureusement des défauts majeurs par rapport à ses prédécesseurs. Le jeu a été réalisé par une équipe secondaire, pendant que le concepteur des deux premiers opus travaille sur Bloodborne, et la précipitation et le manque de soin s'en ressentent nettement ; le concept est redondant et s’essouffle. C'est une suite dispensable qui risque de ne pas me marquer avec le temps, contrairement aux deux premiers opus.

Ame-Stram-Gram
4
Écrit par

Créée

le 12 sept. 2015

Critique lue 1.3K fois

5 j'aime

2 commentaires

Ame-Stram-Gram

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

5
2

D'autres avis sur Dark Souls II: Scholar of the First Sin

Dark Souls II: Scholar of the First Sin
-Alive-
10

Quelques réponses aux reproches qu'on lui fait

Difficile de ne pas se perdre dans les critiques de Dark Souls 2. Chacun semble faire une généralité de son propre cas, celui qui galère accuse la difficulté du jeu, celui qui avance vite accuse sa...

le 29 janv. 2017

14 j'aime

17

Dark Souls II: Scholar of the First Sin
Kelam
5

Prepare to why

Tout d'abord, si vous avez lu ma critique du premier Dark Souls, oubliez-là. Après un mois à le bouder, je m'y suis remis avec un guide bien fait et j'ai enfin réussi à apprécier le jeu. Sa...

le 24 juil. 2017

9 j'aime

1

Du même critique

Eraserhead
Ame-Stram-Gram
10

La tête effacée

Il n’y a pas de logique narrative, le film laisse donc le spectateur libre de son interprétation ; il est davantage à ressentir qu’à comprendre car c’est un film plutôt intuitif que réfléchi. Ainsi...

le 12 sept. 2015

9 j'aime

3

Le Nouveau Monde
Ame-Stram-Gram
10

Innamoramento e amore

Malick sait qu'il est impossible de traduire par des mots le sentiment amoureux, car lui-même ne peut y parvenir. Ses personnages tentent eux-mêmes d'exprimer par des mots leurs sentiments...

le 12 sept. 2015

8 j'aime

Les Sorcières
Ame-Stram-Gram
6

Critique de Les Sorcières par Ame-Stram-Gram

Enfant, Roald Dahl me donna goût à la littérature et son roman Sacrées Sorcières était mon livre préféré. Je connaissais l’existence de cette adaptation mais je ne l’avais jamais vu, craignant une...

le 21 déc. 2014

7 j'aime