Il est terroriste et roule dans une voiture de merde: découvrez Oussama Ben Lada.
J'aime bien Kathryn Bigelow. Bien qu'on aime ou pas Démineurs, la vraie fausse adaptation de Bomberman, faut reconnaitre que ca a de la gueule de voir une répresentante féminine repartir avec une statuette dorée.
D'autant plus qu'elle met des flingues et des hommes virils dans ses films.
Un beau message aux jeunes réalisatrices américaines: vous n'avez pas toutes à devenir Nora Ephron.
Mais voila, Zero Dark Thirty fait comme The Social Network quelques années auparavant: il traite d'un sujet trop récent pour qu'on en ait vraiment quelque chose à foutre.
Peut être dans quelques années dira t'on que cela fait partie désormais de l'histoire, l'assassinat du barbu super sympathique des Guignols.
En attendant, le fait est que la mort de Ben Laden n'a pas eu d'importance politique particulière si ce n'est la réelection d'Obama.
Pourtant, on aurait pu faire un film sur le fait que cette obsession vengenresque et orgueilleuse des US ne les mène à rien.
Bigelow s'apprète à en parler et plus rien.
D'un coup, ses improbables testicules que l'on retrouvait dans Strange Days disparaissent pour faire place à une position de parole étouffée.
Certes, elle évite de tomber dans le piège de l'affirmation totale des évenements arrivés, et laisse plusieurs éléments de doutes quand au résultat de l'opération.
Oui, mais voila. Quand quelques mois plutot nous avions Argo, lui jouait la carte de l'honneteté totale.
Dans son intro, lui n'hésitait pas à rétablir la vérité sur l'ingérence de l'amérique en Iran et de ce fait, détruisait toute possible caricature des évenements.
Zero Dark Thirty, les américains dedans sont tellement du bon coté, que leurs tortures sont des ballades à Disneyland.
Elles ne provoquent aucune catharsis, puisque jamais à un seul moment, le doute est mis sur "Est ce qu'ils ont raison de le faire ou non ?".
On est pas loin d'un constat manichéen qui fait froid dans le dos.
Il n'empêche que sur le terme de l'éxécution, il est parfaitement mis en scène du début à la fin, et offre une des photo les plus dingues de l'année.
Jessica Chastain livre un bon travail comme d'ordinaire. Plus étonnant encore, Jason Clarke que l'on croyait catalogué aux roles de brutes sans pitié, arrive à sortir de cette étiquette pour quelques instants.
Peut être qu'au final, il faut voir un autre film que celui de la traque de Ben Laden dans Zero Dark Thirty.
Car les dates collent a peu près entre l'echec de K19 et la production de Démineurs pour Bigelow, et le commencement et la fin (?) de la traversée du Desert de Maya.
Une vision étrangement plus respectable.