Difficile de noter et de critiquer un film de Dupieux… et pourtant étant en ce moment dans une sorte de rattrapage de son cinéma, il me faut m’y coller.
Que dire de ce film, dans la lignée des Dupieux. Un film qui questionne la normalité. Le personnage principal qui a perdu son chien semble tout ce qu’il y a de plus normal et banal, mais tout ce qui l’entoure est déjanté.
Il continue non seulement à aller au travail alors qu’il est viré depuis plusieurs mois, mais en plus il travaille dans un open Space dans lequel la pluie est continue…. Son chien a été enlevé par un certains Chang pour une raison presque touchante mais flippante, l’homme est en grosse voiture noire avec chauffeur. Une nympho veut vivre avec lui, son jardinier a un sapin qui a pris la place d’un palmier (scène mémorable), des morts réapparaissent, un voisin qui ne veut pas qu’on sache qu’il fait du jogging… des tonnes de pistes d’ouvertures du récit, barrés, mais qui se referment plus ou moins vite. Tout ceci dans un décor américain, lieu emblématique de ce cinéma qu’il tord et moque.
Du Dupieux qui questionne toujours sur ce qu’on peut faire au cinéma, sur la capacité de suivre du spectateur. Et cette fin, hollywoodienne, les retrouvaille de l’homme et son chien en happy end. Il poursuivait déjà son œuvre si singulière, que l’on sait poursuivie maintenant, souvent renouvelé (on pouvait craindre une stagnation à cette époque voir un enlisement).