Gal erre sur le champ de bataille

Vivant sur l’île des Amazones, une île peuplée de femmes guerrières dont la mission sacrée est de veiller sur les hommes, Diana (Gal Gadot) voit un jour s’échouer Steve Trevor (Chris Pine), un pilote britannique qui lui apprend que la guerre faire rage en Europe. Contre la volonté de sa mère (Connie Nielsen), reine de l’île, elle décide de plonger en compagnie de Trevor dans la tourmente de la Première Guerre Mondiale, espérant y trouver Arès, dieu de la guerre, et entraver son œuvre de destruction.


Alors qu’à son troisième film seulement (Suicide Squad), le DCEU semblait déjà partir dans tous les sens, voilà que Wonder Woman apporte un vent d’originalité dans ce qui ne semblait être qu’un univers partagé enchaînant les blockbusters sans âme. Je pourrai m’étendre sur le fait qu’il s’agit du premier film de super-héroïne depuis 12 ans ou qu’il s’agit du premier film de super-héros réalisé par une femme, mais je n'en ferai rien parce qu’honnêtement, ça n’a aucune importance, étant donné que ça n’a absolument aucune incidence sur la réalisation pas plus que sur l’intrigue, Wonder Woman se conduisant comme n’importe quel super-héros masculin le ferait.
L’originalité du film ne réside donc pas vraiment dans le fait que le personnage principal soit une femme, mais surtout dans le fait qu’il se déroule sur le champ de bataille de la Première Guerre Mondiale, nous épargnant les incontournables scènes de destruction urbaine qui contaminent les climax de presque tous les films de super-héros actuels. Ici, les scènes d’action parviennent à être grandioses en évitant de basculer dans le grandiloquent, ce qui est tout autant un plaisir pour les yeux que pour le cerveau. Le plaisir pour les yeux, c’est aussi, évidemment, Gal Gadot qui nous le fournit, actrice dont le charme et l’élégance tranchent avec la vulgarité de bons nombres de stars hollywoodiennes interchangeables qu’on voit trop souvent sur nos écrans. Une élégance que l’on retrouve également dans la mise en scène, qui parvient, par sa qualité visuelle, à donner au film une identité que l’on nous refuse trop souvent dans le genre super-héroïque,et qui prouve surtout le talent de Patty Jenkins qui parvient à ne jamais rendre trop ridicule ce qui n’est rien d’autre que l’histoire d’une femme en jupette bleue se battant avec un lasso fluorescent au milieu de soldats tirant des balles meurtrières...
Bien sûr, pour apprécier ce divertissement, il faudra passer sur quelques défauts au sommet desquels quelques personnages raté ou peu exploités (Etta Candy, interprétée par la fadasse Lucy Davis, ou bien les autres membres de l’équipe de Trevor, trop effacés pour être vraiment marquants, de même que le Docteur Poison), un twist sur l’identité du méchant particulièrement inutile ou une bande originale très conventionnelle (Rupert Gregson-Williams réutilise - de manière heureusement très passagère - le thème de Wonder Woman introduit dans Batman v Superman : l'horreur...). Il faudra également passer sur l’inévitable guimauve sentimentale qui contamine régulièrement les productions du genre, mais depuis le temps, on a fini par être blindés. Et ce serait dommage de se focaliser sur des défauts secondaires qui n’empêchent pas ce Wonder Woman de nous rappeler qu’en 2017, il est encore possible de faire des films de super-héros captivants et originaux, qui ne se sentent pas le besoin d’en faire des tonnes et des tonnes pour attirer l’intérêt du spectateur…

Tonto
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le 13 juin 2017

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